Zoom sur Le Festival de Cinéma du Monde de Sherbrooke

Malika Bajjaje : cofondatrice du Festival cinéma du monde de Sherbrooke et directrice générale est enthousiaste pour cette 8e édition. Crédit photo: Jocelyn Riendeau.

Malika Bajjaje : cofondatrice du Festival cinéma du monde de Sherbrooke et directrice générale est enthousiaste pour cette 8e édition. Crédit photo: Jocelyn Riendeau.

Malika Bajjaje est une passionnée de cinéma et une ambassadrice hors pair. Cofondatrice du Festival cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS) et directrice générale, son engagement pour le 7e art et l’Estrie est contagieux. Une invitation à partager sa cinéphilie.

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C’est connu, le cinéma se veut une expérience culturelle incroyable. Des fictions qui permettent de voyager, de se transposer dans un monde second ; des documentaires qui soulèvent des enjeux sociaux, des réflexions et qui ont parfois un rôle éducatif. Pour Malika Bajjaje « Ce festival valorise l’Estrie! Les participants et participantes nous le rendent bien aussi. C’est ce qui explique qu’on ne cesse de prolonger les jours au fil des éditions afin de répondre à cette clientèle incroyable. »

Le public aura accès aux 25 films en provenance de 18 pays, aux conférences et activités cinéphiles qui se dérouleront du 3 au 10 juin prochain. Le dimanche 6 juin, à 18h, on dévoilera le film gagnant pour le Cercle d’or Meilleur court métrage de l’Estrie.

« La programmation est en lien direct avec les gens d’ici. Les Sherbrookois et Sherbrookoises ont soif de cinéma! Ils aiment découvrir l’échange avec le milieu cinématographique. C’est un public merveilleux, toujours prêt à célébrer le cinéma », estime la directrice générale du FCMS.


LE CINÉMA QUÉBÉCOIS À L’HONNEUR

Documentaire-Steve-Patry

Sous la section « Lumière », le cinéma québécois occupe une place de choix et réunit notamment les documentaires Errance sans retour (Olivier Higgins et Mélanie Carrier), Jongué, carnet nomade (Carlos Ferrand), Les Libres (Nicolas Lévesque) et Tant que j'ai du respir dans le corps (Steve Patry).

Parmi les 11 longs métrages de fiction, le public pourra profiter, entre autres, du bouleversant Et puis nous danserons, de Levan Akin (Géorgie/Suède) ; du prenant Chers camarades!, de Andrei Konchalovsky (Russie). Les documentaires sont également en vedette et celui de Nathan Grossman (Suède), I am Greta, qui présente le parcours de la jeune militante écologiste Greta Thunberg risque d’être d’un grand intérêt. 


ACTIVITÉS VIRTUELLES DIVERSIFIÉES

Deux conférences sont au programme du festival : « Faire des films oui, mais pour qu’ils soient vus aussi! », avec Benjamin Hogue, directeur général des Films du 3 Mars ; « Filmez de façon pro avec votre téléphone intelligent », un atelier animé par Bruno Carrière, réalisateur ARRQ et directeur photo AQTIS.

De plus, Le FCMS présente l’activité Ciné-Moi (un rendez-vous mensuel du FCMS où la psychologie et le cinéma croisent leur perspective) sous le thème de l’enfant qui sommeille en nous. L’animatrice et psychologue Nathalie Plaat et son invité Dany Baillargeon feront notamment des liens avec L’histoire sans fin (Wolfgang Petersen).


LE BEAM

Diffusion virtuelle de projets tournés par les membres du BEAM le 5 juin à 19h sur Facebook.

Afin de permettre aux créateurs et créatrices de l’Estrie de rayonner au-delà de la région, une section leur est dédiée ainsi qu’à leurs œuvres. Les dix projets présentés (courts de fiction, courts documentaires, vidéoclips) sont tous réalisés par des membres du BEAM et/ou tournés en région. L’activité est gratuite et disponible dès le 5 juin à 19h, en direct sur la page Facebook du BEAM (également, sur celle du FCMS et celle de Plein(s) Écran(s), partenaires de diffusion).


Fear of Waters de Matthew Gaines et Jérémie Labelle, Sherbrooke (4 minutes)
Rouge D4 Femme de Nadia Fortin, Sherbrooke (10 minutes)
#JesuisRaif de Johan Gass, Sherbrooke (5 minutes)
Nature Humaine Tryptique de Souley Keïta, Québec (6 minutes)
Miracle at the Gananoque Greenfield Invitational de Jordan Fast, Cowansville (6 minutes)
Le Nouveau Matériel de Anh Minh Truong, Sherbrooke (4 minutes)
Adaptation de Emmanuelle Laroche et Mathieu Gagnon, Magog (17 minutes)
SURVIVANTS de Quentin Castellano, Saint-Adrien (16 minutes)
Cry Wolf de W.V. Saumur, Montréal et Saint-Mathieu-de-Beloeil (21 minutes)
24 h de Marie-Lou Béland, Sherbrooke (10 minutes)


TARIFS

Tous les films sont offerts au tarif de 7 $ (taxes incluses). Les activités virtuelles sont offertes gratuitement : conférences, baladodiffusions, Soirée BEAM et échanges en direct avec le public.

À ne pas manquer

Nadia Fortin est finaliste pour une cinquième fois depuis les débuts du FCMS, cette fois-ci avec le film Tenebris.

Nadia Fortin est finaliste pour une cinquième fois depuis les débuts du FCMS, cette fois-ci avec le film Tenebris.

Le Prix du Meilleur court métrage de l’Estrie sera le couronnement du festival. Il reflète non seulement la création des réalisateurs et réalisatrices d’ici, mais aussi le dynamisme des organismes et personnes impliquées dans l’essor du cinéma de la région. Pour Nadia Fortin, membre du BEAM, une œuvre cinématographique n’est pas une action solitaire et isolée : « Je ne suis pas seule dans un film. Tout cela ne serait pas possible sans une équipe composée de personnes avec des talents considérablement diversifiés. Faire du cinéma en région met en valeur l'entraide entre artistes du milieu et une grande complicité qui me donne le goût de créer ici et de soutenir les gens dans leurs projets. »  

Sébastien Croteau se dit très heureux de faire partie de la sélection du FCMS.

Sébastien Croteau se dit très heureux de faire partie de la sélection du FCMS.

En plus de Nadia, deux autres membres du BEAM figurent parmi les finalistes : Marie-Lou Béland et Sébastien Croteau. Ce dernier présente son film, Le Grand vertige de Nicole Ouellette, comme une œuvre sensible, introspective, qui baigne dans une atmosphère intimiste. « Je suis très heureux de donner une nouvelle visibilité à ce film qui, comme d'autres, a vu sa vie en festival un peu raccourcie en raison de la pandémie. »

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Santé! de Marie-Lou Béland sera de la programmation pour le FCMS, 8e édition.

Les 5 courts métrages en lice pour le Prix Cercle d’or (Meilleur court métrage de l’Estrie) sont :

Le Grand vertige de Nicole Ouellette, de Sébastien Croteau;

Santé!, de Marie-Lou Béland;

Tenebris, de Nadia Fortin;

The Bus Driver, de Julien Grégoire Péloquin;

Vers des champs inconnus, de Charles Duquet.


Les échanges avec réalisateurs et réalisatrices seront diffusés sur la page Facebook du FCMS et au fcms.ca.

Les détails de la programmation des 8 jours de cinéma et de présentations sont disponibles sur le site Internet du Festival au : https://fcms.ca/programmation-en-ligne/

Membre collaborateur invité

Membre collaborateur invité

Un mot sur le rédacteur

Denis Parent s’intéresse aux arts visuels, à la musique ainsi qu’au cinéma. Conférencier, professeur d’éthique, auteur du livre Le Fantastique religieux et l’adolescence, il a publié de nombreux textes dans les revues Stop, le Sabord, Spirale, Solaris, Lurelu, le Québec Sceptique. Il a également signé quelques articles dans les journaux La Tribune, La Presse.

Le Sanctuaire 5.1 : un studio d'enregistrement et de postproduction divin

La console trône à l’emplacement exact de l’ancien autel de l’église.

La console trône à l’emplacement exact de l’ancien autel de l’église.

Alléluia, le voilà!

Le grand studio du BEAM est maintenant prêt à accueillir des locataires!

Captation audio et vidéo de l’orchestre des Fusiliers de Sherbrooke (c) Samuel Enright

Captation audio et vidéo de l’orchestre des Fusiliers de Sherbrooke (c) Samuel Enright

En construction depuis près d’un an, le grand studio d’enregistrement et de postproduction du BEAM est maintenant prêt à accueillir des locataires.

Mixeurs, compositrices, musiciens, conceptrices sonores et autres professionnels du son et de l’enregistrement peuvent désormais utiliser le Sanctuaire 5.1 pour leurs projets sonores. Ce studio haut de gamme peut accueillir des projets d’enregistrement musicaux, de mixage pour la production cinématographique et télévisuelle, des captations en direct (live) et d’autres types de captations audio.  

Captation en direct de Georgette dans l’église

Il s’agit de la première phase du projet de revitalisation de l’ancienne église de Saint-Adrien, qui comptera également trois petites salles de montage, des bureaux locatifs, une salle de réunion, un espace de coworking et une grande salle multifonctionnelle permettant l’accueil de spectacles, de formations, de plateaux de tournage ou autres. Ce projet de 2 M$ a pu voir le jour grâce au financement du Fonds d’aide au rayonnement des régions (FARR), Patrimoine Canada, la MRC des Sources et Investissement Québec.

« Je suis immensément fier du chemin parcouru pour mettre au monde ce studio haut de gamme, qui répondra aux besoins autant musicaux que cinématographiques des artistes locaux, nationaux et même internationaux. »
— Pilou, idéateur du projet

Le Sanctuaire 5.1 : Un studio contemplatif et trippatif 

Captation live de Edwin Raphaël (c) Louka Boutin

Captation live de Edwin Raphaël (c) Louka Boutin

Parce que chargée d’histoire et empreinte de sérénité, l’ancienne église de Saint-Adrien offre aux occupants du Sanctuaire 5.1 un lieu de création unique en son genre. Le studio se trouve à même le choeur de l’église, la console principale est placée à l’endroit exact où était l’ancien autel et la lumière qui provient des anciens vitraux et des grandes vitres insonorisées donnant la vue sur le reste de l’église font de cet endroit un véritable sanctuaire de la création. Cette ambiance permettra au Sanctuaire 5.1 de se distinguer auprès des producteurs : « Les artistes sont à la recherche d’endroits au cachet original pour élever leur niveau de création. On peut leur offrir ça, une expérience distinctive, avec nos équipements haut de gamme, mais aussi avec les commodités connexes à l’église, comme l’ancien presbytère transformé en auberge juste à côté et les nombreuses activités rurales et de plein air aux alentours,» dit Pilou, lui-même professionnel de l’enregistrement et propriétaire du Studio Le Nid à Saint-Adrien.

studio ancienne eglise
mixage audio studio son

Des équipements à la fine pointe de la technologie

Le Sanctuaire 5.1 dispose d’un équipement à la fine pointe de la technologie : Console Avid S6 M40, logiciel Pro Tools, Lynx Studio Technology Aurora, micros U-47 by Blue, paire de Schoeps Colette, haut-parleurs PMC, etc. Déjà, quelques artistes et professionnels ont pu tester le Sanctuaire 5.1, notamment Stéphanie Bédard, Karelle Tremblay, Benny Adam, Georgette, l’orchestre des Fusiliers de Sherbrooke et quelques autres.

« Enregistrer au BEAM me permet d’avoir accès aux meilleurs équipements audio disponibles, dans un lieu inspirant, débordant de créativité et unique en son genre. Le déplacement en vaut la chandelle »
— JeanCoeur, mixeur, ingénieur de son et compositeur

 

Pour louer le Sanctuaire 5.1

Les gens qui souhaitent plus d’informations au sujet du Sanctuaire 5.1 peuvent consulter le site web du BEAM. Pour toute question ou pour une demande de location, écrire par courriel à l’adresse info@lebeam.ca. Des tarifs avantageux sont disponibles pour les membres du BEAM.

Les autres espaces locatifs de l’église sont toujours en construction et seront dévoilés au cours des prochaines semaines.

Visite de plateau : Tournage du court métrage LAURA AU PRINTEMPS

Pas de doute, un tournage est en cours dans ce chalet de Saint-Claude! © Masha Castro

Pas de doute, un tournage est en cours dans ce chalet de Saint-Claude! © Masha Castro

Pascale Rousseau est une habituée des plateaux de tournage : depuis près d’une quinzaine d’années, elle fait partie de l’équipe de production vidéo de l’Université de Sherbrooke. Elle a accompagné de nombreux réalisateurs sur leurs plateaux au fil des années, développant un solide réseau dans le milieu estrien. Aux tournants de la quarantaine - sans mauvais jeu de mots avec la pandémie! - elle sent l’appel de la fiction lors d’une retraite fermée dans un chalet de Saint-Claude. C’est là où je la rencontre en cette journée pluvieuse de la fin avril, en plein tournage!

Casser pour mieux recommencer

Laura au printemps, c’est l’histoire de Laura, professionnelle et mère de famille qui mène une vie au rythme effréné, mise au repos forcé par son thérapeute. Tiens donc, un sujet qui sonne une cloche chez quelques-unes d’entre vous? Laura s'isolera dans un chalet, reconnectera avec la nature et avec d’anciennes passions et elle vivra un grand recommencement, non sans résistance, avant d’abdiquer et de finalement lâcher prise.

La maquilleuse Lyssia Bergeron met la touche finale au visage d’Emmanuelle Laroche, l’actrice principale.

La maquilleuse Lyssia Bergeron met la touche finale au visage d’Emmanuelle Laroche, l’actrice principale.

« J’ai connu une période difficile l’automne dernier, et je me suis rendu compte que ça faisait des années que je n’avais pas été toute seule plus que 2 h! On pense à tort que le repos, ça vient en prenant des vacances. Mais partir en vacances, c’était toujours soit avec mon chum, ma famille, mes amis… J’avais besoin d’être seule avec moi-même, de me retrouver, de vivre une vraie solitude sans personne qui attend quelque chose de moi, » mentionne Pascale. C’est ici même, dans ce petit chalet aux abords du lac Boissonneau, que le scénario de Pascale s’écrit pratiquement tout seul, alors qu’elle vit elle-même ce qu’elle couche sur papier.

« Il faut qu’il y ait une cassure pour qu’il y ait un recommencement. L’idée vient de ma propre histoire, mais je me suis aussi beaucoup inspirée du livre Recommencements d’Hélène Dorion autrice et philosophe estrienne. J’en avais entendu parler pendant le Creative Morning de Nathalie Plaat et ça collait tellement à mon scénario! » 

Réaliser un tout premier court métrage, est-ce que ça fait partie d’un recommencement?

« J’en suis à un moment de ma vie où je veux me donner le droit de faire des affaires. Ça fait très longtemps que j’ai envie de réaliser de la fiction. Je suis habituée d’être dans l’orchestre, mais là, j’ai le goût d’être la cheffe d’orchestre! Je dois le faire! » 

« J’en suis à un moment de ma vie où je veux me donner le droit de faire des affaires. »
— Pascale Rousseau, réalisatrice

Comme comédienne principale, Emmanuelle Laroche s’est glissée dans la peau de Laura assez facilement : « On a tous besoin de s'intérioriser à un point dans sa vie. On nous dit de trouver l’équilibre dans toutes les sphères de notre vie : amour, famille, travail, mais ça inclut aussi soi-même. On oublie souvent le soi comme point d’équilibre. Si tout le monde faisait ce cheminement, en s’arrêtant, en étant seul avec soi-même pendant pas juste une heure, mais plusieurs jours, je pense que les gens se porteraient mieux. Si on peut rendre ce désir de solitude normal et sain grâce au médium du cinéma, tant mieux! »

Marquise Lepage, qui coproduit et assiste Pascale à la réalisation, est elle aussi touchée par le sujet de Laura au printemps. « Je dis souvent que j’ai fait des projets pour nourrir ma famille, mais j’ai aussi fait d’autres projets pour nourrir mon âme. D’effacer la femme derrière la mère, ce n’est pas au bénéfice de nos enfants. Ils ont tout intérêt à voir leur mère épanouie et passionnée en dehors de leur cellule familiale. »

Hors de tout doute, un tel sujet résonnera dans les oreilles de plusieurs mères de famille au Québec, particulièrement dans cette époque où la santé mentale est mise à rude épreuve! 


Une équipe majoritairement féminine et 100% BEAM!

Caroline Fontaine, Pascale Rousseau et Marquise Lepage discutent d’une des scènes à tourner.

Caroline Fontaine, Pascale Rousseau et Marquise Lepage discutent d’une des scènes à tourner.

Pascale parlait de son rôle de chef d’orchestre tout à l’heure, elle a soigneusement choisi les musiciens qui porteront sa symphonie : « Je me suis entourée de gens que j’aime, de gens que j’ai côtoyés sur des plateaux ces dernières années et qui sont tellement compétents, ils me nourrissent tellement. Marquise comme productrice et conseillère à la réalisation, elle est merveilleuse et d’une générosité sans borne, tout ce qu’elle dit est pertinent! Emmanuelle, ma comédienne et amie, ça me fascine de la voir travailler, elle me fait dresser le poil sur les bras avec son talent, son émotion et son énergie. Mathieu (Gagnon), il est parvenu à un niveau incroyable avec son éclairage, il a fait des miracles hier! Et David (Elias) au son, à qui j’ai dit «Go, amuse-toi, fais de ce chalet un personnage!« Il y a aussi Vanessa (Caceres) à la production, si généreuse et bienveillante, et Caroline (Fontaine) mon amie de longue date et ma régisseuse aujourd’hui, quel honneur de les avoir sur mon plateau! Il y a aussi Annick, Lyssia, Isabelle, Masha, Marie-Lou... je pourrais continuer à encenser toute l’équipe pendant des heures, mais j’ai un film à tourner aujourd’hui! »

Mathieu Gagnon, Pascale Rousseau et Emmanuelle Laroche.

Mathieu Gagnon, Pascale Rousseau et Emmanuelle Laroche

« On chérit tous ce projet, on veut le tirer vers le haut. »
— Emmanuelle Laroche, actrice principale

« C’est un plateau qui est doux, atteste Emmanuelle. Même si l’horaire est chargé, on chérit tous ce projet, on veut le tirer vers le haut. C’est extraordinaire de voir tout le monde être à sa place et prendre sa juste place. »

À travers cette équipe toute étoile entièrement composée de membres du BEAM, on ne peut que s’attendre à un film de qualité!


Un court métrage autoproduit

Mathieu Gagnon et David Elias © Masha Castro

Mathieu Gagnon et David Elias © Masha Castro

Pascale n’a pas soumis son projet aux différents programmes de subvention. Pour plusieurs raisons, mais notamment parce que c’était important pour elle de réaliser le projet maintenant : « Le printemps, c’est la saison du renouveau, c’est majeur dans l’histoire. Je ne me voyais pas attendre après les subventions et faire mon film à l’automne ou bien attendre le printemps prochain. Le timing c’est maintenant, le scénario a été écrit en mode covid en plus donc il n’y a pas de contraintes majeures côté réalisation. »

« C’est très difficile d’aller chercher du financement pour une première œuvre, confirme Marquise, c’est une excellente idée d’y aller en autoproduction, particulièrement avec les gens compétents qui gravitent autour de Pascale. »

Parce qu’elle porte plusieurs chapeaux dans son projet et qu’elle peut compter sur une équipe avec qui elle peut faire des échanges de services, Pascale réalisera son premier court qui, on l’espère, se démarquera auprès des distributeurs et des festivals. 

Avec un peu de chance, on pourra voir le projet final l’automne prochain. D’ici là, on vous souhaite de vous aussi, trouver ce chalet qui vous reconnectera avec votre essence. <3 






Sur le plateau du clip Le nouveau matériel de David Goudreault

Une partie de l’équipe de tournage au travail. De gche à drte : Mathieu Gagnon (directeur photo), Anh Minh Truong (réalisateur) et Manuel Chavarin (assistant caméra).

Une partie de l’équipe de tournage au travail. De gche à drte : Mathieu Gagnon (directeur photo), Anh Minh Truong (réalisateur) et Manuel Chavarin (assistant caméra).

Le soleil brille sur Sherbrooke en cette fin février alors que je m’apprête à visiter le plateau de tournage du clip Le nouveau matériel de David Goudreault. Rendez-vous dans le Vieux-Nord de Sherbrooke, où une petite rue habituellement tranquille est aujourd’hui remplie de véhicules et de fourgonnettes : « J’ai dû faire le tour de mes voisins pour les aviser qu’on allait faire un tournage chez moi et de ne pas appeler la police pour dénoncer un rassemblement illégal », dit en rigolant Véronique Vigneault, productrice du clip pour Chasseurs Films et aussi propriétaire du lieu de tournage que je visite aujourd’hui!

Cupcakes qui ne demandent qu’à être crémés, puis mangés!

Cupcakes qui ne demandent qu’à être crémés, puis mangés!

Lunettes et masque au visage, mains désinfectées, j’entre dans la maison en espérant ne pas bousiller une scène en ouvrant la porte d’entrée! Heureusement, on tourne à l’étage et c’est plutôt tranquille au rez-de-chaussée. Sur l’îlot de la cuisine attend sagement une fournée de cupcakes cuisinés avec amour par Guylaine Carrier, directrice artistique, qui serviront à tourner une langoureuse scène de « crémage » avec la comédienne Christine Beaulieu (Dans l’œil du cyclone, Lâcher Prise, J’aime Hydro, etc.). « Dans ce vidéoclip, tout doit être extrêmement léché, très clean, très beau, très propre. Ça ressemble beaucoup à de la pub, comme si on faisait plusieurs petites publicités toute la journée », dit Mathieu Gagnon, directeur photo pour la journée.

Moment de transition entre deux scènes. J’en profite pour accrocher Anh Minh Truong, qui signe la réalisation de ce vidéoclip. « Pour ce clip, je suis parti des paroles, mais aussi du beat. C’est une chanson qui est très rappée, donc ça permet de créer un rythme elliptique. » Hein, elliptique? « C’est-à-dire que chaque image dure deux secondes, ça va très vite, ce n’est pas comme au cinéma avec de longues scènes. C’est vraiment le beat du rap qui permet ça. Puis, il y a aussi des refrains plus lyriques, chantés par Ariane Moffatt où on peut déposer l’action un peu. Ce sera un enchaînement d’images qui suivra le rythme de la musique, porté par le sujet des paroles, qui est l’objectification de soi, la superficialité. »

Ambiance familiale

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Elkana Talbi (Queen Ka) et Jean-Moïse Martin sur le plateau la semaine précédente, entouré de Anh Minh Truong, Pierre-Luc Racine et Johan Gass.  (c) Jean-François Dupuis (c)Anabelle Guay

Elkana Talbi (Queen Ka) et Jean-Moïse Martin sur le plateau la semaine précédente, entouré de Anh Minh Truong, Pierre-Luc Racine et Johan Gass.
(c) Jean-François Dupuis (c)Anabelle Guay

Si on pouvait dégager une ambiance de ce plateau, ce serait de toute évidence la familiarité. Non seulement à cause des cupcakes, mais surtout à cause des liens forts qui existent entre les membres de l’équipe! Autant les acteurs (Jean-Moïse Martin et Elkana Talbi complètent la distribution), les producteurs, l’équipe de tournage, les figurants, tout ce beau monde a des liens personnels entre eux. Que ce soit David Goudreault qui est un bon ami de Minh et de Véronique, ou de Christine qui a joué avec Jean-Moïse dans Lâcher prise, ou de Elkana (aka Queen Ka) qui a côtoyé David sur la scène slam, ou bien du chef électro-machino Jean-Sébastien Dutil qui travaille régulièrement avec le directeur photo Mathieu Gagnon. Tous ces liens sous-entendus créent une familiarité qui se ressent et qui fait en sorte que la superficialité du clip dont parlait Minh est à des années-lumière de l’ambiance générale du plateau! Ben oui, c’est ça, la magie du cinéma!

Rencontre avec Christine Beaulieu

Je monte à l’étage pour rencontrer Christine Beaulieu, la comédienne de la journée (Jean-Moïse et Elkana ayant tourné leurs scènes la semaine précédente). Elle m’accueille dans sa loge  ̶  lire ici, la chambre de Véronique Vigneault  ̶  et me parle elle aussi de la familiarité qui règne sur le plateau. « Je suis assise ici, sur le lit, dans la chambre de la productrice. Tantôt pour la scène, je plaçais mon linge dans la garde-robe de son fils. J’ai tourné pour certains producteurs pendant des mois, et pourtant, je n’ai absolument aucune idée de quoi a l’air leur maison! Veut, veut pas, cette proximité tisse des liens plus intimes, plus riches. »

Christine Beaulieu qui la joue selfie pour la caméra de Mathieu Gagnon.

Christine Beaulieu qui la joue selfie pour la caméra de Mathieu Gagnon.

Pour la comédienne qui a quelques expériences de vidéoclips plus lointaines dans sa carrière, c’est un bonheur que de venir tourner à Sherbrooke pour son ami du secondaire, David Goudreault : « J’étais vraiment contente de tourner pour David, et encore plus lorsque j’ai su que le tournage se ferait à Sherbrooke. On ne voyage plus du tout, donc c’est comme si je prenais des petites vacances à l’hôtel Delta! Pour nous les artistes, c’est vraiment le fun de tourner à l’extérieur de Montréal, on ne choisit pas de toujours être à Montréal! » Habituée des gros plateaux télé, Christine semble bien aimer la liberté que lui procure un projet comme ce vidéoclip : « D’abord, il n’y a pas de texte à apprendre! [rires] Tu t’inspires de la musique, des paroles, mais le résultat est plus flou, plus impressionniste. Tu as moins de contrôle sur le résultat, et j’aime bien ça me livrer à un exercice qui ne m’appartient pas. Ici, je sers le travail de Minh, de David et de l’équipe. »

Le réalisateur qui regarde attentivement une scène sur son moniteur. (c) Jean-François Dupuis

Le réalisateur qui regarde attentivement une scène sur son moniteur. (c) Jean-François Dupuis

On parlait de liens personnels tout à l’heure… Christine me dit qu’elle connaissait déjà Minh depuis longtemps, alors qu’il participait à Fais ça court, émission qui était réalisée par sa sœur Patricia. Comme quoi « toute est dans toute! » (Insérer l’expression « toute est dans toute » dans un article : check!)

Je quitte le plateau malheureusement avant d’avoir l’occasion de croquer un cupcake! Est-ce qu’on pourrait en faire un nouvel élément imposé dans les prochains tournages des membres du BEAM? Merci!

De nombreux membres du BEAM ont contribué à ce tournage:

  • Maquillage-Coiffure : Lyssia Bergeron

  • Chef électro-machino : Jean-Sébastien Dutil

  • Assistant caméra : Juan Manuel Chavarin

  • Deuxième assistant caméra : Emmanuel Laramée-Croteau

  • Best boy : Jean-Sébastien Dutil

  • Figuration : Emmanuelle Laroche

Zoom sur Les Productions du Cerf-Volant

Marquise Lepage | Productions du cerf-volant | Réalisatrice, scénariste et productrice de fictions et de documentaires | Sherbrooke   © Nathalie Trépanier

Marquise Lepage | Productions du cerf-volant | Réalisatrice, scénariste et productrice de fictions et de documentaires | Sherbrooke © Nathalie Trépanier


Une caresse… Cette caresse qui vient se déposer, puis, embrasser notre cœur, enlacer notre âme. À travers la filmographie de Marquise Lepage, mes mots perdent leur équilibre, renversés sans cesse par un sourire, par des larmes, par des émotions, qui nous initient inlassablement à la chaleur humaine.

Le cinéma change les âmes, Marquise Lepage, la scénariste, réalisatrice, productrice née en Outaouais et Estrienne d’adoption qui a travaillé pour de nombreuses maisons de productions, dont l’ONF, nous en donne la preuve. Dans ce qu’elle livre pour le BEAM, il sera difficile de résumer en si peu de mots un parcours, une filmographie, un style cinématographique, des combats, des thématiques fortes, mais si l’on s’y essaye, il y a avant tout un mot qui sort du lot : l’espoir.

Parcours dans le cinéma avec un grand C.

« Je ne savais pas à quel point c’est difficile et c’est sans doute pour cela que j’ai réussi à faire du cinéma parce que sinon probablement que je n’en aurais pas fait (rires) »

Marquise Lepage avec l’actrice Laurence Leboeuf sur le tournage de Apapacho, une caresse pour l’âme ©Pierre-Luc Junet

Marquise Lepage avec l’actrice Laurence Leboeuf sur le tournage de Apapacho, une caresse pour l’âme ©Pierre-Luc Junet

Dans cette phrase qui la fait rire, Marquise Lepage est avant tout une travailleuse, une battante, des qualités indéniables dans ce métier.

Grande cinéphile diplômée d’un bac en communication spécialisée en cinéma, d’une maîtrise en études cinématographiques de l’Université de Montréal ainsi que des formations en cinéma d’animation, Marquise Lepage débute en faisant ses gammes dans une petite maison de production. Un endroit qu’elle juge plus formateur au contraire des grosses compagnies de production où en tant que stagiaire, on peut très vite s’effacer.

Période où elle porte de multiples casquettes sur des films autoproduits notamment comme assistante à la réalisation et en effectuant des remplacements en prise de son ou au maquillage, jusqu’à porter la casquette de productrice lorsque le producteur du film, parti en voyage avant le tournage, tombera malade durant son périple. Marquise Lepage va prendre à bras le corps ce rôle et finir la production d’un film qui recevra, par la suite, de bonnes critiques et plusieurs prix.

Des moments qui lui apportent une « expérience folle », mais également la construction d’une confiance, puisque cette compagnie de production, Les Productions du Lundi Matin, va produire son premier long métrage de fiction : Marie s’en va-t-en ville.

« Mon cœur d’enfant me donnait le goût d’entendre d’autres enfants. » Par la suite, son cœur s’accroche au style documentaire dans une œuvre à la fois intimiste et humaniste. Un Soleil entre deux nuages, une œuvre bouleversante sur Valérie, Benjamin et Charles, des rayons de soleil courageux souffrant de maladies graves.

À travers ses films, Apapacho, une caresse pour l’âme, Ce qu’il ne faut pas dire, Des marelles et des petites filles, Le Jardin Oublié, etc. la réalisatrice jongle à merveilleentre la fiction et le documentaire, mais également entre des thématiques puissantes, tels que les oubliés (la grande réalisatrice Alice Guy ou encore les Inuits déportés), les injustices, l’enfance, la mort, l’espoir. Des œuvres qui frappent le cœur et pour lesquels elle recevra de nombreuses distinctions au Canada et à l’international.

« Changer le monde, un film à la fois. »

Des projets de film sans cesse portés sur l’amour, la solidarité, d’ailleurs le prochain film de Marquise Lepage sera une œuvre de fiction avec Diane Lavallée et Karine Vanasse qui mettra en lumière ces thématiques chères à son cœur. Elle n’oublie pas son amour du documentaire avec deux projets qui sont toujours en développement.

« Quand on veut te faire taire, tu parles plus fort. »

Cette phrase issue de Marie s’en va-t-en ville sied à merveille aux combats de la réalisatrice qui se définit comme « un monstre de l’équité ». Présidente durant 7 ans de Réalisatrices Équitables, dont elle est cofondatrice, Marquise Lepage voit une énorme évolution depuis 20 ans. L’organisme n’y est pas pour rien « je pense que cela a joué un rôle très important dans la prise de conscience du milieu cinématographique et des institutions. Un jour le président du CRTC de l’époque m’a dit « Mais non qu’est-ce que vous racontez, on est très juste, la société est très juste. Je ne sais pas ce que vous pensez gagner en faisant un organisme comme ça? » Ce à quoi j’ai répondu « en tout cas on n’a rien à perdre vu la situation actuelle! »

Marquise Lepage, la réalisatrice, scénariste et productrice. © René Sioui Labelle

Marquise Lepage, la réalisatrice, scénariste et productrice. © René Sioui Labelle

Il y a eu certaines années où les femmes avaient reçu 0% de l’enveloppe pour le financement de leurs films de fiction, c’est dur d’être plus bas que ça! Ce n’est pas normal dans une société démocratique ce partage de l’argent public. D’ailleurs, même si les institutions avaient promis pour 2020, la parité n’est pas totalement achevée. On s’approche pour le nombre de films, mais pas au niveau des financements où les films de femmes sont encore sous-financés, mais cela avance, la société évolue et je pense qu’il y a actuellement dans les diverses institutions, des gens qui ont un réel désir que les choses changent. Je suis fière si j’ai contribué à éveiller les consciences et aider à faire évoluer la situation. Je suis très contente aussi qu’on veuille également créer de la place et des opportunités pour les Premières Nations et les Inuits ».

Le BEAM et l’Estrie

Nouvellement membre au BEAM, dont elle trouve l’initiative extrêmement passionnante et qui rassemble de personnes de plusieurs horizons. « Ils sont admirables ces gens qui créent des choses. Ils semblent bien avancés dans la création d’un outil collectif qui sera exceptionnel. Ça prouve aussi que l’on peut faire du cinéma en dehors de Montréal et Québec. » Concernant son emménagement dans la région estrienne, l’incertitude a plané au début pour cette citadine qui se croyait incurable. « Mais plus j’y suis, plus j’aime ça. De plus, on y rencontre des gens merveilleux. Je trouve qu’il y a une simplicité, c’est le mot, une simplicité dans les rapports humains que je reconnais de mon enfance, passée hors des grands centres. »

De ces discussions, de ces visionnements de films, de ces mots, de ces anecdotes partagées avec la réalisatrice, je conçois, avec certitude, que l’espoir n’est plus un simple mot, c’est avant tout un visage, celui d’une personne formidable que l’on a envie de suivre à travers ses histoires.

Membre collaborateur invité

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Un mot sur le rédacteur

Résident de Sherbrooke depuis 4 ans, Souley Keïta est un amoureux du 7e art. Ce jeune scénariste, réalisateur, monteur et chroniqueur cinéma, travaille également sur de nombreux festivals de cinéma à travers le Québec. Promouvoir le cinéma québécois est un de ses chevaux de bataille.

Zoom sur Sophia Belahmer : scénariste, réalisatrice et directrice artistique

Sophia Belahmer | Scénariste, réalisatrice et directrice artistique | MRC des Sources (c) Rodolfo Moraga

Sophia Belahmer | Scénariste, réalisatrice et directrice artistique | MRC des Sources (c) Rodolfo Moraga

Emménager à Saint-Adrien aura été bénéfique pour Sophia Belahmer. Si elle a longtemps travaillé sur les projets des autres du temps où elle vivait à Montréal, c’est en Estrie qu’elle s’est choisie, en quelque sorte.

Une amie à la campagne

En compagnie du jeune Etienne Cardin et de Jocelyn Simard dans le huis-clos du film Les Monstres. (c) Pierre-Luc Racine

En compagnie du jeune Etienne Cardin et de Jocelyn Simard dans le huis-clos du film Les Monstres. (c) Pierre-Luc Racine

C’est alors qu’elle étudie en scénographie au Collège Lionel-Groulx que Sophia fait la rencontre de celle qui sera éventuellement son premier contact avec Saint-Adrien. De leur amitié est née une collaboration, dont la première fut le court-métrage Le Bleu des confettis, que Sophia réalisait et dans lequel Geneviève Boivin-Roussy (O’, District 31) interprétait le rôle principal. Lorsque Geneviève lui annonce son déménagement à Saint-Adrien, Sophia n’a aucune idée d’où se trouve la municipalité.

Éventuellement, Sophia et son conjoint Louka Boutin, directeur photo, en viennent à l’étape d’acheter une première propriété. Sophia étant originaire de Montréal et le couple ayant la majorité de ses contrats en ville, le choix semblait aller de soi. Mais quelques visites rendues aux Côté-Boivin-Roussy en Estrie ont convaincu les Boutin-Belahmer d’y construire leur résidence.

« Ça a tellement été une bonne décision », résume Sophia. « Je me trouve plus groundée ici qu’à Montréal. » Elle admet toutefois que, sur le coup, le choix a tout de même été stressant. Était-ce la bonne chose à faire, alors que le couple aurait immanquablement à revenir en ville pour certains contrats? La confirmation est venue avec la pandémie. Sophia l’admet : elle ne se serait pas vue être « pognée » dans un appartement à Montréal pendant la COVID-19. « Ça m’a confirmé bien des affaires de faire ce move-là. Je suis bien heureuse de l’avoir fait. »

Une amie en ville

Sur le plateau de Switch and Bitch avec Juliette Gosselin. (c) Laurence Poirier

Sur le plateau de Switch and Bitch avec Juliette Gosselin. (c) Laurence Poirier

Maintenant établie depuis deux ans à Saint-Adrien, Sophia ne chôme pas. L’été dernier, elle a coréalisé le vidéoclip de la chanson Blender de Karelle. Celle qui l’a épaulée dans cette réalisation en duo est Juliette Gosselin, que l’on a pu voir en tant qu’actrice dans les séries Les jeunes loups et Demain des hommes.

« On travaille ensemble depuis vraiment longtemps puis on a vraiment une bonne méthode de travail. On s’inspire l’une l’autre », mentionne Sophia. Un de leurs premiers projets fut la série Switch and Bitch diffusée sur tou.tv et TV5 en 2015-2016. Elles planchent actuellement la scénarisation et la réalisation d’un long métrage, d’une série télé ainsi d’une websérie.

Sophia et Juliette Gosselin, les coréalisatrices du vidéoclip Blender avec l’artiste Karelle. (c) Louka Boutin

Sophia et Juliette Gosselin, les coréalisatrices du vidéoclip Blender avec l’artiste Karelle. (c) Louka Boutin

Le retour de Saturne suit une jeune femme avec un fort penchant pour l’ésotérisme qui devra faire un choix face à une grossesse imprévue. Le scénario de la comédie dramatique a été approuvé et son financement confirmé. Si tout se déroule comme prévu, le tournage se tiendrait l’année prochaine à Sherbrooke avec l’objectif de mettre en valeur son architecture anglaise et son relief côteux. Et dans le but avoué de sortir du carcan montréalais qu’on est habitué de voir à l’écran.

D’ici là, il sera possible d’apprécier le travail de Sophia Belahmer en tant que directrice artistique dans Les Monstres, un film signé Frank Tremblay et mettant en vedette Caroline Dhavernas.

Membre collaborateur invité

Membre collaborateur invité

Un mot sur le rédacteur

Jean-Marc Brais a écrit pour le Journal du Haut-Saint-François et La Terre de chez nous. Il a réalisé des capsules web pour Rythme FM Sherbrooke et l’Association des médias écrits communautaires du Québec. Dans ses temps libres, il conçoit des sketchs humoristiques.

Les Forces fraîches : entreprendre en région

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David Gobeil Koffman de Mangrove, une entreprise montréalaise qui croit en la force de développement des régions, s’est joint à Pierre-Philippe Côté du BEAM pour lancer une initiative novatrice : les Forces Fraîches.

Ce projet vise à favoriser l’entrepreneuriat régional, à favoriser l’intelligence collective et le maillage entre des porteurs de projets et les régions. Grâce aux Forces Fraîches, les initiatives ne sont plus en « silo », c’est-à-dire que les gens inspirants sont en contact avec d’autres gens intelligents et inspirants, ce qui aide leur projet à prendre une direction plus féconde. On y anime et y accompagne une communauté entrepreneuriale qui se trouve aux quatre coins du Québec.

Le BEAM et Mangrove ont été inspirés par l’exode rural sans précédent que nous connaissons depuis le début de la pandémie. Les gens veulent de plus en plus se rapprocher de la nature et augmenter leur qualité de vie. La situation actuelle donne un second souffle inattendu et inespéré aux villages plus éloignés.

Le Café Rencontre, une activité de réseautage gratuite chaque mercredi matin.

Le Café Rencontre, une activité de réseautage gratuite chaque mercredi matin.

Ce qui a également inspiré Mangrove et Le BEAM à créer Les Forces Fraîches est le désir de revitalisation d’une municipalité après la fin d’un projet d’envergure. Pensons à un développement minier qui entraîne un grand développement municipal. Que faire pour continuer de faire vivre cette partie du Québec après la fermeture de la mine ?

Après le passage de Pierre-Philippe Côté à Tout le monde en parle, on a senti un véritable engouement pour le développement des talents et de l’entrepreneuriat hors des grands centres. Chaque région veut maintenant trouver « son Pilou » ! Après l’émission et les articles de presse associés, plusieurs personnes ont questionné Les Forces Fraîches sur Projet BTU, initiative locale de Pierre-Philippe Côté et de Patrick Lussier, qui permet à l’église de Saint-Adrien de se chauffer grâce à des serveurs de traitements de données. La distance n’est plus un frein à l’innovation, ce qui résume bien les valeurs des Forces Fraîches.

Qui peut devenir une force fraîche ?

Qu’est-ce que ça prend pour devenir une force fraîche ? Selon Maëva Botrel, directrice marketing et commerciale chez Mangrove, nul besoin d’avoir une base entrepreneuriale, seulement « un mindset d’entrepreneur, la volonté de développer une région et d’entreprendre, de développer une idée. »

Un mois d’avril chargé pour les Forces fraîches!

Un mois d’avril chargé pour les Forces fraîches!

Les activités

Tous les mercredis matins à 8 h, il y a des cafés-rencontres sur le groupe Facebook des Forces Fraîches. Les personnes qui s’ajoutent au groupe ont une tribune pour se présenter et peuvent être mises en contact avec d’autres forces fraîches ou avec des organismes de développement économique.

Il y a aussi des tables de discussion sur des thèmes ou des enjeux intéressants, comme sur les églises, le tourisme et l’agriculture. On retrouve également des ateliers sur le financement, la politique, la structure juridique, etc.

Où les rejoindre ?

Vous pouvez joindre Les Forces Fraîches principalement sur Facebook, où vous retrouverez une communauté très active. Pour vous abonner :

Groupe Facebook : https://www.facebook.com/groups/lesforcesfraiches

Page Facebook : https://www.facebook.com/Lesforcesfraiches

Et n’hésitez pas à aller voir leur site web : https://www.forcesfraiches.ca/

 

Membre collaboratrice invitée

Membre collaboratrice invitée

Un mot sur la rédactrice

Pamela s'est convertie en rédactrice après la naissance de ses enfants. Estrienne d'adoption, elle se passionne pour le cinéma et adore aller à la rencontre de l'autre. Elle se fait d'ailleurs souvent dire qu'elle est toujours en «mode entrevue»! Elle collabore avec Le BEAM depuis
presque le tout début de l'aventure.

 

Zoom sur David Elias : Preneur de son, mixeur, compositeur et musicien

David Elias | Preneur de son, mixeur cinéma, compositeur et musicien | Sherbrooke

David Elias | Preneur de son, mixeur cinéma, compositeur et musicien | Sherbrooke
(c) Simon Bouchard

Tout-petit, il se promenait avec son enregistreuse-cassette pour enregistrer sa voix ou toutes sortes de sons. Il aimait les chansons de la fin de ses jeux vidéo, alors il les enregistrait, sinon, il n’avait plus la chance de les réentendre. Il a appris à jouer du saxophone et du piano. Et maintenant, il aime dire « qu’il vit de ses oreilles ». David Elias est preneur de son, mixeur, compositeur et musicien, des passions qui complètent bien sa vie.

Ses inspirations

David Elias au saxophone

David Elias au saxophone (c) Edgar de Lacroix

David affirme être aussi inspiré par de grands compositeurs comme John Williams ou Chick Corea, que par ses enfants. Tout, pour lui, peut devenir une source d’inspiration, même le moment de mettre un pyjama ! Il a souvent improvisé des chansons pour ses enfants et il les enregistrait par après. Il a d’ailleurs fait un album complet pour sa petite Alice. Il affirme que toutes les personnes qu’il croise l’inspirent. « Je me fais éduquer et porter par mon environnement. »

Les membres du BEAM

Natif de Sherbrooke, David se considère très chanceux de pouvoir autant travailler en sol estrien. Il travaille dans son propre studio ou à l’extérieur, sur différents plateaux de tournage. Il collabore régulièrement avec plusieurs autres membres du BEAM. Il sent d’ailleurs une très grande complémentarité avec eux. « Ici, comme je travaille souvent avec les mêmes personnes, on est rapides, on travaille bien et en plus, on a du fun !  On est complices et on laisse nos égos de côté. C’est un bel esprit de camaraderie. Je ne vois pas ça sur plateaux où il y a des équipes reconstituées. »

Il se déplace de moins en moins à Montréal pour travailler, car le milieu cinématographique se développe rapidement en Estrie.

Il a également établi un partenariat avec la Soundchick Mélanie Gauthier. Il a contribué à sa grande bibliothèque sonore en y ajoutant plus de 500 sons d’ambiance. « J’ai toujours quelque chose pour enregistrer à côté de moi dans l’auto. Et quand j’entends un son spécial et intéressant, je suis capable de l’enregistrer et de le mettre ensuite dans ma banque. »

Des projets

David travaille sur plusieurs projets à la prise de son. Parmi ceux-ci, on retrouve le documentaire Sur la Well de Marie-Claude Paradis-Vigneault, et deux autres œuvres des cinéastes Jean-Sébastien Dutil et Emmanuelle Roberge. Il a également travaillé sur des courts métrages réalisés par Anh Minh Truong (Un pas de 2, Fuckés, pognés ensemble) comme compositeur et preneur de son.

David Elias à la prise de son sur le tournage du court métrage Fuckés, pognés ensemble

David Elias à la prise de son sur le tournage du court métrage Fuckés, pognés ensemble

David se forme constamment, il est toujours à l’avant-garde de ce qui se passe dans son domaine. Pour « suivre la game », comme il dit, et pour continuer d’avoir une carrière prospère. Il a toujours été un grand autodidacte, en plus d’avoir eu la chance d’être entouré de personnes généreuses qui lui ont montré les revers du métier.

Les talents en Estrie

Plusieurs personnes sont parties à Montréal pour s’établir et démarrer leur carrière. Mais selon David, « ça dénude le talent en Estrie ». « Je sens que j’ai la responsabilité de garder le talent dans le coin pour créer des choses aussi grandes qu’ailleurs. Moi, j’ai fait ma tête de cochon et je suis resté. Et je suis certain qu’il reste encore plein de talents à découvrir. »

David Elias, preneur de son, mixeur, compositeur et musicien.

https://davelias.com/

Membre collaboratrice invitée

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Un mot sur la rédactrice

Pamela s'est convertie en rédactrice après la naissance de ses enfants. Estrienne d'adoption, elle se passionne pour le cinéma et adore aller à la rencontre de l'autre. Elle se fait d'ailleurs souvent dire qu'elle est toujours en «mode entrevue»! Elle collabore avec Le BEAM depuis
presque le tout début de l'aventure.

Pierre Javaux : Composer son propre trésor

Le grand Pierre Javaux sur les terrasses bondées de Bélem au Brésil, en plein match de Coupe du monde de football en 2010 alors que l’équipe locale jouait un match serré. « Cette photo représente tout le travail qu’il a fait “chercher l’instant prés…

Le grand Pierre Javaux sur les terrasses bondées de Bélem au Brésil, en plein match de Coupe du monde de football en 2010 alors que l’équipe locale jouait un match serré. « Cette photo représente tout le travail qu’il a fait “chercher l’instant présent, le vivant” et là, autant notre projet de création que cette coupe du monde lui donnait à voir plus que ce que sa caméra pouvait capter! Pierre était dans un bonheur total à essayer de saisir tous ces instants de vie. » - Angèle Séguin, Théâtre des Petites Lanternes de Sherbrooke. Photo courtoisie Angèle Séguin

Ce n’est pas un mince mandat que d’écrire « un bel article en mémoire de Pierre Javaux ». Je n’ai pas connu Pierre, mais j’ai eu la chance de jaser avec plusieurs membres qui ont croisé sa route. La dernière fois que j’ai vu Pierre, c’était à la conférence de presse du lancement du Festival de cinéma du monde de Sherbrooke dont il était président, en 2020. Il avait dit ces mots, « composer votre propre trésor », et je vois en ceux-ci le travail d’une vie.

Pierre Javaux s’est exilé de la Belgique. Déraciné « rempoté » en Estrie, cet homme dont les racines ont bien vite creusé la terre de notre région est souvent présenté comme un grand chêne. Ce n’est pas seulement sa stature qui lui a value ce sobriquet, mais sa prestance et l’immense culture dans laquelle il avait grandi. Celle avec un grand « C », évidemment. Il était de ces grands arbres plus que centenaires, qui accueillent et permettent les rassemblements, à l’ombre desquels il est bon de discuter et de mettre en branle les projets les plus fous.

Pierre et Mathieu Gagnon sur un plateau de tournage. Photo tirée de la page Facebook de Pierre

Pierre et Mathieu Gagnon sur un plateau de tournage. Photo tirée de la page Facebook de Pierre

Pierre Javaux dans les mots de Mathieu Gagnon

« Pierre était un reconnaisseur de talents. C’est la première personne du milieu que j’ai rencontrée à mon arrivée en Estrie. Après l’avoir connu davantage à la Course Estrie (en 2009, maintenant nommé la Course des régions pancanadienne), j’ai travaillé avec lui sur un premier projet en collaboration avec les moines de l’abbaye Saint-Benoit-du-Lac. C’est encourageant d’être engagé par un professionnel de renommée lorsqu’on termine la Course. Cela m’a certainement permis d’émerger. Je salue également son habilité à critiquer de façon constructive. Pierre avait toujours son mot à dire, mais c’était tellement bien amené et respectueux, puis dans une idée de partage. Et les soupers qu’ils nous a cuisinés, en excellent cuistot qu’il était, me manqueront certainement! »

Pierre Javaux dans les mots d’Anh Minh Truong

« Bien que je n’aie pas travaillé directement avec Pierre, je l’ai plutôt connu dans les événements artistiques. Avec la co-création de Cinésis avec Nadia Fortin, sa présidence à la Course des Régions et au Festival de cinéma du monde de Sherbrooke, cela en faisait un homme qui a eu un impact majeur sur le cinéma en Estrie. Je le considère comme le grand-père spirituel du BEAM. »

Pierre en compagnie de MiQui et de Guy Ouellet sur le plateau de Sherbrooke, la ville où les murs parlent.  Photo : Courtoisie Serge Malenfant, M.U.R.I.R.S.

Pierre en compagnie de MiQui et de Guy Ouellet sur le plateau de Sherbrooke, la ville où les murs parlent.
Photo : Courtoisie Serge Malenfant, M.U.R.I.R.S.

Pierre Javaux dans les mots Michel (MiQui) Quirion

« La seule chose que je peux dire de Pierre c’est que je l’ai toujours considéré comme le plus grand ambassadeur du talent artistique de l’Estrie. Son implication toujours et partout était exemplaire. Je l’appelais Monsieur le Ministre de la Culture lorsque je le voyais arriver dans un événement de théâtre, de danse ou de cinéma, issu des artisans estriens.  C’était un homme d’une grande droiture morale et il lui arrivait d’avoir des opinions très tranchées. On a divergé plus d’une fois dans nos prises de position, mais toujours dans le respect de l’opinion de l’autre. C’était un gentleman et il me manquera toujours avec son grand rire et son optimisme sans bornes, malgré les embuches que la vie a mises sur sa route. » 

Pierre bien entouré de Louis-Charles Blais et de la directrice générale de la Course des régions pancanadienne, Josée Labrie, lors de l’édition 2019. Photo Spectre Média, Maxime Picard

Pierre bien entouré de Louis-Charles Blais et de la directrice générale de la Course des régions pancanadienne, Josée Labrie, lors de l’édition 2019. Photo Spectre Média, Maxime Picard

Pierre Javaux dans les mots de Louis-Charles Blais

« Je l’ai connu avant la Course. Il venait aux soirées Kino Estrie et je le voyais là. Un jour, il s’est pointé à une présentation de mon premier court-métrage à la Capsule, alors que je devais avoir environ 15 ans, et est venu me voir après pour m’encourager à continuer. Je trouvais tellement spécial qu’il prenne le temps de venir voir mes projets, alors que je savais qu’il avait une si grande expérience du milieu et de la culture en général. Je l’ai davantage côtoyé pendant la Course en 2019. Il m’a appris à m’intéresser aux créations, à participer aux rencontres et à créer des contacts. Il m’a tellement aidé à me dégêner, puisque j’étais jeune et souvent impressionné dans les événements. Son opinion était très juste et même si les avis n’étaient pas toujours partagés, ce n’était certainement pas à lui qu’on aurait dit Ok, boomer! »

Pierre Javaux dans les mots de Pascale Rousseau

Un jeune Pierre avec sa caméra.  Photo tirée de la page Facebook de Pierre

Un jeune Pierre avec sa caméra.
Photo tirée de la page Facebook de Pierre

« Pierre, c’est la passion, de celle qui ronge tout, mais aussi de celle qui anime. La preuve est son projet de film qu’il n’a jamais abandonné pour cet amour-passion. C’était un grand qui vient avec tout un bagage et qu’il aurait pu être dur d’approcher, mais au contraire, il était tellement sincèrement intéressé par l’autre que c’en était déroutant. Encore là, la passion avant tout. Il était sensible aux gens passionnés, aux gens de projets, aux gens qui déplacent les montagnes et qui rêvent au-delà de celles-ci. Et ce qu’il restera de Pierre? Les jeunes. Ils les as écoutés, accompagnés et mis à l’abri sous ses branches de grand chêne. »

« Cette photo est la dernière que Pierre Javaux a prise, lui qui posait son œil sensible et bienveillant sur les artistes qui en rayonnaient davantage…» (mots de son ami Bruno Lemieux sur Facebook)

« Cette photo est la dernière que Pierre Javaux a prise, lui qui posait son œil sensible et bienveillant sur les artistes qui en rayonnaient davantage…» (mots de son ami Bruno Lemieux sur Facebook)

Membre collaboratrice invitée

Membre collaboratrice invitée

Un mot sur la rédactrice

Fière Estrienne établie à Sherbrooke, Caroline Fontaine est enseignante en Littérature et communications au Cégep de Sherbrooke. L’écriture fait partie de ses nombreux intérêts artistiques et elle adore aller à la rencontre de l’autre. Elle collabore également sur des tournages et développe son expertise en création de contenu.

Zoom sur Marie-Claude Paradis-Vigneault : Réalisatrice de documentaires

Marie-Claude Paradis-Vigneault | Réalisatrice et documentariste | Sherbrooke. © David Elias

Marie-Claude Paradis-Vigneault | Réalisatrice et documentariste | Sherbrooke. © David Elias

Le passage à la nouvelle année laisse entrevoir le meilleur. Il est indéniable de reconnaître que le paysage audiovisuel et multimédia estrien grandit sans cesse. Dans ce vivier important se trouvent des personnes talentueuses, passionnées et persévérantes !

Originaire des Îles-de-la-Madeleine, Marie-Claude Paradis-Vigneault, un des visages du documentaire dans la région de l’Estrie, se livre pour le BEAM.

Marie-Claude Paradis-Vigneault accompagnée de Anick Salas, présidente de Réalisatrices Équitables au moment du lancement de la programmation 2020 du FCMS. (c)Jocelyn Riendeau

Marie-Claude Paradis-Vigneault accompagnée de Anick Salas, présidente de Réalisatrices Équitables au moment du lancement de la programmation 2020 du FCMS. (c)Jocelyn Riendeau

Un parcours sur l’humain

 « Cette passion de comprendre le monde à travers le regard des autres personnes » a germé il y a plus de 15 ans, lors d’un voyage de six mois en Thaïlande. De retour au Canada, Marie-Claude entreprend des études en anthropologie, cursus à travers lequel va naître cet attachement au film documentaire engagé avec « une perspective anthropologique. »

À la fin de son baccalauréat, en 2008, elle se voit octroyer un contrat pour l’Inventaire du Patrimoine Immatériel Religieux (IPIR), qui consistait à faire un documentaire ethnographique sur les Petites Sœurs de la Sainte-Famille de Sherbrooke. Dix jours au sein de cette congrégation où elle s’adonne à faire des capsules vidéo pour comprendre l’histoire, les pratiques, à travers le regard des religieuses.

 « L’Histoire à travers les petites histoires », qui définira l’identité de ses documentaires avec ce travail d’investigation, cette culture pour les récits et la volonté « d’honorer » les mémoires humaines. Après une maîtrise focalisée sur l’identité sourde à travers les arts de la scène, un passage dans l’événementiel, elle revient en tant qu’ethnographe avec un projet documentaire sur la place Émilie-Gamelin de Montréal. Une expérience cruciale, « cathartique », dans sa vision d’elle en tant que réalisatrice. 

La réalisatrice compte d’autres projets notamment son long métrage Sur la Well (c)Martin Mailhot

La réalisatrice compte d’autres projets notamment son long métrage Sur la Well (c)Martin Mailhot

Ses projets

Arrêter le temps pour contempler la mémoire, ne pas oublier l’histoire et toucher au futur, c’est la source des projets documentaires auxquels la réalisatrice nous convie dans Sur la Well et dans le court métrage sur la disparition de l’ancien Hôtel Wellington de Sherbrooke. 

Elle nous en dit plus sur ce documentaire : « Ce qui m’intéressait vraiment à travers l’Hôtel Wellington, est qu’à partir d’un lieu symbolique, comment nous pouvons évoquer plus largement l’histoire de la transformation d’une ville et de ses modes de vie à travers le regard des gens ? Ce n’est pas tant un documentaire avec des perspectives d’experts, d’historiens ou de sociologues, certes il y a une lecture et une attention là-dessus, mais comme je l’ai dit auparavant, je veux mettre en lumière les petites histoires dans l’Histoire. Comment est-ce que des anecdotes, des moments de vie peuvent être le reflet d’une Histoire plus large ? » 

La réalisatrice et son preneur de son, David Elias, sur le tournage du court métrage dédié à l’Hôtel Wellington. (c)Jasmine Rondeau

La réalisatrice et son preneur de son, David Elias, sur le tournage du court métrage dédié à l’Hôtel Wellington. (c)Jasmine Rondeau

À travers « Des projets qui partent du cœur », il y a également Réalisatrices Équitables,  dont « les luttes féministes ne sont jamais acquises. » En tant qu’ancienne administratrice du regroupement, Marie-Claude Paradis-Vigneault s’est vu incomber de nouveaux défis et a pu contribuer à faire rayonner les réalisatrices installées dans la région, notamment en créant des liens avec les milieux professionnels à Montréal ou Québec. Elle reconnaît que les dernières mesures de l’ONF ou de la SODEC ont eu un impact positif pour atteindre la parité sur le nombre des projets financés. Des projets qui ont eu du succès au box-office (Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault, Antigone de Sophie Deraspe, La femme de mon frère de Monia Chokri, Jeune Juliette de Anne Émond, etc.) « Des films qui sont excellents, qui ont une pertinence sociale et qui apportent un regard sur la femme à différents âges. »

Rencontre avec le BEAM

Marie-Claude Paradis-Vigneault sur le tournage du court métrage sur l’Hôtel Wellington en compagnie de Jean-Sébastien Dutil, Anh Minh Truong et David Elias. (c)Jasmine Rondeau

Marie-Claude Paradis-Vigneault sur le tournage du court métrage sur l’Hôtel Wellington en compagnie de Jean-Sébastien Dutil, Anh Minh Truong et David Elias. (c)Jasmine Rondeau

Après avoir fait le tour de la Belle Province, Marie-Claude s’arrête à Sherbrooke, et, espérons-le, durablement pour le cinéma régional. Dans cette ville accueillante « où il y a une ouverture à l’autre et aux nouvelles initiatives », les légères réserves sur le projet du BEAM ont vite été estompées lors de sa visite au 1606, rue Principale de Saint-Adrien, pour l’événement d’ouverture. À travers ce projet, la réalisatrice ne se trompe pas: l’effervescence, le côté rassembleur, le sentiment d’appartenance sont à mettre au crédit du BEAM. Une initiative qui s’est vite enracinée comme un pôle important de la région.

Pour la suite de ce monde

Malgré la pandémie et l’annulation d’un événement dédié à Réalisatrices Équitables dans le cadre du Festival du cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS), Marie-Claude Paradis-Vigneault compte s’y remettre pour offrir des opportunités de réseautage. Nous n’oublierons pas également sa carrière politique. Comme dans sa passion pour le vélo, la réalisatrice n’a pas peur de gravir autant de côtes!

Marie-Claude Paradis-Vigneault : Réalisatrice équitable et documentariste de la mémoire humaine.

Membre collaborateur invité

Membre collaborateur invité

Un mot sur le rédacteur

Résident de Sherbrooke depuis 4 ans, Souley Keïta est un amoureux du 7e art.  Ce jeune scénariste, réalisateur, monteur et chroniqueur cinéma, travaille également sur de nombreux festivals de cinéma à travers le Québec. Promouvoir le cinéma québécois est un de ses chevaux de bataille.