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Zoom sur Alexa-Jeanne Dubé : actrice, réalisatrice, scénariste

Crédit photo : Émili Mercier

On a pu l’apercevoir dans des séries telles que District 31, La Faille et L’Échappée. Dix ans après ses études en interprétation théâtrale, Alexa-Jeanne Dubé commence également à se faire un nom derrière la caméra.

Son court-métrage Joutel a ouvert le festival Plein(s) Écran(s) en janvier dernier. En 2020, SDR (pour Sexe de rupture) remporte une demi-douzaine de prix aux Rendez-vous Québec Cinéma, dont celui du meilleur court métrage de fiction. 

« À force de travailler sur des projets indépendants en début de carrière comme actrice, j’ai pris connaissance de comment ça marche une caméra, un plateau de tournage… Tu as accès à tout ça, dans le sens où c’est pas une grosse machine de production », explique Alexa-Jeanne.

Alexa-Jeanne a pu compter sur la participation de Pierre Curzi et Marie Tifo comme acteurs principaux de son plus récent court métrage. Crédit photo : Émili Mercie

Premier contact

C’est en 2017, alors qu’elle est en repérage d’un lieu de tournage, qu’Alexa-Jeanne découvre le charme de la région. « Je cherchais un pit de sable sur Facebook. C’est Pilou qui m’a écrit : ‘Ah! Mais viens à la mine!’ C’est comme ça que j’ai découvert le coin. »

Après un accueil plus que chaleureux de la part du grand manitou de Saint-Adrien, Alexa-Jeanne et son équipe débarquent dans l’ancienne mine de Saint-Rémi-de-Tingwick. Il est possible de visionner gratuitement le résultat final sur le site de Vithèque.

Scopique comprend des scènes tournées à l’ancienne mine d’amiante Norbestos de St-Rémi-de-Tingwick. Crédit photo : capture d’écran

« Je suis beaucoup inspirée par les lieux. Il y a une architecture naturelle qui doit m’interpeller. En région, il y a beaucoup de ça », poursuit Alexa-Jeanne. Pour le projet Scopique, Pierre-Philippe Côté agira à titre de directeur de production. Par la suite, il signera la musique de SDR et Joutel.

Faire le saut

Alexa-Jeanne et son conjoint se sont finalement établis à Wotton l’année dernière. « Ça faisait plusieurs années que j’avais envie d’aller en campagne. C’est vraiment l’endroit où je me sens le mieux, proche de la nature. »

Cet amour des grands espaces s’observe dans le plus récent court métrage de la réalisatrice. Celle-ci a choisi de tourner dans le village fantôme de Joutel dans le Nord-du-Québec.

« Reste que mon travail se passe surtout à Montréal. C’est comme ça que je gagne ma vie », admet Alexa-Jeanne. Elle passe d’ailleurs beaucoup de temps dans la métropole en ce moment, comme elle met en scène, conjointement avec Patrick R. Lacharité, la pièce Manque à l’Usine C. Les représentations auront lieu la première semaine d’avril.

Pouvoir être une touche-à-tout comble Alexa-Jeanne. Elle ne sent pas de pression à devoir choisir entre ses multiples chapeaux de comédienne, réalisatrice, scénariste ou metteure en scène. « Les périodes où je joue plus comme actrice, j’ai pas d’espace pour créer, écrire. […] Quand j’ai plus de temps, je retourne à l’écriture. C’est vraiment un équilibre que j’aime. Je pense que j’aurai jamais à faire le choix. »

À propos de l’auteur

Jean-Marc Brais a écrit pour Le Val-OuestLe Haut-Saint-François et La Terre de chez nous. Lorsqu’il est raisonnable, il scénarise et réalise des sketchs humoristiques.  

Zoom sur JOZ: Grip et concepteur spécialisé en rigs de supports à caméra

Johann Guéhennec JOZ (c) Charles Ouimet

Il y a douze ans, il a quitté son petit village breton Guémené-sur-Scorff et sa carrière de chef cuisinier pour débuter une nouvelle vie au Québec. Dès son arrivée à l’aéroport, il a demandé au chauffeur de taxi de l’amener au Studio MELS. « Je veux faire du cinéma. » C’est devant une porte close du mois de novembre que ses pieds se sont butés. Mais sa motivation, elle, est demeurée intacte. Il a commencé dans le domaine deux ans plus tard, à la régie, sur un gros plateau de tournage franco-américain, aux côtés des acteurs Paul Walker et David Belle.

L’entendre parler en entrevue est assez impressionnant. Sa passion se fait ressentir dans chacune de ses paroles et même dans chacun de ses silences, car il prend le temps de faire une pause pour mieux expliquer et vulgariser les termes techniques de son travail à la néophyte qui l’interviewe.

Un des supports de caméra. (c) Renrob

Fier entrepreneur

L’an dernier, il a fait le saut de se consacrer uniquement à son travail indépendant. Ses deux jeunes enfants en sont la raison principale, il a ainsi plus de temps pour eux et une plus grande flexibilité d’horaire. Sa compagnie, Joz production, offre deux services : celui de la production et réalisation de vidéos d’entreprise et celui de conception de systèmes de supports à caméra. Parlant de supports - de riggings/grips, comme les gens du domaine les appellent - il en a pour tous les goûts. Il a conçu les plans de la plupart d’entre eux : supports pour vélos, bateaux, autos, personnes humaines. Bref, il a créé des supports pour tout ce qui vole, roule, patine ou marche ! · « Je vais tout faire pour concrétiser la vision du réalisateur et du DOP [director of photography], donc je vais trouver une solution pour eux. » On l’engage également à titre de key grip sur les plateaux de court métrage, clips vidéo, pub et corpo.

Ces créations sont toutes disponibles pour la location. Sa plus grande fierté serait le black arm, un bras stabilisé à installer sur une voiture ou autre. Il ne l’a pas conçu à proprement dit, mais ce support lui a permis de se faire connaître. « C’est là que l’aventure a commencé », confie-t-il.

Il a fait un cours d’opérateur de steadicam, système stabilisateur de prises de vues portatif, avec Garrett Brown, qui en est l’inventeur avec un grand i. Son expérience en sol américain a été extraordinaire, même s’il a dû s’adapter à parler et à comprendre l’anglais ! M. Brown l’a profondément inspiré, car tout comme lui, il a essayé des prototypes et les a proposés à des amis DOP. C’est d’ailleurs après le film de Rocky que la carrière de M. Brown s’est lancée. « C’est un grand enfant et pour lui, la création est un jeu. C’est ce qui m’a inspiré de lui. Il m’a donné la piqûre », avoue Johann.

Des projets estriens

Support sur Jeep conçu par Joz Productions. (c) Juan Manuel Chavarin.

Cet été, il a pris part au tournage du court métrage Entre-deux de la réalisatrice Clara Prévost. Tourné en Estrie et produit par Véronique Vigneault de la société Chasseurs Films, il a été engagé à titre de machino et de rigger. Il a dû, entre autres, installer une caméra sur un pédalo et sur un vélo. Sa caméra était bien attachée sur son vélo électronique et il a pu filmer une comédienne courant dans un champ… tout en pédalant ! C’était l’une des premières fois qu’il avait la chance de travailler auprès d’autres membres du BEAM, dont Laurent Ulrich et Juan Manuel Chavarin. « J’ai connu une nouvelle équipe de travail et on a pu se revoir sur d’autres projets ensuite. Ç’a débloqué quelque chose de très cool ! » affirme le jeune entrepreneur eastmanois, très heureux de travailler près de sa région.

Support sur vélo lors du tournage du court métrage Entre-deux de Clara Prévost. Joz a suivi une comédienne qui courait dans un champ. (c) Juan Manuel Chavarin

Pamela Fournier, membre collaboratrice invitée

Un mot sur la rédactrice
Pamela s'est convertie en rédactrice après la naissance de ses enfants. Estrienne d'adoption, elle se passionne pour le cinéma et adore aller à la rencontre de l'autre. Elle se fait d'ailleurs souvent dire qu'elle est toujours en «mode entrevue»! Elle collabore avec Le BEAM depuis
presque le tout début de l'aventure.

Zoom sur Nadia Fortin : réalisatrice inspirée par l’humain

La réalisatrice Nadia Fortin, (c) DJMS Photos Évènements.

Productrice, réalisatrice, scénariste et actrice, Nadia Fortin a plus d’une corde à son arc. C’est à travers des documentaires et des fictions portant sur l’être humain dans toute sa complexité et sur des enjeux sociaux peu abordés que la fondatrice de Les Productions Nolad se démarque. Le BEAM est allé à la rencontre de cette artiste multidisciplinaire. 

C’est au secondaire que la passion pour les arts de la scène s’éveille chez Nadia Fortin, qui s’inscrit alors au collégial en art et lettre profil théâtre. Elle effectue ensuite le saut à l’université en travail social. « Je suis revenue mélanger mes deux arts, le côté social et le côté artistique et je suis devenue réalisatrice », explique-t-elle. Elle a aussi suivi un programme d’écriture humoristique à l’École Nationale et désire utiliser ses acquis pour aborder des problématiques sociales lourdes d’une manière plus douce. 

Au service du sujet

« Ce qui m’intéresse, ce sont vraiment les rencontres avec les gens. Des gens que je croise dans ma vie ou des gens qui viennent me voir parce qu’ils savent que je fais des films. Je fais ça pour le plaisir et pour que ça donne une voix à ceux qui sont très peu ou pas entendus », raconte la réalisatrice en parlant de sa démarche.  

Par exemple, pour le film Rouge D 4 femme, œuvre nommée aux Cercles d’or du Festival du Cinéma du Monde de Sherbrooke (FCMS) et présentée au festival Athens Video Dance Project en Grèce, c’est un préposé aux bénéficiaires qui a incité Nadia Fortin à aller rencontrer Josée Delorme, une femme de 49 ans atteinte d’une paralysie cérébrale sévère voulant communiquer et danser. Pour la réalisation de ce film, Nadia s’est plongée tête première dans un univers qu’elle connaissait peu, la danse, afin de faire vivre des moments extraordinaires à cette femme prisonnière de son corps spasmodique.   

Tournage Rouge D 4 femme, (c) Nadia Fortin

« Je vois la transformation que ça fait chez le public. Après les diffusions, les gens viennent parler à Josée. Ils s’adressent directement à elle et ses parents restent surpris parce qu’on n’a jamais vu ça. Normalement ils parlent seulement avec eux et ne la regardent pas vraiment », soutient l’artiste en soulignant la vraie différence que ce film a faite. Le film a d’ailleurs été nommé au prix RÉALS de l’Association des Réalisateurs et Réalisatrices du Québec (ARRQ), une compétition provinciale. 

Des projets plein la tête

Tournage Recette du bonheur, (c) Louis-Charles Blais

« En ce moment j’accompagne une femme de 112 ans et le teaser du documentaire, Recette du bonheur, est sorti avant Noël » élabore Nadia Fortin, visiblement touchée et impressionnée par le parcours de cette dame ayant vécu la Première Guerre mondiale. 

La réalisatrice a également tourné le film Résilience qui met en scène dix danseurs dans un décor majestueux où a eu lieu un glissement de terrain. C’est un environnement qui donne le ton à cette production. 

Tournage Résilience (c) Jérôme Duford

Rappelons que Nadia Fortin a soumis, jusqu’à maintenant, six courts métrages au FCMS dont cinq ont été sélectionnés en compétition officielle. En plus de continuer à suivre des humains aux parcours de vie variés pour ses documentaires, elle travaille actuellement sur le scénario d’une série télé qu’elle présentera à des producteurs sous peu. 

 

Le BEAM : un outil nécessaire pour l’Estrie

En s’exprimant sur le BEAM, Nadia Fortin rappelle l’importance d’avoir des organismes qui font le pont entre les régions et l’industrie du cinéma dans les grands centres.  « C’est sûr qu’il faut avoir, en Estrie, des organisations comme le BEAM, Cinesis, la Course des régions et plusieurs autres. Il faut un mouvement collectif pour pouvoir faire du cinéma et pour développer l’industrie ici parce qu’il y a beaucoup de talent en Estrie. Mais il faut nous donner les outils, la visibilité et la reconnaissance pour se faire voir » indique-t-elle. 

Malgré les difficultés que peuvent amener le tournage en région, la Sherbrookoise n’échangerait de réalité pour rien au monde. « On a apprend à faire avec pas grand-chose en région. La réalité n’est pas la même. Mais les gens, les artisans aiment venir en région. En région, on s’entraide tout le temps. La dynamique est différente », conclut-elle. 

Court métrage Ténébris, sélection officielle au Festival du film de Knowlton

Courts métrages et bandes annonces disponibles gratuitement

Josiane Demers, membre collaboratrice
(c) Sabrina Houle

Un mot sur la rédactrice
Étudiante à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, Josiane Demers a également suivi des cours en communication au début des années 2000. Intéressée autant par l’art que par l’actualité internationale, la rédactrice en chef du Journal Le Collectif a plus d’une corde à son arc.

Zoom sur Daniel Toussaint : Mixeur, monteur sonore, compositeur de musique et multi-instrumentiste

Daniel Toussaint, mixeur, monteur sonore, compositeur de musique et multi-instrumentiste.

À 18 ans, il obtenait un premier contrat à Radio-Canada comme compositeur et concepteur sonore. Il aimait les sons ; les créer, les reproduire, les amplifier. 

Polyvalent, autant pour travailler le son que la musique, il s’est dit : pourquoi ne pas faire des études au Conservatoire de musique de Québec? Il a par la suite touché le théâtre en accrochant un microphone sur Robert Lepage, et a finalement poursuivi sa route vers le cinéma. Il n’a jamais cessé de travailler et de faire grandir sa passion. C’est peut-être une histoire de famille, car son frère, qui est dans le groupe Dazmo, compose la musique pour plusieurs téléromans québécois.

Sa passion

Son style de musique préféré ? Il ne saurait répondre, car il les aime tous. Autant le classique que le métal. « Je suis capable de décoder n’importe quelle musique, je suis un peu comme un scientifique. Je la dissèque et ensuite je suis capable de la reproduire et de l’adapter à un film. » L’instrument qu’il préfère jouer est certainement le piano. Il travaille d’ailleurs sur un répertoire de piano solo qu’il aimerait produire en album et en concerts. Petit détail intéressant : ces lignes ont été écrites en écoutant quelques-unes de ses créations. L’article s’est écrit tout seul tellement son coup de piano est inspirant.

L’expérience derrière la cravate

Daniel a su gagner la confiance des gens avec qui il travaille. Très polyvalent, il peut porter à peu près tous les chapeaux : mixeur, compositeur, monteur sonore, etc. Mais il préfère de loin partager ces tâches avec une équipe lorsque le budget le permet.

Daniel Toussaint dans son studio.

Récemment, il a gagné un prestigieux prix au Long Beach QFilm Festival pour la meilleure musique dans le film documentaire Fanny : the right to rock. Ce long métrage met en vedette un groupe rock des années 70 où des femmes, dont le talent pouvait s’apparenter à celui des Rolling Stones ou des Beatles, tentaient de percer et de se faire reconnaître. Daniel a dû recréer la musique et l’instrumentation de ces années tout en respectant l’ADN et la couleur du groupe. Un très gros défi qui en a valu peine, puisque pour l’une des rares fois, la musique dans un film documentaire a été reconnue et soulignée. « Ce contrat-là m’a ramené des souvenirs de mes 12 ans. J’ai encore ma guitare électrique de ces années-là ! »  rit-il.

Il se servira de son film pour faire des tests de calibration dans le Sanctuaire 5.1, la nouvelle salle d’enregistrement sonore du BEAM. Il a travaillé très fort avec Pierre-Philippe Côté au développement de cette salle de calibre international.

Le pionnier de Saint-Adrien

Daniel a vite reconnu le potentiel des régions. Il vit à Saint-Adrien depuis 22 ans. Il a un studio dans sa maison et peut pratiquement tout faire de chez lui ; il ne voyage presque plus à Montréal. « Même que des fois, ce sont les gens de Montréal qui demandent de venir dans mon studio. Surtout depuis l’arrivée du BEAM ». L’avantage de la campagne n’est plus à prouver. Il peut enregistrer dans un environnement zen, avec les fenêtres ouvertes, sans avoir peur que les bruits de la ville ne contaminent son travail.

Et le BEAM…

Le BEAM lui a fait connaître plusieurs artisans et il se dit heureux de pouvoir partager sa passion et son travail avec des gens du coin. Ç’a d’ailleurs été le cas quand il a fait la conception sonore du film Les vieux chums de Claude Gagnon ou celle du documentaire Sur la Well de Marie-Claude Paradis-Vigneault et d’Anh Minh Truong. Il est entouré d’une belle équipe de professionnels. « Pilou essaie toujours de nous plugger pour la postproduction audio, c’est un plus, ça apporte des contrats ! »

Daniel fera partie de l’équipe de formateurs pour le prochain camp créatif pour compositeur.trice.s de musique à l’image de la SPACQ au BEAM en avril prochain. Appel de candidatures jusqu’au 15 février 2022.

Pamela Fournier, membre collaboratrice

Un mot sur la rédactrice
Pamela s'est convertie en rédactrice après la naissance de ses enfants. Estrienne d'adoption, elle se passionne pour le cinéma et adore aller à la rencontre de l'autre. Elle se fait d'ailleurs souvent dire qu'elle est toujours en «mode entrevue»! Elle collabore avec Le BEAM depuis
presque le tout début de l'aventure.

Zoom sur Vanessa Caceres : Productrice passionnée et rigoureuse

Vanessa Caceres. Productrice et copropriétaire de la boîte de production Righteous Pictures. MRC de Brome-Missisquoi.

Vanessa Caceres. Productrice et copropriétaire de la boîte de production Righteous Pictures. MRC de Brome-Missisquoi.

Une histoire d’intégration… et d’amour

Native de Barranquilla en Colombie, Vanessa étudie en génie industriel avant d’immigrer au Canada en 2003. Ce qui l’amène ici? L’amour, bien évidemment! Elle fait la rencontre de l’acteur, réalisateur et scénariste Christian De la Cortina sur un bateau de croisière au début des années 2000. Né à Cowansville de parents d’origine chilienne, Christian et ses parents demeurent dans les Cantons-de-l’Est depuis déjà longtemps et ils ont été charmés par l’accueil qu’ils y ont reçu à leur arrivée dans les années 70. Il n’en faut pas moins pour convaincre Vanessa de débarquer au Canada, d’apprendre le français intensivement à l’Université de Montréal, puis de se spécialiser avec un DESS en gestion de la chaîne d’approvisionnement à HEC Montréal, en français s’il vous plaît! Elle travaille par la suite pendant plusieurs années dans ce domaine, notamment chez L’Oréal, Agropur et IBM.

Parallèlement, Vanessa donne un coup de main à son conjoint dans ses projets de cinéma. Ses aptitudes en gestion et en administration aident grandement Christian à mettre sur pied ses films, surtout du point de vue du financement. C’est ainsi que naissent Transit, Generation Wolf (disponible internationalement sur Amazon Prime) et Office Games

Trois enfants, une maison dans la montagne à Bromont et une compagnie de production plus tard, Vanessa et Christian sont solidement enracinés dans l’industrie cinématographique et dans la région des Cantons-de-l’Est.

Le film Generation Wolf, diffusé à l’international sur Amazon Prime permet aux abonnés de partout dans le monde de voir des images notamment de Bromont et de Brigham. Environ 90% du film a été tourné ici.

Des films qui soulèvent des enjeux

Vanessa et Christian en repérage au Chili, pays d’origine des parents de Christian, pour le film Atacama Files.

Vanessa et Christian en repérage au Chili, pays d’origine des parents de Christian, pour le film Atacama Files.

S’il y a bien un fil conducteur qui relie tous les films de Righteous Pictures, c’est la volonté d’aborder des thèmes qui sont chers aux yeux des deux complices, notamment la diversité et les injustices. Sous les étiquettes de thrillers et de drames, les films de la compagnie de production soulèvent des enjeux sociaux : la corruption et les abus environnementaux dans les mines d’or du désert d’Atacama (Atacama Files, actuellement en période de financement), les aventures clandestines d’un pilote d’organisation non gouvernementale à vocation supposément humanitaire en Afrique (The Righteous One, en développement) ou bien le triste sort réservé à des travailleurs mexicains venus chercher un avenir meilleur dans une ferme laitière du Vermont (Undocumented, en développement).

Les deux complices en Californie pour le tournage de Generation Wolf ; le 10% qui n’a pas été tourné dans les Cantons-de-l’Est!

Les deux complices en Californie pour le tournage de Generation Wolf ; le 10% qui n’a pas été tourné dans les Cantons-de-l’Est!

Des films pour la plupart campés à l’extérieur du Canada. Lorsqu’on demande à Vanessa pourquoi avoir choisi le Vermont plutôt que les Cantons-de-l’Est pour situer l’action de Undocumented, elle répond « D’abord, parce qu’on a reçu un si bel accueil au Canada qu’on ne se voit pas venir critiquer ce pays qui nous a tellement donné. D’ailleurs, un des personnages du film s’enfuit des États-Unis à un moment donné pour se réfugier au Canada pour améliorer sa vie! Ensuite, parce que les atrocités vécues par les travailleurs étrangers sont tellement plus marquantes aux États-Unis qu’au Canada. Pendant nos recherches, on s’est rendu compte que, pour les travailleurs au Canada, environ 80% ont de belles histoires pour 20% d’histoires négatives. Tandis que c’est complètement le ratio inverse aux États-Unis! Pour les latinos, le "American Dream" est tellement fort que ça les pousse à immigrer vers les États-Unis malgré les histoires d’horreur qu’on entend! Pourtant, le Canada est tellement un meilleur choix pour eux! » Le tournage du film est d’ailleurs prévu dans la région pour décembre 2021 et en janvier 2022. « Un tournage d’hiver, c’est un autre défi, mais c’est tellement stimulant, surtout avec cette histoire qu’on a envie de raconter! » D’ailleurs, il est fort probable que Vanessa et Christian produisent un documentaire sur ce sujet étant donné le volume d’information qu’ils ont trouvé au cours de leurs recherches.

L’esprit d’équipe sur un plateau de tournage : un carburant

Une équipe bien soudée lors du dernier jour de tournage de Office Games.

Une équipe bien soudée lors du dernier jour de tournage de Office Games.

On peut bien se demander ce qui pousse quelqu’un qui travaille dans le domaine de l’approvisionnement vers le domaine du cinéma. « La passion, tout simplement. Je voyais Christian mettre tout son cœur dans ses projets, tous les liens forts qui se créent avec les équipes sur un plateau et c’est ça que je voulais. Je ne voulais plus me lever seulement pour aller travailler. Je voulais faire partie de ces gens passionnés qui se lèvent pour porter leurs rêves à 110%. » Un esprit de camaraderie qu’elle a d’ailleurs eu la chance de partager avec l’équipe de tournage du court métrage de Pascale Rousseau au printemps dernier. « Cette gang-là, elle était là pour la passion du cinéma et pour soutenir leur amie dans son premier court métrage. C’était beau à voir et j’étais vraiment contente d’en faire partie! » Cette expérience a d’ailleurs donné le goût à la productrice de se lancer dans le court métrage, un format qui offre davantage de flexibilité et moins de lourdeur administrative.

Enfin, Bromont devient estrienne!

Pour la productrice, le plaisir et la passion sur un plateau sont essentiels!

Pour la productrice, le plaisir et la passion sur un plateau sont essentiels!

Longtemps à cheval entre la région touristique des Cantons-de-l’Est et la région administrative de la Montérégie, la MRC de Brome-Missisquoi (qui inclut Bromont, Sutton, Frelighsburg, Farnham, etc.) fait désormais partie de la grande région administrative de l’Estrie. Ce qui est une excellente nouvelle pour Le BEAM, qui peut désormais ajouter les fabuleux paysages de ce secteur dans son porte-folio et comptabiliser les retombées économiques des nombreux tournages qui s’y passent parmi les statistiques estriennes. Une nouvelle qui a de quoi réjouir Vanessa : « On s’est toujours sentis estriens, on s’est toujours naturellement tournés vers cette région pour nos projets et on a envie de faire du cinéma ici, avec des équipes et des talents ici. Il y a tellement de perles en Estrie, je pense juste à Marquise Lepage qui m’a tellement aidé pour le projet de documentaire pour Atamaca Files et pour me mettre en lien avec Radio-Canada, ou bien à Mathieu Gagnon, directeur photo qui nous a parlé pour la première fois du BEAM! Le BEAM et aussi le Conseil de la culture de l’Estrie nous aident à nous mettre en relation avec ces perles, et ça crée des étincelles! C’est beau! »

Zoom sur René Roberge, monteur vidéo

René Roberge, monteur vidéo spécialisé dans le documentaire d’auteur. MRC des Sources.

René Roberge, monteur vidéo spécialisé dans le documentaire d’auteur. MRC des Sources.

En 30 ans de carrière, René Roberge a monté plus d’une centaine de documentaires d’auteur, des œuvres qu’on catégorise aussi parfois sous l’appellation de cinéma du réel. 

FAIRE SA PLACE EN MONTAGE SANS ÉTUDES EN CINÉMA

Vivre du septième art ne faisait pas partie du plan initial de René Roberge. C’est tout de même son amour du cinéma qui l’a éventuellement mené vers le montage. Après des études en sociologie et anthropologie, le jeune Roberge décroche un poste au service technique de Videographe, un centre pour artistes en audiovisuel fondé en 1971 à Montréal.

Pour la suite du monde, de Pierre Perreault et Michel Brault a été le premier long métrage canadien projeté au Festival de Cannes en compétition officielle

« À force d’aider les gens, je me suis retrouvé monteur, sans le savoir », se remémore Roberge. « Je me considérais comme un intrus dans le métier comme je n’avais pas fait d’études en cinéma. » Ses craintes sont de courte durée quand il s’aperçoit que les réalisateurs qu’il admire (Denys Arcand, Pierre Perreault) ont aussi étudié dans des domaines autres avant de bifurquer vers le cinéma.

Rapidement, il se spécialise dans le documentaire d’auteur, un style qui vise avant tout les festivals et les salles de cinéma. « C’est du cinéma aussi, mais c’est le réel qui est la matière première au lieu de la fiction », précise Roberge.

Des films bien montés 

Roger Toupin.jpg

Après une douzaine d’années à se faire la main, le natif de Princeville complète le montage de Roger Toupin, épicier variété, un succès autant populaire que critique en 2003. « Le plus beau compliment que je peux recevoir, c’est quand les gens sortent de la salle et disent : ‘Wow! On dirait un vrai film.’ » 


En 2013, le chef monteur met la touche finale à ce qu’il considère être son grand œuvre : Miron, un homme revenu d’en-dehors du monde. « C’est un des films dont je suis le plus fier. Aucune entrevue, aucun tournage, seulement que des archives! Donc on parle vraiment d’une écriture poétique au montage. »


Faire du montage en région avec l’équipe du BEAM

C’est à cette époque que René Roberge s’établit en Estrie, plus précisément à Ham-Sud. « J’ai souvent monté chez des réalisateurs en région, même quand j’étais à Montréal », relate René Roberge. « Depuis qu’internet existe de façon un peu plus viable, ça m’a permis de travailler en région et beaucoup plus à partir de la maison. »


« Quand le BEAM est arrivé, je trouvais ça génial! » Ayant éprouvé des pépins techniques avec son équipement au cours de la pandémie, Roberge a pu finaliser une partie de son travail depuis les locaux du BEAM. « C’est là où j’ai beaucoup sympathisé avec Valléry, Pilou puis toute la gang. » Il se dit d’ailleurs très fébrile à l’idée de tester les quatre salles de montage que prépare l’équipe. 

René Roberge lors d’une leçon de l’Observatoire du cinéma du Québec. Capture d’écran YouTube OCQ

René Roberge lors d’une leçon de l’Observatoire du cinéma du Québec. Capture d’écran YouTube OCQ

Les plus récents assemblages de René Roberge sont accessibles sur les plateformes Crave et ICI Tou.tv. Celui-ci animera une classe de maître à la Maison du Cinéma de Sherbrooke le jeudi 28 octobre prochain. L’œuvre présentée sera Pauline Julien, intime et politique, un récit de la vie de la chanteuse construit à partir d’archives et gagnant du prix Iris du Meilleur montage documentaire, un projet dans lequel il a mis beaucoup d’amour.

René Roberge : écrivain du cinéma du réel et accompagnateur de réalisateurs

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Un mot sur l’auteur

Jean-Marc Brais a écrit pour Le Val-OuestLe Haut-Saint-François et La Terre de chez nous. Lorsqu’il est raisonnable, il scénarise et réalise des sketchs humoristiques.  

Zoom sur Suzie Hamel, gérante et agente, pro de la gestion humaine

Photo : Martin Savoie

Photo : Martin Savoie

Bien avant la dernière coupe Stanley des Canadiens ou le premier référendum du Québec, Suzie Hamel a grandi en Estrie. « Je me dis autochtone, j'viens de St-Adrien, c'est vraiment mon village. » Elle a d'ailleurs été baptisée dans l'ancienne église, et a fait son école primaire à quelques pas du futur BEAM. Durant son enfance, elle apprend très vite les avantages de bien travailler en équipe. « On est cinq filles dans ma famille. »

Le sport avant les arts

Contrairement à beaucoup d'artistes, de techniciens ou de gestionnaires du milieu, Suzie Hamel n'a pas eu la piqûre pour les arts dans sa tendre enfance. « J'ai commencé à jouer au basket-ball, puis j'ai été recrutée au collégial AAA pour les Indiennes d’Ahuntsic. » Adolescente, elle adore l'ambiance de groupe. C'est aussi une féroce compétitrice. Dans cet univers très sportif, elle développe son sang-froid, sa débrouillardise, son sens de l'anticipation, sa rigueur et bien d'autres qualités utiles à tout bon cv.

« Je suis tombée dans le monde du spectacle par accident »

Durant son BAC en rédaction-communication, Suzie Hamel joue toujours au basket-ball. Mais pour gagner un peu d'argent, elle se fait engager comme placière au Centre Culturel de l'Université de Sherbrooke. Après un mois, elle devient responsable de l’équipe d’accueil. En se mêlant à tous ces spectacles, elle finit par développer un goût pour la scène, l’accueil, l’organisation, la promotion. En quelques années, son cv se remplit de multiples postes de gestion (Théâtre Parminou), de direction (Théâtre Granada), de direction des communications (Chœur Mondial des Jeunes, Fête du Lac des Nations, etc.), d’agente culturelle ou de production ou encore d’animatrice (chronique culturelle à la télé et à la radio à Sherbrooke), etc. Elle a été directrice de tournée pour les deux derniers spectacles de Jean Leloup, solo et band, ex-gérante de Marie-Jo Thério qu’elle a accompagnée jusqu’en Chine pour l’ouverture du Pavillon du Canada à l’Expo Universelle de Shanghai, et bien d’autres expériences marquantes dans le monde du spectacle.

Dans les coulisses avec HabanaCafe @JocelynRiendeau

Dans les coulisses avec HabanaCafe @Jocelyn Riendeau

Diriger dans l'ombre… 

Suzie Hamel, agente d'artistes, installée dans l'église du BEAM

Suzie Hamel, agente d'artistes, installée dans l'église du BEAM

Suzie Hamel adore son métier. Elle aime gérer et régler les problèmes. « Je ne me vois pas sur scène, je suis très bien là où je suis. J'pense que je suis rassurante, le souci du tender loving care. » Mais si elle préfère rester derrière la scène, elle se révèle quand vient le temps de choisir ses artistes : «…des artistes qui me font vibrer! Le trac de l'artiste, l'adrénaline du spectacle, c'est une adrénaline du bonheur… je le vis par procuration, dans les coulisses, c'est bon, je carbure à ça. » 

…Pour mettre son artiste en lumière

Vous vous souvenez du Félix de Richard Desjardins lancé par Guy A. Lepage en plein gala de l’ADISQ? Eh bien, il se trouve dans le bureau de Suzie!

Vous vous souvenez du Félix de Richard Desjardins lancé par Guy A. Lepage en plein gala de l’ADISQ? Eh bien, il se trouve dans le bureau de Suzie!

Pour Suzie Hamel, un bon agent et gérant, doit toujours garder la tête froide. Il doit anticiper tous les besoins de son artiste, spectacle ou diffuseur. L'artiste doit se sentir à la maison sur scène, que ce soit à Paris ou à Charlevoix. Ce principe vaut aussi pour les musiciens et les techniciens qui l'entourent. Car un artiste n’est jamais seul, il est la devanture d’une équipe toute entière!

Le BEAM, retour à la maison

Même si elle a fait beaucoup de voyages à l’étranger avec plusieurs de ses « poulains », Suzie Hamel est de retour dans son village natal depuis maintenant 30 ans. Elle y élève d’ailleurs son fils qui, comme elle, y enfonce ses racines depuis son enfance. Ce n’est que ce printemps 2021 qu’elle a choisi d'installer ses bureaux à St-Adrien dans les locaux du BEAM et enfin, elle profite de l’internet haute vitesse! 😊 Important en milieu rural! Tryskell Communication représente aujourd'hui Catherine Major, David Goudreault, Richard Desjardins, Habana Café, Hallelujah Leonard, Sébastien Lacombe, Marie-Élaine Thibert, Claire Pelletier, Ilam, Albertine en cinq temps, l’opéra ainsi que Manu Militari et Jocelyn Thouin en milieu scolaire. Des visages et des voix de toutes les générations qui lui donnent envie de continuer.  Après 30 ans de carrière, le feu du spectacle et du live brûle toujours, la passion de partager, de mettre de l’avant les mots, les musiques, les voix et la poésie des artistes, de garder les arts bien vivants!

Tryskell, signe du mouvement à travers le temps.

Suzie Hamel, l'agente qui vend du bonheur.

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Membre collaborateur invité

Membre collaborateur invité

Un mot du rédacteur

Mathieu Pépin a été monteur pigiste sur Le Code Chastenay, Un tueur si proche (Pixcom), Vite pas vite (diffusé à Radio-Canada, produit à St-Camille). Jadis cinéaste amateur pour Kino Montréal, il espère un jour publier les aventures d'un lièvre psychopathe, d'un pianiste-androïde et de leur bonzaï magique.

Zoom sur JØHAN GASS : de machino à directeur photo puis réalisateur

Pendant le tournage de ElleIconia l’art d’être soi ©Jøhan Gass

Pendant le tournage de ElleIconia l’art d’être soi ©Jøhan Gass

LA CRÉATION COMME MODE DE VIE  

Même si on le connaît pour ses œuvres artistiques, autant visuelles que musicales, Jøhan Gass possède avant tout un bagage scientifique. Il a obtenu une maîtrise en biologie, qu’il est venu terminer au Québec, et une maîtrise en environnement. C’est d’ailleurs ce chemin qui le mènera à toucher à la vidéo. En effet, dans le cadre de sa formation, il se trouve à faire le montage d’un documentaire tourné en Amazonie et développe un grand intérêt pour cet art. Il en vient donc à œuvrer davantage du côté « communication » de l’environnement. Arrivé à Sherbrooke en 2006,  et après avoir été prof au secondaire en sciences puis en art dramatique de 2007 à 2010, il est engagé par la jeune firme d’ingénierie Rackam où il commence à concevoir et réaliser des vidéos. Son talent est remarqué et plusieurs clients et partenaires lui demandent de produire des vidéos, nourrissant cette soif créatrice qu’il possède depuis toujours. Il fait d’ailleurs de la musique depuis 2010 en parallèle.

Jøhan, à droite, sur le plateau du clip Le Nouveau matériel de David Goudreault réalisé par Anh Minh Truong. © Anabelle Guay

Jøhan, à droite, sur le plateau du clip Le Nouveau matériel de David Goudreault réalisé par Anh Minh Truong. © Anabelle Guay


QUAND LES ESPRITS CRÉATIFS SE RENCONTRENT

C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Jean-Sébastien Dutil, avec qui il collaborera et auprès de qui il apprendra le métier, lui-même pris sous l’aile d’un certain Anh Minh Truong, cinéaste émérite de la région. C’est d’ailleurs avec Jean-Sébastien à la direction photo qu’il fera ses armes avec une première réalisation : son vidéoclip Libre et Sauvage. Jøhan est en effet auteur, compositeur et interprète. Son autre projet marquant de la dernière année est sans contredit son court métrage documentaire Ensaf, qu’il a présenté à la Course des régions en 2020 et pour lequel il a remporté le prix Festival cinéma du monde de Sherbrooke et le prix émergence INIS. Dans le même élan, il crée la chanson Je suis Raïf pour laquelle il propose aussi un vidéoclip qu’il réalise. Quand il repense à son parcours, il semble étonné et se trouve chanceux d’avoir pu créer tout cela, de sentir qu’il est au cœur d’un mouvement créatif très fort en région. Il se dit donc choyé d’être si bien entouré, lui qui travaille aussi en collaboration avec sa complice de tous les projets, Skye Dorval.

UNE TONNE DE PROJETS EN COURS

En étant au cœur de la communauté vidéo estrienne et s’étant fait connaître grâce à la Course des régions, Jøhan Gass reçoit maintenant plusieurs contrats. Il travaille sur le projet « Culture aux aînés » dans les MRC du Val-Saint-François et des Sources, tourne des capsules de yoga pour enfants, a fait la réalisation d’une vidéo pour le salon de beauté ElleIconia. Il a également réalisé deux pubs inspirées par Tarantino pour la République démocratique du jambon (Marché de la gare de Sherbrooke) qu’il sera possible de voir tout l’été à la Maison du cinéma.

Lors de la cérémonie officielle de la Course des régions. ©Frederic Hore, La Tribune

Lors de la cérémonie officielle de la Course des régions. ©Frederic Hore, La Tribune

Comme si ce n’était pas suffisant, il est aussi au cœur de la mise en place d’un camp de cinéma pour jeunes à Coaticook en collaboration avec Le BEAM et planche sur les prochaines pubs de l’Algonat, une solution technologique innovante codeveloppée par la Société de transport de Sherbrooke (STS). La variété est certainement au rendez-vous et ce qu’il affectionne particulièrement de ces projets est la possibilité de créer selon ses envies. Pour dire oui à un projet, il « doit faire partie de mes valeurs et il doit m’allumer au niveau esthétique » affirme cet homme qui n’a pas peur de la nouveauté, gambadant avec joie d’un univers à l’autre.

UNE COMMUNAUTÉ FRATERNELLE

Son école de cinéma aura été meublée de toutes les expériences sur les plateaux, me dit celui qui continue d’apprendre avec bonheur. Machino et éclairagiste sur de nombreux tournages, dont celui du clip « Le Nouveau Matériel » de David Goudreault, il a beaucoup observé dans les dernières années. C’est sans aucun doute grâce à toutes les rencontres qu’il a faites qu’il se trouve maintenant où il est, occupé comme pas un avec encore des projets en tête. « Les gens sont généreux. Ils se réfèrent les uns les autres et Le BEAM participe à cette communauté familiale. » Ce qu’on souhaite à Jøhan Gass qui dit avoir trouvé son médium parfait dans la vidéo? De réaliser un premier court métrage de fiction, qu’il est d’ailleurs déjà en train de développer.

Sur le plateau de L’un, l’autre de Clara Prévost. © Myriam Rioux-Denis

Sur le plateau de L’un, l’autre de Clara Prévost. © Myriam Rioux-Denis

Suivez les projets musicaux de Jøhan sur son site web et sur sa page Facebook.

Suivez les projets vidéos de Jøhan sur sa page Facebook.

Membre collaboratrice invitée

Membre collaboratrice invitée

Un mot sur la rédactrice

Fière Estrienne établie à Sherbrooke, Caroline Fontaine est enseignante en Littérature et communications au Cégep de Sherbrooke. L’écriture fait partie de ses nombreux intérêts artistiques et elle adore aller à la rencontre de l’autre. Elle collabore également sur des tournages et développe son expertise en création de contenu.

Zoom sur Les Productions du Cerf-Volant

Marquise Lepage | Productions du cerf-volant | Réalisatrice, scénariste et productrice de fictions et de documentaires | Sherbrooke   © Nathalie Trépanier

Marquise Lepage | Productions du cerf-volant | Réalisatrice, scénariste et productrice de fictions et de documentaires | Sherbrooke © Nathalie Trépanier


Une caresse… Cette caresse qui vient se déposer, puis, embrasser notre cœur, enlacer notre âme. À travers la filmographie de Marquise Lepage, mes mots perdent leur équilibre, renversés sans cesse par un sourire, par des larmes, par des émotions, qui nous initient inlassablement à la chaleur humaine.

Le cinéma change les âmes, Marquise Lepage, la scénariste, réalisatrice, productrice née en Outaouais et Estrienne d’adoption qui a travaillé pour de nombreuses maisons de productions, dont l’ONF, nous en donne la preuve. Dans ce qu’elle livre pour le BEAM, il sera difficile de résumer en si peu de mots un parcours, une filmographie, un style cinématographique, des combats, des thématiques fortes, mais si l’on s’y essaye, il y a avant tout un mot qui sort du lot : l’espoir.

Parcours dans le cinéma avec un grand C.

« Je ne savais pas à quel point c’est difficile et c’est sans doute pour cela que j’ai réussi à faire du cinéma parce que sinon probablement que je n’en aurais pas fait (rires) »

Marquise Lepage avec l’actrice Laurence Leboeuf sur le tournage de Apapacho, une caresse pour l’âme ©Pierre-Luc Junet

Marquise Lepage avec l’actrice Laurence Leboeuf sur le tournage de Apapacho, une caresse pour l’âme ©Pierre-Luc Junet

Dans cette phrase qui la fait rire, Marquise Lepage est avant tout une travailleuse, une battante, des qualités indéniables dans ce métier.

Grande cinéphile diplômée d’un bac en communication spécialisée en cinéma, d’une maîtrise en études cinématographiques de l’Université de Montréal ainsi que des formations en cinéma d’animation, Marquise Lepage débute en faisant ses gammes dans une petite maison de production. Un endroit qu’elle juge plus formateur au contraire des grosses compagnies de production où en tant que stagiaire, on peut très vite s’effacer.

Période où elle porte de multiples casquettes sur des films autoproduits notamment comme assistante à la réalisation et en effectuant des remplacements en prise de son ou au maquillage, jusqu’à porter la casquette de productrice lorsque le producteur du film, parti en voyage avant le tournage, tombera malade durant son périple. Marquise Lepage va prendre à bras le corps ce rôle et finir la production d’un film qui recevra, par la suite, de bonnes critiques et plusieurs prix.

Des moments qui lui apportent une « expérience folle », mais également la construction d’une confiance, puisque cette compagnie de production, Les Productions du Lundi Matin, va produire son premier long métrage de fiction : Marie s’en va-t-en ville.

« Mon cœur d’enfant me donnait le goût d’entendre d’autres enfants. » Par la suite, son cœur s’accroche au style documentaire dans une œuvre à la fois intimiste et humaniste. Un Soleil entre deux nuages, une œuvre bouleversante sur Valérie, Benjamin et Charles, des rayons de soleil courageux souffrant de maladies graves.

À travers ses films, Apapacho, une caresse pour l’âme, Ce qu’il ne faut pas dire, Des marelles et des petites filles, Le Jardin Oublié, etc. la réalisatrice jongle à merveilleentre la fiction et le documentaire, mais également entre des thématiques puissantes, tels que les oubliés (la grande réalisatrice Alice Guy ou encore les Inuits déportés), les injustices, l’enfance, la mort, l’espoir. Des œuvres qui frappent le cœur et pour lesquels elle recevra de nombreuses distinctions au Canada et à l’international.

« Changer le monde, un film à la fois. »

Des projets de film sans cesse portés sur l’amour, la solidarité, d’ailleurs le prochain film de Marquise Lepage sera une œuvre de fiction avec Diane Lavallée et Karine Vanasse qui mettra en lumière ces thématiques chères à son cœur. Elle n’oublie pas son amour du documentaire avec deux projets qui sont toujours en développement.

« Quand on veut te faire taire, tu parles plus fort. »

Cette phrase issue de Marie s’en va-t-en ville sied à merveille aux combats de la réalisatrice qui se définit comme « un monstre de l’équité ». Présidente durant 7 ans de Réalisatrices Équitables, dont elle est cofondatrice, Marquise Lepage voit une énorme évolution depuis 20 ans. L’organisme n’y est pas pour rien « je pense que cela a joué un rôle très important dans la prise de conscience du milieu cinématographique et des institutions. Un jour le président du CRTC de l’époque m’a dit « Mais non qu’est-ce que vous racontez, on est très juste, la société est très juste. Je ne sais pas ce que vous pensez gagner en faisant un organisme comme ça? » Ce à quoi j’ai répondu « en tout cas on n’a rien à perdre vu la situation actuelle! »

Marquise Lepage, la réalisatrice, scénariste et productrice. © René Sioui Labelle

Marquise Lepage, la réalisatrice, scénariste et productrice. © René Sioui Labelle

Il y a eu certaines années où les femmes avaient reçu 0% de l’enveloppe pour le financement de leurs films de fiction, c’est dur d’être plus bas que ça! Ce n’est pas normal dans une société démocratique ce partage de l’argent public. D’ailleurs, même si les institutions avaient promis pour 2020, la parité n’est pas totalement achevée. On s’approche pour le nombre de films, mais pas au niveau des financements où les films de femmes sont encore sous-financés, mais cela avance, la société évolue et je pense qu’il y a actuellement dans les diverses institutions, des gens qui ont un réel désir que les choses changent. Je suis fière si j’ai contribué à éveiller les consciences et aider à faire évoluer la situation. Je suis très contente aussi qu’on veuille également créer de la place et des opportunités pour les Premières Nations et les Inuits ».

Le BEAM et l’Estrie

Nouvellement membre au BEAM, dont elle trouve l’initiative extrêmement passionnante et qui rassemble de personnes de plusieurs horizons. « Ils sont admirables ces gens qui créent des choses. Ils semblent bien avancés dans la création d’un outil collectif qui sera exceptionnel. Ça prouve aussi que l’on peut faire du cinéma en dehors de Montréal et Québec. » Concernant son emménagement dans la région estrienne, l’incertitude a plané au début pour cette citadine qui se croyait incurable. « Mais plus j’y suis, plus j’aime ça. De plus, on y rencontre des gens merveilleux. Je trouve qu’il y a une simplicité, c’est le mot, une simplicité dans les rapports humains que je reconnais de mon enfance, passée hors des grands centres. »

De ces discussions, de ces visionnements de films, de ces mots, de ces anecdotes partagées avec la réalisatrice, je conçois, avec certitude, que l’espoir n’est plus un simple mot, c’est avant tout un visage, celui d’une personne formidable que l’on a envie de suivre à travers ses histoires.

Membre collaborateur invité

Membre collaborateur invité

Un mot sur le rédacteur

Résident de Sherbrooke depuis 4 ans, Souley Keïta est un amoureux du 7e art. Ce jeune scénariste, réalisateur, monteur et chroniqueur cinéma, travaille également sur de nombreux festivals de cinéma à travers le Québec. Promouvoir le cinéma québécois est un de ses chevaux de bataille.

Zoom sur Sophia Belahmer : scénariste, réalisatrice et directrice artistique

Sophia Belahmer | Scénariste, réalisatrice et directrice artistique | MRC des Sources (c) Rodolfo Moraga

Sophia Belahmer | Scénariste, réalisatrice et directrice artistique | MRC des Sources (c) Rodolfo Moraga

Emménager à Saint-Adrien aura été bénéfique pour Sophia Belahmer. Si elle a longtemps travaillé sur les projets des autres du temps où elle vivait à Montréal, c’est en Estrie qu’elle s’est choisie, en quelque sorte.

Une amie à la campagne

En compagnie du jeune Etienne Cardin et de Jocelyn Simard dans le huis-clos du film Les Monstres. (c) Pierre-Luc Racine

En compagnie du jeune Etienne Cardin et de Jocelyn Simard dans le huis-clos du film Les Monstres. (c) Pierre-Luc Racine

C’est alors qu’elle étudie en scénographie au Collège Lionel-Groulx que Sophia fait la rencontre de celle qui sera éventuellement son premier contact avec Saint-Adrien. De leur amitié est née une collaboration, dont la première fut le court-métrage Le Bleu des confettis, que Sophia réalisait et dans lequel Geneviève Boivin-Roussy (O’, District 31) interprétait le rôle principal. Lorsque Geneviève lui annonce son déménagement à Saint-Adrien, Sophia n’a aucune idée d’où se trouve la municipalité.

Éventuellement, Sophia et son conjoint Louka Boutin, directeur photo, en viennent à l’étape d’acheter une première propriété. Sophia étant originaire de Montréal et le couple ayant la majorité de ses contrats en ville, le choix semblait aller de soi. Mais quelques visites rendues aux Côté-Boivin-Roussy en Estrie ont convaincu les Boutin-Belahmer d’y construire leur résidence.

« Ça a tellement été une bonne décision », résume Sophia. « Je me trouve plus groundée ici qu’à Montréal. » Elle admet toutefois que, sur le coup, le choix a tout de même été stressant. Était-ce la bonne chose à faire, alors que le couple aurait immanquablement à revenir en ville pour certains contrats? La confirmation est venue avec la pandémie. Sophia l’admet : elle ne se serait pas vue être « pognée » dans un appartement à Montréal pendant la COVID-19. « Ça m’a confirmé bien des affaires de faire ce move-là. Je suis bien heureuse de l’avoir fait. »

Une amie en ville

Sur le plateau de Switch and Bitch avec Juliette Gosselin. (c) Laurence Poirier

Sur le plateau de Switch and Bitch avec Juliette Gosselin. (c) Laurence Poirier

Maintenant établie depuis deux ans à Saint-Adrien, Sophia ne chôme pas. L’été dernier, elle a coréalisé le vidéoclip de la chanson Blender de Karelle. Celle qui l’a épaulée dans cette réalisation en duo est Juliette Gosselin, que l’on a pu voir en tant qu’actrice dans les séries Les jeunes loups et Demain des hommes.

« On travaille ensemble depuis vraiment longtemps puis on a vraiment une bonne méthode de travail. On s’inspire l’une l’autre », mentionne Sophia. Un de leurs premiers projets fut la série Switch and Bitch diffusée sur tou.tv et TV5 en 2015-2016. Elles planchent actuellement la scénarisation et la réalisation d’un long métrage, d’une série télé ainsi d’une websérie.

Sophia et Juliette Gosselin, les coréalisatrices du vidéoclip Blender avec l’artiste Karelle. (c) Louka Boutin

Sophia et Juliette Gosselin, les coréalisatrices du vidéoclip Blender avec l’artiste Karelle. (c) Louka Boutin

Le retour de Saturne suit une jeune femme avec un fort penchant pour l’ésotérisme qui devra faire un choix face à une grossesse imprévue. Le scénario de la comédie dramatique a été approuvé et son financement confirmé. Si tout se déroule comme prévu, le tournage se tiendrait l’année prochaine à Sherbrooke avec l’objectif de mettre en valeur son architecture anglaise et son relief côteux. Et dans le but avoué de sortir du carcan montréalais qu’on est habitué de voir à l’écran.

D’ici là, il sera possible d’apprécier le travail de Sophia Belahmer en tant que directrice artistique dans Les Monstres, un film signé Frank Tremblay et mettant en vedette Caroline Dhavernas.

Membre collaborateur invité

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Un mot sur le rédacteur

Jean-Marc Brais a écrit pour le Journal du Haut-Saint-François et La Terre de chez nous. Il a réalisé des capsules web pour Rythme FM Sherbrooke et l’Association des médias écrits communautaires du Québec. Dans ses temps libres, il conçoit des sketchs humoristiques.