Zoom sur Daniel Toussaint : Mixeur, monteur sonore, compositeur de musique et multi-instrumentiste

Daniel Toussaint, mixeur, monteur sonore, compositeur de musique et multi-instrumentiste.

À 18 ans, il obtenait un premier contrat à Radio-Canada comme compositeur et concepteur sonore. Il aimait les sons ; les créer, les reproduire, les amplifier. 

Polyvalent, autant pour travailler le son que la musique, il s’est dit : pourquoi ne pas faire des études au Conservatoire de musique de Québec? Il a par la suite touché le théâtre en accrochant un microphone sur Robert Lepage, et a finalement poursuivi sa route vers le cinéma. Il n’a jamais cessé de travailler et de faire grandir sa passion. C’est peut-être une histoire de famille, car son frère, qui est dans le groupe Dazmo, compose la musique pour plusieurs téléromans québécois.

Sa passion

Son style de musique préféré ? Il ne saurait répondre, car il les aime tous. Autant le classique que le métal. « Je suis capable de décoder n’importe quelle musique, je suis un peu comme un scientifique. Je la dissèque et ensuite je suis capable de la reproduire et de l’adapter à un film. » L’instrument qu’il préfère jouer est certainement le piano. Il travaille d’ailleurs sur un répertoire de piano solo qu’il aimerait produire en album et en concerts. Petit détail intéressant : ces lignes ont été écrites en écoutant quelques-unes de ses créations. L’article s’est écrit tout seul tellement son coup de piano est inspirant.

L’expérience derrière la cravate

Daniel a su gagner la confiance des gens avec qui il travaille. Très polyvalent, il peut porter à peu près tous les chapeaux : mixeur, compositeur, monteur sonore, etc. Mais il préfère de loin partager ces tâches avec une équipe lorsque le budget le permet.

Daniel Toussaint dans son studio.

Récemment, il a gagné un prestigieux prix au Long Beach QFilm Festival pour la meilleure musique dans le film documentaire Fanny : the right to rock. Ce long métrage met en vedette un groupe rock des années 70 où des femmes, dont le talent pouvait s’apparenter à celui des Rolling Stones ou des Beatles, tentaient de percer et de se faire reconnaître. Daniel a dû recréer la musique et l’instrumentation de ces années tout en respectant l’ADN et la couleur du groupe. Un très gros défi qui en a valu peine, puisque pour l’une des rares fois, la musique dans un film documentaire a été reconnue et soulignée. « Ce contrat-là m’a ramené des souvenirs de mes 12 ans. J’ai encore ma guitare électrique de ces années-là ! »  rit-il.

Il se servira de son film pour faire des tests de calibration dans le Sanctuaire 5.1, la nouvelle salle d’enregistrement sonore du BEAM. Il a travaillé très fort avec Pierre-Philippe Côté au développement de cette salle de calibre international.

Le pionnier de Saint-Adrien

Daniel a vite reconnu le potentiel des régions. Il vit à Saint-Adrien depuis 22 ans. Il a un studio dans sa maison et peut pratiquement tout faire de chez lui ; il ne voyage presque plus à Montréal. « Même que des fois, ce sont les gens de Montréal qui demandent de venir dans mon studio. Surtout depuis l’arrivée du BEAM ». L’avantage de la campagne n’est plus à prouver. Il peut enregistrer dans un environnement zen, avec les fenêtres ouvertes, sans avoir peur que les bruits de la ville ne contaminent son travail.

Et le BEAM…

Le BEAM lui a fait connaître plusieurs artisans et il se dit heureux de pouvoir partager sa passion et son travail avec des gens du coin. Ç’a d’ailleurs été le cas quand il a fait la conception sonore du film Les vieux chums de Claude Gagnon ou celle du documentaire Sur la Well de Marie-Claude Paradis-Vigneault et d’Anh Minh Truong. Il est entouré d’une belle équipe de professionnels. « Pilou essaie toujours de nous plugger pour la postproduction audio, c’est un plus, ça apporte des contrats ! »

Daniel fera partie de l’équipe de formateurs pour le prochain camp créatif pour compositeur.trice.s de musique à l’image de la SPACQ au BEAM en avril prochain. Appel de candidatures jusqu’au 15 février 2022.

Pamela Fournier, membre collaboratrice

Un mot sur la rédactrice
Pamela s'est convertie en rédactrice après la naissance de ses enfants. Estrienne d'adoption, elle se passionne pour le cinéma et adore aller à la rencontre de l'autre. Elle se fait d'ailleurs souvent dire qu'elle est toujours en «mode entrevue»! Elle collabore avec Le BEAM depuis
presque le tout début de l'aventure.