En 30 ans de carrière, René Roberge a monté plus d’une centaine de documentaires d’auteur, des œuvres qu’on catégorise aussi parfois sous l’appellation de cinéma du réel.
FAIRE SA PLACE EN MONTAGE SANS ÉTUDES EN CINÉMA
Vivre du septième art ne faisait pas partie du plan initial de René Roberge. C’est tout de même son amour du cinéma qui l’a éventuellement mené vers le montage. Après des études en sociologie et anthropologie, le jeune Roberge décroche un poste au service technique de Videographe, un centre pour artistes en audiovisuel fondé en 1971 à Montréal.
« À force d’aider les gens, je me suis retrouvé monteur, sans le savoir », se remémore Roberge. « Je me considérais comme un intrus dans le métier comme je n’avais pas fait d’études en cinéma. » Ses craintes sont de courte durée quand il s’aperçoit que les réalisateurs qu’il admire (Denys Arcand, Pierre Perreault) ont aussi étudié dans des domaines autres avant de bifurquer vers le cinéma.
Rapidement, il se spécialise dans le documentaire d’auteur, un style qui vise avant tout les festivals et les salles de cinéma. « C’est du cinéma aussi, mais c’est le réel qui est la matière première au lieu de la fiction », précise Roberge.
Des films bien montés
Après une douzaine d’années à se faire la main, le natif de Princeville complète le montage de Roger Toupin, épicier variété, un succès autant populaire que critique en 2003. « Le plus beau compliment que je peux recevoir, c’est quand les gens sortent de la salle et disent : ‘Wow! On dirait un vrai film.’ »
En 2013, le chef monteur met la touche finale à ce qu’il considère être son grand œuvre : Miron, un homme revenu d’en-dehors du monde. « C’est un des films dont je suis le plus fier. Aucune entrevue, aucun tournage, seulement que des archives! Donc on parle vraiment d’une écriture poétique au montage. »
Faire du montage en région avec l’équipe du BEAM
C’est à cette époque que René Roberge s’établit en Estrie, plus précisément à Ham-Sud. « J’ai souvent monté chez des réalisateurs en région, même quand j’étais à Montréal », relate René Roberge. « Depuis qu’internet existe de façon un peu plus viable, ça m’a permis de travailler en région et beaucoup plus à partir de la maison. »
« Quand le BEAM est arrivé, je trouvais ça génial! » Ayant éprouvé des pépins techniques avec son équipement au cours de la pandémie, Roberge a pu finaliser une partie de son travail depuis les locaux du BEAM. « C’est là où j’ai beaucoup sympathisé avec Valléry, Pilou puis toute la gang. » Il se dit d’ailleurs très fébrile à l’idée de tester les quatre salles de montage que prépare l’équipe.
Les plus récents assemblages de René Roberge sont accessibles sur les plateformes Crave et ICI Tou.tv. Celui-ci animera une classe de maître à la Maison du Cinéma de Sherbrooke le jeudi 28 octobre prochain. L’œuvre présentée sera Pauline Julien, intime et politique, un récit de la vie de la chanteuse construit à partir d’archives et gagnant du prix Iris du Meilleur montage documentaire, un projet dans lequel il a mis beaucoup d’amour.
René Roberge : écrivain du cinéma du réel et accompagnateur de réalisateurs
Un mot sur l’auteur
Jean-Marc Brais a écrit pour Le Val-Ouest, Le Haut-Saint-François et La Terre de chez nous. Lorsqu’il est raisonnable, il scénarise et réalise des sketchs humoristiques.