Succès de la campagne de sociofinancement du film Des hommes, la nuit

Anh Minh Truong, réalisateur et coscénariste du long métrage Des hommes, la nuit

Anh Minh Truong, réalisateur et coscénariste du long métrage Des hommes, la nuit

La campagne de sociofinancement, L’Estrie se fait son cinéma, se terminera le 4 octobre prochain. Le montant initial demandé, 75 000 $, a déjà été dépassé : la réponse du public a été des plus favorables. Anh Minh Truong, réalisateur et coscénariste, pourra ainsi réaliser son premier long métrage en sol estrien, aux côtés de gens qui ont cru depuis le jour 1 en son projet de film.

Anh Minh Truong, tu as coécrit le film Des hommes, la nuit durant de longues années et après plusieurs demandes aux organismes subventionnaires, tu n’as pu obtenir le financement nécessaire pour le faire. On t’a d’ailleurs entendu dire : « je croyais que mon film était mort ». Comment est née l’idée de faire une campagne de sociofinancement pour ne pas le laisser mourir ?

J’avais pris toutes les rondes de dépôts auxquelles j’avais droit pour demander du financement, ce qui est le cas pour plusieurs cinéastes au Québec. Pour les 20-25 longs métrages qui sortent par année, il y en a environ le triple qui ne voit pas le jour. L’enveloppe budgétaire totale en cinéma n’est pas assez grande pour la quantité de talents que l’on a. J’étais en réflexion à savoir comment donner vie à mon film malgré tout.

Laurent Allaire [producteur chez Chasseurs Films] était au courant de mon projet. Et quand il a su que mon film était mort aux institutions, il n’a pas voulu me laisser hypothéquer ma maison (rires). Véronique [Vigneault] et lui se sont rencontrés la semaine d’après. Véronique, que je connais depuis longtemps, avait déjà lu le scénario. Ils ont eu le désir commun de dire : « Il faut faire en Estrie des longs métrages de fiction. Et il faut faire celui de Minh en premier. »

Ça tombait bien parce que mon film était mûr. Ça devenait comme un cercle parfait parce que mon collègue et moi l’avons écrit en pensant que l’histoire se passait dans le coin. Pour nous, c’est clair que telle côte dans le film, c’est la côte Don Bosco (rires).

La campagne a, jusqu’à ce jour, amassé 90 685 $ (plus 78 250$). Êtes-vous satisfaits de ce montant ?

Oui. Plus on a de sous, meilleur le film sera. Nous pourrons nous permettre plus de journées de tournage et de faire un film de plus grande envergure. Si les gens veulent assister à la première, venir au tapis rouge ou voir leur nom au générique, c’est maintenant qu’ils doivent cotiser. Après le 4 octobre, ce sera fini.

L’objectif initial d’amasser 75 000 $ était assez ambitieux, n’est-ce pas ?

Oui, c’est très gros. En Estrie, sur la plateforme La Ruche, nous sommes la deuxième plus grosse campagne jusqu’à date. Mais le réseau d’ici est fort et les gens en Estrie veulent un film. On a visé un gros montant, mais ce n’était pas notre première campagne à Véronique [Vigneault] et moi. On était préparés et on y travaillait depuis plus de 6 mois. 

Es-tu surpris de la réaction très positive de la population ? Pensais-tu qu’elle serait aussi favorable ?

En fait, ce qui est étonnant c’est qu’il y a aussi des gens de Montréal, de Québec et d’ailleurs qui appuient la campagne. La campagne a dépassé la région et ça m’a surpris, car l’axe de communication principal était l’Estrie. On reçoit beaucoup d’amour en faisant une campagne comme celle-là. Je reçois des chèques chez nous de personnes que je n’ai jamais rencontrées. Il y a même des personnes qui ont vu mes films à mes tout débuts qui m’écrivent et contribuent, même s’ils ne m’ont pas vu depuis 25 ans (rires) !

Est-ce qu’un film a déjà été financé grâce à une campagne de sociofinancement comme la tienne ?

Oui, le film de Julien Lacroix et d’Adib Alkhalidey. La campagne a également été faite sur La Ruche. Il y a de plus en plus de films qui se financent de cette façon.

Le film coûtera un demi-million de dollars. Où irez-vous chercher la somme supplémentaire ?

Il y a d’autres sources de financement traditionnel comme le CALQ, la SODEQ et Téléfilm Canada pour le financement de la postproduction du film [l’appui pour la production a été refusé, mais il est possible de le demander pour la postproduction] et d’autres commanditaires. Mais c’est Véronique [Vigneault] qui gère les cordons de la bourse !

La distribution est composée de certains comédiens d’ici. Est-ce que ça allait de soi pour toi de choisir des gens de la région pour ton film ?

Quand j’ai écrit le film, j’avais déjà plusieurs comédiens en tête, comme Luc Guérin et Édith Cochrane, qui ne sont pas de l’Estrie. Mais en ramenant le film ici, oui, on voulait trouver des gens qui étaient de la région et qui fitaient bien dans le casting, comme Jean-Moïse Martin, Marie-Évelyne Lessard, Sonia Vachon, Emmanuelle Laroche et Pierre Hébert. Donc les trois quarts de la distribution viennent de l’Estrie.

Quel sera l’apport du BEAM dans ce projet ?

Si on faisait un film ici, il fallait que Le BEAM soit avec nous. On sait que Le BEAM est un acteur important du milieu et qu’il a un poids. À l’approche du tournage, Le BEAM sera sollicité pour de l’organisation et du repérage de lieux de tournage.

Penses-tu que cette campagne ouvrira la porte à d’autres projets ?

Oui. C’est le but. Il ne faut pas que le film soit un one shot. Je ne voudrais pas que dans 10 ans, il n’y ait pas d’autres films qui aient suivi. Le but est d’arriver à créer un mouvement et de mettre les germes d’une industrie pour que d’autres personnes produisent des films ici. Chaque film est un combat, il n’y a pas de formule magique, mais ça se fait !

Voici de précieux partenaires et contributeurs du projet:

- La Maison du cinéma (qui fournira tous les billets de cinéma) - MRC des Sources -Restaurants : Pizzicato et Auguste (qui offriront la nourriture pendant le tournage) - Institutions scolaires : Le Salésien, École Mitchell-Montcalm, École de musique de l’UdeS, Agence-école de l’UdeS - Sherweb  - Dunton Rainville - Services immobiliers First - Beauvoir Agence Créative - Sherbrooke Toyota

Il ne reste que 4 jours à la campagne ! Participez au financement du film en cliquant ici.

Le tournage du court métrage Le Passeur

La réalisatrice Clara Prévost lors du tournage du film Le passeur (à ses côtés, de gauche à droite: Simon Lamarre-Ledoux , directeur photo et Laurent Allaire, producteur) @ Anton Miller

La réalisatrice Clara Prévost lors du tournage du film Le passeur (à ses côtés, de gauche à droite: Simon Lamarre-Ledoux , directeur photo et Laurent Allaire, producteur) @ Anton Miller

Du 15 au 18 août s’est déroulé le tournage du court métrage de la réalisatrice montréalaise Clara Prévost. Les Productions Fil d’or et Chasseurs Films ont produit le film et plusieurs membres du BEAM y ont participé. Un tournage qui fut un grand succès malgré les nouvelles mesures de sécurité reliées à la COVID-19.

Quatre jours bien intenses

Guylaine Carrier qui prépare les costumes @Myriam Rioux-Denis

Guylaine Carrier qui prépare les costumes @Myriam Rioux-Denis

L’équipe s’est déplacée dans différents lieux à Sherbrooke durant ces quatre jours de tournage, dont un appartement au centre-ville, un fleuriste, le Tim Hortons sur la rue King O., pour terminer sa route à la Cathédrale Saint-Michel.

Il s’agissait d’une première réalisation et scénarisation pour la comédienne montréalaise Clara Prévost, qui prête habituellement sa plume au théâtre. Sasha Samar, qui joue un des rôles principaux, avait déjà collaboré avec le réalisateur Anh Minh Truong sur son film Après la peine. Il a adoré son expérience. Il a même dit qu’il s’agissait « d’un grand luxe de travailler dans de telles conditions, malgré la pandémie ». Jade Charbonneau, qui incarne un autre personnage principal, en était à son premier tournage « aussi loin de Montréal ». « J’aime beaucoup le fait de ne pas être à Montréal, parce que je n’ai pas de repères et ça aide mon personnage et la création de l’univers ». « Je trouve ça rafraîchissant d’avoir la nature toute proche ».

Chasseurs Films a coproduit le court métrage avec Fil d’or, une société de production montréalaise. « Nous avons été emballés par notre expérience ici et nous avons rencontré des gens extraordinaires. Les gens sont vraiment disponibles et engagés dans le projet. On a vraiment envie de revenir », explique Sophie Parenteau, productrice chez Fil d’or ».

Samuel Carrier à la prise de son @Anton Miller

Samuel Carrier à la prise de son @Anton Miller

Les membres du BEAM

Guylaine Carrier, grâce à sa grande polyvalence, assurait plusieurs rôles. Elle a trouvé tous les costumes et accessoires, meublé et démeublé le même appartement qui représentait en fait les deux différents logis des personnages principaux. « Nous tournons pendant 8 à 12 heures, mais moi je dois commencer avant et terminer après », a-t-elle précisé au quatrième jour du tournage. Samuel Carrier, tout fraîchement déménagé en Estrie, était le preneur de son. C’est donc lui qui s’occupait, principalement, de la prise de son des dialogues des personnages avec une perche, une enregistreuse et des micros-cravates. Il devait également s’assurer « d’être le gardien du silence sur le plateau ». « On avait une équipe très dévouée et très professionnelle. Il a été facile en quatre jours de créer des liens avec tous les membres de l’équipe », confie-t-il. Johan Gass, de son côté, était assistant électro-machino (swing). « On a travaillé très fort ! On a même dû installer une lampe de 4000 watts sur un échafaudage pour mimer un soleil », confirme-t-il. « C’était du gros matériel, très lourd. Un travail très physique, j’ai sué tout le long ! » rit-il. Johan travaillait aux côtés de Laurent Ulrich, qui a assuré le rôle de chef machiniste sur ce plateau. Il a, lui aussi, adoré son expérience. « C’était super trippant de me réveiller chez moi en Estrie et de voir sur la feuille de service une adresse d’ici. De ne pas devoir aller à Montréal pour un tournage sérieux, financé, avec des ressources et des talents de chez nous, c’est vraiment le fun. J’ai fait de super belles rencontres avec des gens de la région avec qui je n’avais jamais travaillé. », confie Laurent Ulrich.

Juan Manuel Chavarín, assistant-caméraman @Anton Miller

Juan Manuel Chavarín, assistant-caméraman @Anton Miller

Une production en mode « COVID »

Laurent Ulrich, chef machiniste (à gche) @Anton Miller

Laurent Ulrich, chef machiniste (à gche) @Anton Miller

Il s’agissait du premier tournage en mode « COVID » de la société de production Chasseurs Films et du BEAM. « Nous étions fébriles, mais nous étions prêts », affirme le producteur Laurent Allaire, fondateur de Chasseurs Films. Il a été possible de constater, en visitant le plateau de tournage, que toutes les mesures d’hygiène étaient respectées à la lettre. Les figurants devaient porter un masque jetable et se tenir à distance. Ils avaient l’autorisation d’enlever leur masque pendant une période de 15 minutes. La réalisatrice attendait donc au dernier moment pour avertir les figurants qu’ils pouvaient enlever leur masque et le cacher dans leur poche.

Ce tournage ouvre le chemin à plusieurs autres. Il a permis à l’équipe de se familiariser avec les nouvelles mesures de sécurité. Elle sera prête pour les autres courts et longs métrages prévus cet automne et ce printemps. À suivre !

Johann Gass, assistant électro-machino @ Myriam Rioux-Denis

Johann Gass, assistant électro-machino @ Myriam Rioux-Denis

Un parc d'équipements audiovisuels en location au BEAM

La caméra Red Epic Dragon fait partie du matériel en location au BEAM. ©Pierre-Philippe Côté

La caméra Red Epic Dragon fait partie du matériel en location au BEAM. ©Pierre-Philippe Côté

Chose promise, chose due ! Le BEAM a acheté du matériel audiovisuel qui est désormais disponible en location pour les membres et pour les productions qui se font en Estrie. (Liste ici) Des tarifs préférentiels sont d’ailleurs disponibles pour les membres du BEAM. Caméras, micros, moniteurs, trépieds, kit de régie : un parc de plusieurs appareils et accessoires de pointe est maintenant accessible pour vous aider à réaliser vos projets. Rappelons qu’à la base, le BEAM désirait acquérir ces équipements afin de mutualiser les ressources entre les membres et ainsi réduire l’empreinte écologique (et économique !) des tournages en région.

Comment louer de l’équipement ?

- Consultez la liste des équipements disponibles sur notre site web.

- Vous n’avez qu’à écrire un courriel à equipement@lebeam.ca ou téléphoner au 438-885-1579 en mentionnant vos besoins et la période de location désirée.

- Le BEAM vous fera une proposition selon les disponibilités de l’équipement.

À noter qu’une preuve d’assurance couvrant la valeur de l’équipement loué sera demandée avant de conclure toute entente de location. Des compagnies d’assurances telles que Plan B Solution Tournage ou bien Front Row-Globalex peuvent vous offrir la couverture désirée.

Jocelyn Simard (à gauche) et Louka Boutin (à droite) en train de préparer le matériel pour la location. ©Pierre-Philippe Côté

Jocelyn Simard (à gauche) et Louka Boutin (à droite) en train de préparer le matériel pour la location. ©Pierre-Philippe Côté

Des équipements à la fine pointe

Louka Boutin, directeur photo et responsable des équipements du BEAM, a bien apprécié utiliser les équipements lors de ses récents projets : « Le BEAM offre de l’équipement caméra qui permet d'être polyvalent dans différentes situations de tournage, tout en gardant une grande qualité d'image. Ce qui a retenu mon intérêt reste définitivement le duo d'objectifs Angénieux de la série EZ. Douces sur les teints de peau, précises sans être chirurgicales et particulièrement lumineuses, ces deux lentilles compactes à focales variables sauront plaire à quiconque les utilise. »

Un mot sur la construction des studios…

La construction du grand studio avance à bon rythme ! Les panneaux acoustiques, les luminaires et les grandes vitres qui séparent le studio de la nef de l’église ont été installés récemment.

Pilou est bien excité par l’avancement des travaux du studio !

Pilou est bien excité par l’avancement des travaux du studio !

D’ailleurs, nous sommes en train de mener deux études pour connaître les besoins concernant les équipements d’enregistrement et la salle multifonctionnelle. Les résultats de ces études serviront à bien définir l’offre de services du BEAM pour ses membres et ses partenaires. Si ce n’est pas déjà fait, nous vous invitons à répondre aux questionnaires plus bas.

Vous êtes un professionnel de l’enregistrement et/ou de la postproductionhttp://bit.ly/BEAMpostprod

Vous êtes un professionnel susceptible d’utiliser les espaces de cocréation et la salle multifonctionnelle de l’églisehttp://bit.ly/BEAMsallemulti

Zoom sur Simon Bouchard : Spécialiste du motion design

Simon Bouchard | Motion Ninja| Sherbrooke  ©Michelle Boulay

Simon Bouchard | Motion Ninja| Sherbrooke
©Michelle Boulay

Simon Bouchard est un spécialiste du motion design qui habite Sherbrooke depuis 2016 et qui a fondé l’entreprise Motion Ninja.

Un peu plus sur Simon Bouchard…

Simon au travail. ©The Bureau web-série

Simon au travail. ©The Bureau web-série

Natif de Saint-Hubert sur la Rive-Sud montréalaise, Simon s’initie au cinéma dès l’âge de 4 ans, à l’aide de la vieille caméra VHS de ses cousins. À travers son parcours scolaire, il utilise la vidéo dès qu’il en a l’occasion pour réaliser ses projets d’équipe et pour documenter son quotidien. Il participe à un voyage humanitaire au Nicaragua lors de son passage en sciences pures au Collège de Maisonneuve, où il documente l’expérience et où la piqûre pour la vidéo prend le dessus sur ses visées professionnelles ; adieu sciences pures, bonjour études en cinéma ! Il poursuit sa route en Production cinématographique à l’Université Concordia et fait une mineure en arts numériques, ce qui l’amène à toucher au design graphique, aux effets spéciaux, au montage vidéo et à un domaine qui portait le titre de motion graphics à l’époque, qui deviendra le motion design quelques années plus tard. Il fonde sa première entreprise, Redhead Studios, au sortir de l’université et se dédie à deux clientèles : les vidéos corporatives… et les mariages ! Neuf ans plus tard, avec tout un bagage de connaissances pratiques sur le motion design, il se spécialise dans cette forme d’art numérique et Redhead Studios se métamorphosera en Motion Ninja en 2019.

Un coup de cœur pour Sherbrooke

En compagnie de Véronique Barbara Viens et de Geneviève Bellehumeur du studio de graphisme Pixels & Paillettes. ©The Bureau web série

En compagnie de Véronique Barbara Viens et de Geneviève Bellehumeur du studio de graphisme Pixels & Paillettes. ©The Bureau web série

En 2016, sa participation bénévole dans le regroupement anthropologique AGIRA l’amène à visiter la ville de Sherbrooke. Sa conjointe et lui tombent sous le charme de la métropole estrienne et décident de s’y établir. Il amène avec lui sa clientèle montréalaise et, au fil du temps, établit des contacts dans la région, jusqu’à ce que ses clients de l’Estrie occupent une plus grande proportion. Son association avec le studio de graphisme sherbrookois Pixels et Paillettes et son implication dans les CreativeMornings Sherbrooke ont grandement contribué au développement de sa clientèle régionale. Il fait sa marque notamment avec l’Université de Sherbrooke ainsi qu’avec la MRC de Memphrémagog.

Une passion pour le mouvement

Lorsqu’on lui demande ce qui le fascine et le passionne encore dans son métier, il rétorque : « De ne jamais avoir fini d’apprendre ». Un de ses amis lui a déjà dit de se méfier de ceux qui prétendent tout connaître de After Effects, puisque le logiciel tout étoile du motion design et ses nombreux plug-ins sont en constante évolution. Selon Simon, chaque projet arrive avec de nouveaux défis dont il retire de nouvelles connaissances : « Il n’y a jamais qu’une seule solution, il y en a des dizaines pour le même projet et selon le chemin que tu décides d’emprunter, au final, tu n’arriveras jamais au même résultat. C’est comme un puzzle et j’adore ça ! »

Le côté artistique du motion design est primordial pour Simon, et de voir des images prendre vie sur son écran le fascine : « Un programmeur de code passionné pourrait aussi dire la même chose [qu’il n’a jamais fini d’apprendre], mais pour moi, il faut que ça bouge, qu’il y ait de la couleur… Ce qui me fait le plus tripper, c’est le mouvement. Le résultat est quelque chose de visuel et ça m’allume vraiment beaucoup ! »

Quelques réalisations marquantes

Captures d’écran de la campagne Bats-toi pour ton lac. ©MRC Memphrémagog

Captures d’écran de la campagne Bats-toi pour ton lac. ©MRC Memphrémagog

Simon est plutôt fier de ses réalisations avec la MRC de Memphrémagog, particulièrement pour les campagnes Compostez sans bougonner en 2017 et Bats-toi pour ton lac en 2018, où, en compagnie de ses acolytes de Pixels et Paillettes, il a pu traiter de sujets environnementaux avec humour et motion design, deux de ses armes de prédilection.

Le BEAM : Une équipe

Pour Simon, le BEAM représente une équipe de collègues qui dépasse sa propre portée de pigiste : « C’est une grosse gang de coéquipiers de l’Estrie, un regroupement de gens de milieux connexes au mien qui sont dans la région où j’habite et où je veux habiter. C’est tout naturel pour moi d’en faire partie. » Il souhaite collaborer avec d’autres membres, entre autres sur des génériques d’ouverture de films ou de séries pour contribuer à transmettre l’atmosphère de l’œuvre en un court instant. Il cite notamment le générique de James Bond : « En quelques secondes, tu saisis ce que tu vas voir au cours des prochaines minutes et tu entres à fond dans l’ambiance. C’est fascinant ! »

Pour voir le portfolio de Motion Ninja, c’est ici : https://motionninja.ca   

Simon Bouchard : Ninja du mouvement numérique, créateur d’images vivantes et animées

Un documentaire signé Myriam Leblond et Pierre-Luc Racine

Pierre-Luc Racine et Myriam Leblond lors du tournage du documentaire Pisikotan

Pierre-Luc Racine et Myriam Leblond lors du tournage du documentaire Pisikotan

C’est en janvier dernier que les réalisateurs Myriam Leblond et Pierre-Luc Racine ont enfilé leur manteau et leurs mitaines pour aller à la rencontre de jeunes Atikamekw, une communauté autochtone située dans Lanaudière. Le documentaire nommé Pisikotan signifie « se lever ensemble » et est narré par Martine Dubé, une Atikamekw d’une grande sagesse qui agit également comme guide spirituelle.

Les prises de vue nous permettent de nous faire surprendre par l’ampleur du territoire enneigé de ce bout de pays. Les dessins de l’illustratrice atikamekw Meky Ottawa agrémentent les paysages et transmettent un message porteur de symboles, tout comme l’ambiance sonore, typiquement atikamekw, créée par Moe Clark, Musique Nomade (Wapikoni) et les Black Bears.

« Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port. » Eruoma Ottawa-Chilton pendant la course à relais. Pierre-Luc Racine à la caméra.

« Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port. » Eruoma Ottawa-Chilton pendant la course à relais. Pierre-Luc Racine à la caméra.

Le projet Pisokotan a été initié par Luc Parlavecchio de l’Institut DesÉquilibres et par le Centre de l’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL). Il a pour objectif de faire faire des défis physiques à des jeunes de 11 à 16 ans. Les adolescents Atikamekw sont le noyau du documentaire. Afin de renforcer leur confiance, leur estime, leur lien à leurs racines et leur spiritualité, ces jeunes sont invités à relever plusieurs défis physiques. Luc Parlavecchio et des intervenantes les accompagneront pour une survie en forêt, pour une randonnée nocturne en raquettes, et finalement, pour une très longue course à relais entre Joliette et Manawan : un parcours de 24 heures sur plus de 180 km, qu’ils devront faire en se relayant à la course. Plusieurs obstacles seront rencontrés pendant ces défis. Ils auront froid, seront fatigués ou à bout de souffle. La persévérance sera-t-elle au rendez-vous? « Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port », entendra-t-on la narratrice.

Lors du visionnement des différents entretiens avec les adolescents Atikamekw, l’on perçoit plusieurs silences ou plusieurs « vides ». De nombreux jeunes ont perdu leur langue maternelle, car ils vivent maintenant à l’extérieur de leur communauté. Ils naviguent donc difficilement pour retrouver leurs mots. « Ces silences sont la conséquence d’une perte de la culture, d’une perte de la langue » confirme Pierre-Luc. « Nous voulions respecter leur rythme. Nous n’avons pas coupé les silences au montage, car ils font partie de leur vie », affirme Myriam.

Ces pauses donnent une douceur au documentaire, comme si nous devions suspendre le temps pour mieux comprendre le sens de leurs mots. « En tant qu’allochtones, nous souhaitions donner entièrement la parole et l’espace aux Atikamekw » affirme Myriam.

Myriam Leblond et Pierre-Luc, complices depuis toujours

Myriam Leblond (à gche) en compagnie d’Alex Laviolette-Moar, Marie Tielen, Yanka Flamand, Luc Parlavecchio, Tolly-Anne Ottawa-Flamand et Niska le chien

Myriam Leblond (à gche) en compagnie d’Alex Laviolette-Moar, Marie Tielen, Yanka Flamand, Luc Parlavecchio, Tolly-Anne Ottawa-Flamand et Niska le chien

Le tournage de Pisikotan a permis une fois de plus à Myriam et Pierre-Luc de confirmer leur solide complémentarité. « Ç’a été fait dans le plaisir total » confie Pierre-Luc. Tout le tournage a été un charme. Même s’ils devaient tourner la nuit à des températures de -35⸰ C et même s’ils ont travaillé d’arrache-pied pendant plusieurs mois. C’était leur projet et c’était parfait.

Ces deux complices se sont rencontrés à l’école secondaire, puis se sont retrouvés à La Fabrique Culturelle. « Myriam, c’est le genre de personne qui a des yeux tout le tour de la tête et qui se demande toujours si tout est beau. C’est parfait de travailler avec quelqu’un comme elle. »

L’idée initiale de tourner ce documentaire est venue de Myriam parce qu’elle voulait en apprendre davantage sur la culture atikamekw. Elle avait la profonde impression que ce projet « était fait pour elle ». Mais elle ne se voyait pas l’entreprendre sans Pierre-Luc, celui avec qui les regards peuvent très bien remplacer les mots.

Bande-annonce

Myriam et Pierre-Luc se sont donc partagé la réalisation et la caméra. Et Pierre-Luc fera la direction photo, le montage et une partie de la musique.

Le documentaire est actuellement en postproduction. Il sera possible de le voir en salle d’ici 2021.

Documentaire disponible gratuitement sur Tou.tv

Producteurs exécutifs : Centre de l’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL), Point de rue, Université de la Rue de Trois-Rivières et la Coop Les Affranchis.

Pendant le tournage du documentaire Pisikotan

Pendant le tournage du documentaire Pisikotan

Zoom sur Mélanie Gauthier : Monteure sonore

Mélanie Gauthier | Monteure sonore | MRC des Sources

Mélanie Gauthier | Monteure sonore | MRC des Sources

Un peu plus sur Mélanie Gauthier

C’est au Trois-Lacs, situé dans la municipalité d’Asbestos, que Mélanie Gauthier s’est posée. Celle qui a habité 25 ans à Montréal, deux ans en Nouvelle-Zélande, un an en Australie et fait pratiquement le tour du monde m’accueille aujourd’hui pour une jasette et un café dans sa chaleureuse demeure estrienne. Il s’agit pour Mélanie d’un retour aux sources, puisque sa famille vient du coin. Et moi qui me posais la question à savoir pourquoi, après avoir vu de magnifiques horizons, on s’installe à Asbestos ? Voir Mélanie regarder par la fenêtre et suivre son regard suffisent à y répondre. C’est le calme après le tumulte, c’est un « lieu de régénérescence », me confie-t-elle.

Des débuts fulgurants et étonnants

Mélanie Gauthier dans sa salle de montage, devant sa librairie sonore

Mélanie Gauthier dans sa salle de montage, devant sa librairie sonore

Plusieurs fois récompensée pour son travail au montage sonore, Mélanie n’avait d’abord pas envisagé de devenir « la fille au son ». C’est à Jonquière qu’elle commence ses études et choisit la spécialisation télévision, puis montage à l’image, puis infographie 3D. Son premier contrat, comme assistante de production pendant six mois sur une série de la courte échelle, lui permet d’apprendre le cinéma. Elle travaille ensuite comme assistante-monteure à l’Office national du film. À cette époque, le numérique fait son entrée et la jeune femme se trouve à installer les salles de montage numériques et à former les monteurs. Elle se tourne par la suite vers le montage sonore et, appelée par le documentaire, évolue dans ce milieu pour devenir celle qu’on connaît maintenant comme la soundchick, surnom qui date de 2007, alors qu’elle tournait avec Hugo Latulipe Manifeste en série.

L’authenticité du documentaire

Mélanie Gauthier et son conjoint François Vincelette en 2007 au Bangladesh lors du tournage du documentaire «Le Micro crédit en question » (Télé-Québec) réalisé par Catherine Hébert

Mélanie Gauthier et son conjoint François Vincelette en 2007 au Bangladesh lors du tournage du documentaire «Le Micro crédit en question » (Télé-Québec) réalisé par Catherine Hébert

Malgré les défis qui l’accompagnent, les sujets difficiles, et parfois menant au danger, le documentaire marquera la carrière de Mélanie. Son désir d’être collée sur l’expérience réelle et ses voyages la mènent à enregistrer des milliers de sons et à mettre sur pied, ce qui deviendra sa plus grande fierté, la librairie sonore. Dès 1999, l’envie de capturer les ambiances sonores se manifeste en projet de conservation. Accompagnée par celui qui deviendra son conjoint en 2006, le directeur photo François Vincelette, et en parallèle de ses contrats professionnels, Mélanie et ses micros capteront le murmure du monde pendant plusieurs années. En ligne depuis deux ans, la librairie compte plus de mille heures d’écoute, numérisées, entre autres, par son complice dans ce projet, Claude Langlois, monteur sonore émérite.

Le confinement pour prendre du recul

Alors que plusieurs ont dû vivre une immense adaptation, pour Mélanie, le confinement a été la preuve que son travail peut se faire à distance. Cela est aussi venu confirmer que son exil des grands centres représente une bonne décision. Elle conçoit aussi le confinement en faisant un parallèle avec les projets de tournage, où elle se trouvait à la merci d’un horaire, limitée en un lieu, devant toujours être prête à travailler, sans pouvoir décider quand elle pourrait manger ou prendre une pause. En comparaison à certaines expériences professionnelles intenses et exigeantes, ce repli au foyer ne peut être vu que positivement.

Mélanie Gauthier et son magnifique décor au Trois-Lacs

Mélanie Gauthier et son magnifique décor au Trois-Lacs

Les grands esprits se rencontrent

Mélanie avait déjà pensé, il y a quinze ans, acheter une petite chapelle à Danville. Mais bon, sa vie professionnelle étant bien remplie, cela ne s’était jamais concrétisé. En rencontrant Pilou, et son projet du BEAM, les étoiles s’alignent et la monteure sonore est charmée par l’esprit de camaraderie et de communauté dans lequel elle se retrouve. Elle a d’ailleurs travaillé, cet été, avec Pierre-Philippe Côté à la musique et avec Daniel Toussaint de Saint-Adrien au mixage sonore sur le projet Montréal presque cirque : au hasard de la ville .

Pour la suite…

Ce que l’on souhaite à Mélanie Gauthier, à part de magnifiques couchers de soleil au bout du lac ? Du temps pour la librairie, des projets stimulants et l’occasion de capter les sons du Québec, car c’est dorénavant vers eux qu’elle se dirige, « c’est maintenant qu’il faut les faire » dit-elle avec empressement. Nous aurons également la chance d’assister à une classe de maître menée par Mélanie à la Maison du cinéma le 17 septembre prochain. Je vous souhaite d’être aussi charmés par le partage de cette femme sur son métier qu’elle approche telle une peintre en parlant de couleur, de texture et de couches de son.

Pour chercher et télécharger des ambiances, Mélanie Gauthier vous offre un rabais de 20$ dans sa librairie. Valide jusqu’au 30 septembre 2020. Code : BEAMsoundchick

Ne manquez pas sa classe de maître le 17 septembre pour découvrir le métier de designer sonore et la projection du film JOKER de Tod Phillips.

Membre-collaboratri-ce invitée

Membre-collaboratri-ce invitée

Un mot sur la rédactrice

Fière Estrienne établie à Sherbrooke, Caroline Fontaine est enseignante en Littérature et communications au Cégep de Sherbrooke. L’écriture fait partie de ses nombreux intérêts artistiques et elle adore aller à la rencontre de l’autre. Elle collabore également sur des tournages et développe son expertise en création de contenu.

On va s'revoir : une cocréation en temps de pandémie

On va s’revoir; un film initié par Oli Chapo et narré par Robin Aubert

On va s’revoir; un film initié par Oli Chapo et narré par Robin Aubert

Oli Chapo a rassemblé des cocréateurs afin de réaliser un court métrage pendant la pandémie. Au lieu de regarder sa caméra prendre la poussière, il est allé à la rencontre des habitants de Victoriaville et a mis en images ce contexte particulier de confinement.

Oli Chapo, directeur photo

Oli Chapo, directeur photo

En écoutant le court métrage d’Oli Chapo, je suis un peu tombée en bas de ma chaise. Pierre-Philippe Côté, qui a fait la musique du film, m’avait demandé de faire un article sur Oli, celui « qui s’est retroussé les manches pendant la pandémie pour faire un super court métrage ». Quelques heures avant l’entrevue, Oli m’a envoyé son court métrage. Frissons, larmes, sourires. Toutes les émotions y ont passé. C’est beau, c’est vrai. Un baume pour l’âme.

On se relève et on filme

En se levant un matin du mois de mars, alors qu’il perdait tous ses contrats, Oli Chapo a eu l’idée de partir avec sa caméra et de filmer : agriculteurs, pompiers, personnel de l’hôpital Hôtel-Dieu d’Arthabaska, grands-parents, enfants. Comment vivent-ils cette expérience de confinement à tout le moins déstabilisante ? On aperçoit, à travers le court métrage de 4 minutes et demi, le quotidien des gens d’ici. C’était sa façon à lui d’aller à la rencontre de l’autre malgré le confinement, même s’il devait se tenir à deux mètres de distance ou derrière une fenêtre.

Matt Charland

Matt Charland

Une histoire d’amitié

Oli parlé de son projet à Matt Charland, qui est en quelque sorte son mentor et lui-même un directeur photo, réalisateur et monteur originaire de Victoriaville. Il a tout de suite embarqué dans le projet en contribuant avec des images et un montage sensible et vrai. Ils ont ensuite parlé de leur création à Pierre-Philippe Côté, qui, à son tour, en a parlé à Robin Aubert. Qui de mieux que Robin Aubert pour écrire et narrer un texte qui touche les Québécois, qui nous ressemble ? Lors de l’enregistrement de ses paroles dans le studio de Pilou, l’émotion se faisait sentir. Disons que le courant a vraiment passé ! Les paroles de Robin Aubert, jumelées aux images d’Oli Chapo, au montage de Matt Charland et à la musique de Pilou en font une œuvre à tout le moins… renversante ! « Chaque fois que je regarde le court métrage, j’ai le poil qui me lève sur les bras ! » affirme avec enthousiasme le créateur. « Je suis vraiment fier de ce projet-là qui est parti de rien et qui est devenu une cocréation au-delà de ce que j’aurais pu imaginer ».

Image tirée du film : «Pourquoi on s'regarde pas avec nos yeux de forêt et nos cœurs de fleuve?»

Image tirée du film : «Pourquoi on s'regarde pas avec nos yeux de forêt et nos cœurs de fleuve?»

Ce film met en lumière que nous devons rester unis devant cette pandémie mondiale et que peu importe nos origines, on vient tous « du même patelin universel ». C’est peut-être également une belle occasion de faire de « la terre notre priorité et la candeur au centre de nos intentions » (les mots de Robin Aubert).

« C'est pas une pause qu'on vit mon chum. C'est juste la vie qui nous donne un sursis. »

À voir et surtout, revoir encore et encore !

Pierre-Philippe Côté, musicien et compositeur, pendant le tournage du film

Pierre-Philippe Côté, musicien et compositeur, pendant le tournage du film

Zoom sur Laurent Allaire : Producteur de Chasseurs Films

Laurent Allaire | Producteur | Sherbrooke

Laurent Allaire | Producteur | Sherbrooke

Laurent Allaire a fait son entrée dans le monde de la télévision grâce à un rôle dans la populaire télésérie Tag diffusée à Radio-Canada. Il incarnait Sammy Khouri, un jeune maghrébin, aux côtés de plusieurs autres comédiens débutants. Il n’avait que 17 ans. Cette expérience sur un si grand plateau l’a profondément marqué. Son parcours de jeune adulte a ensuite été marqué par de nombreux longs voyages, où il a pu s’imprégner des différents modes de vie des pays visités.

Lors de son retour à Montréal, Laurent investit dans l’immobilier. Puis, il fait une rencontre renversante : celle de la femme de sa vie. À deux, ils font des projets et rêvent grand. Sa conjointe tombe rapidement enceinte, ce qui pousse Laurent à se questionner sur son avenir. « Je voulais que mon fils voie un père qui s’amuse au travail ». Gestionnaire, entrepreneur et créatif dans l’âme, il fait donc son inscription à l’INIS en production. Sa cohorte, celle de 2010, est l’une des plus forte à ce jour. Il étudie, entre autres, aux côtés de Guillaume Lambert, Chloé Robichaud, Sarah Pellerin, Fanny-Laure Malo et Kim St-Pierre.

Ses belles réalisations

Après sa sortie de l’INIS en 2010, Laurent cofonde l’OBNL La Distributrice de films (distribution de films indépendants longs et courts métrages) et quelque temps plus tard, il démarre sa société de production : Chasseurs Films. Il a depuis énormément travaillé, rajoutant à son CV plusieurs films.

Laurent compte plus de 20 courts métrages et 3 longs métrages à son actif, dont Les scènes fortuites de Guillaume Lambert - qui a connu de belles retombées et qui est resté en salles neuf semaines.

Le métier de producteur

Laurent Allaire, producteur et fondateur de Chasseurs Films

Laurent Allaire, producteur et fondateur de Chasseurs Films

Laurent Allaire connaît très bien les rouages de la distribution, aspect essentiel selon lui pour être un bon producteur. Un producteur, « c’est un métier que tu apprends en le faisant ». La notion de producteur est vague. « Il faut être en mesure de faire du développement de projets, cibler quel genre de projets peut être finançable, trouver des talents, avoir un réseau à l’international avec d’autres producteurs, des acheteurs, des agents de vente, avoir des relations avec des distributeurs… » confie Laurent.

Ses projets

Chasseurs Films est en train de produire le court métrage Les monstres de Frank Tremblay, Des hommes, la nuit d’Anh Minh Truong, ainsi que le second film de Guillaume Lambert. Sa société de production s’est également associée à Entract Films pour produire du contenu québécois à fort potentiel commercial.

Laurent aime être présent pour les premières œuvres des artistes, afin que « cette première œuvre soit très forte et qu’elle devienne un levier pour aller chercher des structures financières ou des bourses pour des projets de plus grandes envergures ». S’il sent qu’un cinéaste est passionné par ce qu’il fait, il n’hésitera jamais à l’aider à propulser son talent.

Il aime produire du contenu qui marque, qui est authentique et où le divertissement et l’émotion s’équilibrent.

Laurent et Le BEAM

Depuis son arrivée dans la région il y a 6 ans, Laurent a produit beaucoup de courts métrages et deux longs métrages. Il entretenait encore beaucoup de relations avec des gens de Montréal, jusqu’au jour où il a fait la rencontre de Valléry Rousseau (directrice du BCTE) et de Véronique Vigneault (directrice générale du BEAM). Un partenariat s’est alors concrétisé. Le BEAM et Chasseurs Films ont des valeurs similaires, comme celle de mettre de l’avant le talent des gens de la région. Il trouve que le BEAM est un encadrement nécessaire pour « convaincre les gens de l’extérieur de venir travailler ici ». De plus, Le BEAM lui permet de se sentir soutenu dans le monde du cinéma, qui est selon lui « un art à grand déploiement ».

Laurent Allaire; entrepreneur créatif, producteur de contenu.

Des tournages sécuritaires

Emmanuelle Laroche interviewe une étudiante devant la caméra de Mathieu Gagnon, son conjoint, lors d’un tournage documentaire sur la COVID-19.

Emmanuelle Laroche interviewe une étudiante devant la caméra de Mathieu Gagnon, son conjoint, lors d’un tournage documentaire sur la COVID-19.

Ça y est, les tournages ont officiellement recommencé le 8 juin dernier.

Le Guide de normes sanitaires en milieu de travail pour la production audiovisuelle — Covid-19 de la CNESST est sorti et vise à encadrer les activités de tournage afin que celles-ci se déroulent dans un contexte sain et sécuritaire. Quelles sont les nouvelles mesures pour tourner ? Et comment les différents travailleurs estriens s’y ajustent ? Pour commencer, voici un résumé du guide :

1.      L’employeur doit prendre en charge la santé et la sécurité de son lieu de travail et procéder à une identification des risques de transmission de la COVID-19.

2.      Les personnes symptomatiques sont exclues du lieu de travail.

3.      La distanciation physique de 2 mètres doit toujours être respectée, même lors des pauses, des heures de repas et des transports. Si la distanciation est impossible, les personnes devront mettre un masque de procédure et une protection oculaire (lunettes de protection ou visière) ou des barrières physiques (cloisons pleines transparentes).

4.      Le lavage des mains doit durer 20 secondes, le plus régulièrement possible et de façon systémique après chaque intervention.

5.      Il faut se couvrir la bouche et le nez en toussant et éternuant, jeter ses mouchoirs à la poubelle, ne pas se toucher le visage même si les mains sont gantées.

6.      Il faudra nettoyer les outils, équipements et surfaces régulièrement touchés après chaque utilisation et après une journée de travail de 8 heures.

Les équipes devront donc se réorganiser pour être réduites, minimiser leurs déplacements et diminuer le partage d’objets. Les différents départements devront être séparés. Ces mesures de sécurité semblent bien fonctionner, car une personne interviewée sur le plateau de Tout le monde en parle a été testée positive après son passage à l’émission et heureusement, personne n’a contracté la maladie.

D’autres façons de se protéger

On voit ici Anh Minh Truong entouré de sa famille, lors du tournage d’une publicité qu’il a réalisée, scénarisée et filmée. Une façon plutôt agréable de tourner sécuritairement!

On voit ici Anh Minh Truong entouré de sa famille, lors du tournage d’une publicité qu’il a réalisée, scénarisée et filmée. Une façon plutôt agréable de tourner sécuritairement!

D’autres solutions intéressantes et sécuritaires sont envisagées. Les scénarios pourraient créer des histoires dans de véritables contextes de COVID-19. Ce sera le cas du téléroman L’échappée, où l’on verra, dans la prochaine saison, des personnages porter des masques et pratiquer la distanciation sociale. Les vrais couples et familles seront probablement plus sollicités afin de pouvoir reproduire des scènes d’amour ou de rapprochement.

Plusieurs tournages québécois sont confirmés pour cet été. L’émission 5e rang recommencera à tourner à Saint-Chrysostome en Montérégie, où les scènes extérieures sont plus faciles à réaliser dans un contexte de distanciation. Le show de François Morency, Discussions avec mes parents, reprendra également, dans un tout autre contexte. Le tournage sera réparti sur 30 jours avec une équipe qui a accepté de se confiner pendant ce temps.

Des tournages qui reprennent en Estrie

Publicité réalisée par Anh Minh Truong pour la Ville de Sherbrooke

Publicité réalisée par Anh Minh Truong pour la Ville de Sherbrooke

Lors d’un Cercle d’échange la semaine dernière, des membres du BEAM ont partagé sur les différentes mesures prises sur leurs propres plateaux de tournage. Pascale Rousseau, conseillère en production vidéos et photos à l’Université de Sherbrooke, disait qu’au lieu de faire signer une autorisation d’utilisation de l’image aux figurants, elle leur demanderait d’autoriser l’utilisation directement devant la caméra. Cette étape évitera papiers et crayons. De plus, les membres de l’équipe et les figurants doivent attester la veille, par courriel, qu’ils n’ont pas de symptômes et qu’ils s’engagent à ne pas se présenter s’ils en ressentent le jour même.

Anh Minh Truong, réalisateur et scénariste, affirmait qu’il était beaucoup plus facile de gérer une petite production qu’une grosse. Lors d’un récent tournage, il a décidé de restreindre son équipe à 2 personnes. Ils ont tourné 2 jours au lieu d’un seul. La caméra de Minh était à l’avant de la voiture et l’équipement d’éclairage qu’il prêtait à son collègue se trouvait dans le coffre. Les deux départements étaient ainsi « séparés » et tout a été désinfecté.

Les tournages prévus en collaboration avec l’équipe du BEAM se feront en suivant toutes les règles et en mettant en priorité la santé de tous les travailleurs. À ce sujet, Valléry Rousseau, directrice du BCTE : «Je me tiens informée de ce qui se fait ailleurs, mais tout le milieu au Québec semble prêt à faire les ajustements nécessaires pour que les projets prévus cet été et cet automne aient lieu de manière sécuritaire pour tous. Le BEAM reçoit actuellement beaucoup de demande pour de la recherche de lieux; c’est bon signe. Nous nous préparons donc à un retour progressif à la normale avec, bien sûr, des nouvelles mesures à mettre en place. »