Zoom sur Mélanie Gauthier : Monteure sonore

Mélanie Gauthier | Monteure sonore | MRC des Sources

Mélanie Gauthier | Monteure sonore | MRC des Sources

Un peu plus sur Mélanie Gauthier

C’est au Trois-Lacs, situé dans la municipalité d’Asbestos, que Mélanie Gauthier s’est posée. Celle qui a habité 25 ans à Montréal, deux ans en Nouvelle-Zélande, un an en Australie et fait pratiquement le tour du monde m’accueille aujourd’hui pour une jasette et un café dans sa chaleureuse demeure estrienne. Il s’agit pour Mélanie d’un retour aux sources, puisque sa famille vient du coin. Et moi qui me posais la question à savoir pourquoi, après avoir vu de magnifiques horizons, on s’installe à Asbestos ? Voir Mélanie regarder par la fenêtre et suivre son regard suffisent à y répondre. C’est le calme après le tumulte, c’est un « lieu de régénérescence », me confie-t-elle.

Des débuts fulgurants et étonnants

Mélanie Gauthier dans sa salle de montage, devant sa librairie sonore

Mélanie Gauthier dans sa salle de montage, devant sa librairie sonore

Plusieurs fois récompensée pour son travail au montage sonore, Mélanie n’avait d’abord pas envisagé de devenir « la fille au son ». C’est à Jonquière qu’elle commence ses études et choisit la spécialisation télévision, puis montage à l’image, puis infographie 3D. Son premier contrat, comme assistante de production pendant six mois sur une série de la courte échelle, lui permet d’apprendre le cinéma. Elle travaille ensuite comme assistante-monteure à l’Office national du film. À cette époque, le numérique fait son entrée et la jeune femme se trouve à installer les salles de montage numériques et à former les monteurs. Elle se tourne par la suite vers le montage sonore et, appelée par le documentaire, évolue dans ce milieu pour devenir celle qu’on connaît maintenant comme la soundchick, surnom qui date de 2007, alors qu’elle tournait avec Hugo Latulipe Manifeste en série.

L’authenticité du documentaire

Mélanie Gauthier et son conjoint François Vincelette en 2007 au Bangladesh lors du tournage du documentaire «Le Micro crédit en question » (Télé-Québec) réalisé par Catherine Hébert

Mélanie Gauthier et son conjoint François Vincelette en 2007 au Bangladesh lors du tournage du documentaire «Le Micro crédit en question » (Télé-Québec) réalisé par Catherine Hébert

Malgré les défis qui l’accompagnent, les sujets difficiles, et parfois menant au danger, le documentaire marquera la carrière de Mélanie. Son désir d’être collée sur l’expérience réelle et ses voyages la mènent à enregistrer des milliers de sons et à mettre sur pied, ce qui deviendra sa plus grande fierté, la librairie sonore. Dès 1999, l’envie de capturer les ambiances sonores se manifeste en projet de conservation. Accompagnée par celui qui deviendra son conjoint en 2006, le directeur photo François Vincelette, et en parallèle de ses contrats professionnels, Mélanie et ses micros capteront le murmure du monde pendant plusieurs années. En ligne depuis deux ans, la librairie compte plus de mille heures d’écoute, numérisées, entre autres, par son complice dans ce projet, Claude Langlois, monteur sonore émérite.

Le confinement pour prendre du recul

Alors que plusieurs ont dû vivre une immense adaptation, pour Mélanie, le confinement a été la preuve que son travail peut se faire à distance. Cela est aussi venu confirmer que son exil des grands centres représente une bonne décision. Elle conçoit aussi le confinement en faisant un parallèle avec les projets de tournage, où elle se trouvait à la merci d’un horaire, limitée en un lieu, devant toujours être prête à travailler, sans pouvoir décider quand elle pourrait manger ou prendre une pause. En comparaison à certaines expériences professionnelles intenses et exigeantes, ce repli au foyer ne peut être vu que positivement.

Mélanie Gauthier et son magnifique décor au Trois-Lacs

Mélanie Gauthier et son magnifique décor au Trois-Lacs

Les grands esprits se rencontrent

Mélanie avait déjà pensé, il y a quinze ans, acheter une petite chapelle à Danville. Mais bon, sa vie professionnelle étant bien remplie, cela ne s’était jamais concrétisé. En rencontrant Pilou, et son projet du BEAM, les étoiles s’alignent et la monteure sonore est charmée par l’esprit de camaraderie et de communauté dans lequel elle se retrouve. Elle a d’ailleurs travaillé, cet été, avec Pierre-Philippe Côté à la musique et avec Daniel Toussaint de Saint-Adrien au mixage sonore sur le projet Montréal presque cirque : au hasard de la ville .

Pour la suite…

Ce que l’on souhaite à Mélanie Gauthier, à part de magnifiques couchers de soleil au bout du lac ? Du temps pour la librairie, des projets stimulants et l’occasion de capter les sons du Québec, car c’est dorénavant vers eux qu’elle se dirige, « c’est maintenant qu’il faut les faire » dit-elle avec empressement. Nous aurons également la chance d’assister à une classe de maître menée par Mélanie à la Maison du cinéma le 17 septembre prochain. Je vous souhaite d’être aussi charmés par le partage de cette femme sur son métier qu’elle approche telle une peintre en parlant de couleur, de texture et de couches de son.

Pour chercher et télécharger des ambiances, Mélanie Gauthier vous offre un rabais de 20$ dans sa librairie. Valide jusqu’au 30 septembre 2020. Code : BEAMsoundchick

Ne manquez pas sa classe de maître le 17 septembre pour découvrir le métier de designer sonore et la projection du film JOKER de Tod Phillips.

Membre-collaboratri-ce invitée

Membre-collaboratri-ce invitée

Un mot sur la rédactrice

Fière Estrienne établie à Sherbrooke, Caroline Fontaine est enseignante en Littérature et communications au Cégep de Sherbrooke. L’écriture fait partie de ses nombreux intérêts artistiques et elle adore aller à la rencontre de l’autre. Elle collabore également sur des tournages et développe son expertise en création de contenu.