Ça y est, les tournages ont officiellement recommencé le 8 juin dernier.
Le Guide de normes sanitaires en milieu de travail pour la production audiovisuelle — Covid-19 de la CNESST est sorti et vise à encadrer les activités de tournage afin que celles-ci se déroulent dans un contexte sain et sécuritaire. Quelles sont les nouvelles mesures pour tourner ? Et comment les différents travailleurs estriens s’y ajustent ? Pour commencer, voici un résumé du guide :
1. L’employeur doit prendre en charge la santé et la sécurité de son lieu de travail et procéder à une identification des risques de transmission de la COVID-19.
2. Les personnes symptomatiques sont exclues du lieu de travail.
3. La distanciation physique de 2 mètres doit toujours être respectée, même lors des pauses, des heures de repas et des transports. Si la distanciation est impossible, les personnes devront mettre un masque de procédure et une protection oculaire (lunettes de protection ou visière) ou des barrières physiques (cloisons pleines transparentes).
4. Le lavage des mains doit durer 20 secondes, le plus régulièrement possible et de façon systémique après chaque intervention.
5. Il faut se couvrir la bouche et le nez en toussant et éternuant, jeter ses mouchoirs à la poubelle, ne pas se toucher le visage même si les mains sont gantées.
6. Il faudra nettoyer les outils, équipements et surfaces régulièrement touchés après chaque utilisation et après une journée de travail de 8 heures.
Les équipes devront donc se réorganiser pour être réduites, minimiser leurs déplacements et diminuer le partage d’objets. Les différents départements devront être séparés. Ces mesures de sécurité semblent bien fonctionner, car une personne interviewée sur le plateau de Tout le monde en parle a été testée positive après son passage à l’émission et heureusement, personne n’a contracté la maladie.
D’autres façons de se protéger
D’autres solutions intéressantes et sécuritaires sont envisagées. Les scénarios pourraient créer des histoires dans de véritables contextes de COVID-19. Ce sera le cas du téléroman L’échappée, où l’on verra, dans la prochaine saison, des personnages porter des masques et pratiquer la distanciation sociale. Les vrais couples et familles seront probablement plus sollicités afin de pouvoir reproduire des scènes d’amour ou de rapprochement.
Plusieurs tournages québécois sont confirmés pour cet été. L’émission 5e rang recommencera à tourner à Saint-Chrysostome en Montérégie, où les scènes extérieures sont plus faciles à réaliser dans un contexte de distanciation. Le show de François Morency, Discussions avec mes parents, reprendra également, dans un tout autre contexte. Le tournage sera réparti sur 30 jours avec une équipe qui a accepté de se confiner pendant ce temps.
Des tournages qui reprennent en Estrie
Lors d’un Cercle d’échange la semaine dernière, des membres du BEAM ont partagé sur les différentes mesures prises sur leurs propres plateaux de tournage. Pascale Rousseau, conseillère en production vidéos et photos à l’Université de Sherbrooke, disait qu’au lieu de faire signer une autorisation d’utilisation de l’image aux figurants, elle leur demanderait d’autoriser l’utilisation directement devant la caméra. Cette étape évitera papiers et crayons. De plus, les membres de l’équipe et les figurants doivent attester la veille, par courriel, qu’ils n’ont pas de symptômes et qu’ils s’engagent à ne pas se présenter s’ils en ressentent le jour même.
Anh Minh Truong, réalisateur et scénariste, affirmait qu’il était beaucoup plus facile de gérer une petite production qu’une grosse. Lors d’un récent tournage, il a décidé de restreindre son équipe à 2 personnes. Ils ont tourné 2 jours au lieu d’un seul. La caméra de Minh était à l’avant de la voiture et l’équipement d’éclairage qu’il prêtait à son collègue se trouvait dans le coffre. Les deux départements étaient ainsi « séparés » et tout a été désinfecté.
Les tournages prévus en collaboration avec l’équipe du BEAM se feront en suivant toutes les règles et en mettant en priorité la santé de tous les travailleurs. À ce sujet, Valléry Rousseau, directrice du BCTE : «Je me tiens informée de ce qui se fait ailleurs, mais tout le milieu au Québec semble prêt à faire les ajustements nécessaires pour que les projets prévus cet été et cet automne aient lieu de manière sécuritaire pour tous. Le BEAM reçoit actuellement beaucoup de demande pour de la recherche de lieux; c’est bon signe. Nous nous préparons donc à un retour progressif à la normale avec, bien sûr, des nouvelles mesures à mettre en place. »