Un clip qui fera... un beau malheur!

Crédit photo: Michelle Boulay

Crédit photo: Michelle Boulay

Les 2 et 3 février derniers, plusieurs membres et l’équipe du BEAM se réunissaient pour tourner le vidéoclip Beau malheur de Kevin Parent. Le tournage s’est réalisé dans quatre MRC différentes de l’Estrie. On retrouvera, entre autres, des scènes dans une église à Barnston, au camping Magog-Orford et à l’école du Sacré-Cœur de Sherbrooke.

Un scénario signé Anh Minh Truong

Juan Manuel Chavarin (ass.-cameraman), Mathieu Gagnon (directeur photo) et Anh Minh Truong (réalisateur)Crédit photo: Michelle Boulay

Juan Manuel Chavarin (ass.-cameraman), Mathieu Gagnon (directeur photo) et Anh Minh Truong (réalisateur)

Crédit photo: Michelle Boulay

Comme la chanson parle de la quête du bonheur dans la noirceur, le réalisateur et scénariste Anh Minh Truong a pensé créer un monde post-apocalyptique où un père et son fils essaient de trouver des petits moments de joie, malgré le malheur qui les entoure. Essayant de survivre à cette fin du monde, on retrouvera les deux personnages dans des scènes empreintes d’émotions, tentant de trouver nourriture et refuge.

Le scénario de Minh n’illustre pas de manière intégrale les paroles de la chanson de Kevin Parent, écrite en hommage à son père, mais en respecte l’esprit et surtout, l’émotion.

« Même si ce n’est pas vraiment l’histoire de la chanson comme je l’ai écrite pour mon père, ce n’est pas grave. Il faut s’abandonner au processus créatif d’une tierce personne pour amener des images qui nous évoquent encore plus. Il faut faire confiance. Ça, j’aime ça. Je m’abandonne. J’ai juste le goût de plonger là-dedans parce que c’est une belle gang ! » confie Kevin Parent pendant le tournage.

Minh aussi était très enthousiaste de proposer ce scénario et d’avoir une grande liberté pour réaliser ce clip :

« Un vidéoclip, c’est pour tripper et pour flyer ! Ça me permet de faire quelque chose que je ne ferais jamais en film. Je ne ferai jamais de film post-apocalyptique parce qu’on n’a pas ce genre de budget-là au Québec. »

Un père et son fils

Kevin Parent et le petit Isaac, entre deux scènes du tournage du vidéoclip Beau malheurCrédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac, entre deux scènes du tournage du vidéoclip Beau malheur

Crédit photo: Michelle Boulay

Isaac Chaloux, 8 ans, joue le rôle du fils de Kevin. Isaac, qui est le fils de Véronique Vigneault (dans la vraie vie !), directrice générale du BEAM, en est déjà à son troisième tournage de vidéoclip. Il prend son rôle très au sérieux et est d’une patience légendaire entre les différentes prises. Il connaît d’ailleurs toutes les paroles de la chanson ! Kevin Parent a développé une très belle relation avec Isaac durant le tournage, ce qui a indéniablement teinté la complicité de leur jeu. L’équipe a dû se déplacer à quelques reprises pendant le tournage et Isaac voyageait toujours dans la même voiture que Kevin. Le chanteur était très paternel et enveloppant avec lui.

Tourner l’hiver

Jean-Sébastien Dutil, Mathieu Gagnon, Juan Manuel Chavarin et Johan GassCrédit photo: Michelle Boulay

Jean-Sébastien Dutil, Mathieu Gagnon, Juan Manuel Chavarin et Johan Gass

Crédit photo: Michelle Boulay

Ce n’est pas le froid et la grisaille qui a ralenti ou découragé l’équipe de tournage !

« Tourner l’hiver, c’est un gros défi humain et technique. Il faut gérer nos doigts et nos orteils, il faut gérer la performance des comédiens par rapport au froid et aussi l’aspect technique. Les batteries, les caméras et les lentilles gèlent. Mais ça donne un cachet vraiment particulier, surtout dans un concept de fin du monde » affirme le réalisateur Anh Minh Truong.

Pascale Rousseau, Anabelle Guay, Guylaine Carrier et Caroline FontaineCrédit photo: Michelle Boulay

Pascale Rousseau, Anabelle Guay, Guylaine Carrier et Caroline Fontaine

Crédit photo: Michelle Boulay

Toute l’équipe s’était préparée à affronter le froid : mitaines, combines, hot pads et boissons chaudes étaient à l’honneur. Guylaine Carrier, la costumière, distribuait des couvertures chaudes pendant les pauses de tournage. Et Juan Manuel Chavarin, l’assistant-cameraman, avait élaboré un plan pour savoir où et quand recharger les batteries et chauffer le camion d’équipement pendant la nuit.

Une équipe de tournage bien de chez nous

L’équipe, entièrement composée de membres du BEAM, réunissait talents et compétences. Costumes, décors, direction photo, production, figuration, photo, traiteur : autant de domaines pour faire briller un projet commun, lui-même imprégné des valeurs collaboratives du BEAM. La complémentarité, la courtoisie et la bonne humeur étaient tellement présentes sur le plateau, que Minh avait l’impression de tourner avec « sa famille ».

Le dévoilement du clip aura lieu lors du spectacle de Kevin Parent le 14 février au Granada. On y présentera, selon le chanteur gaspésien, le « fruit d’un travail rempli d’amour. »

Anh Minh Truong en plein tournageCrédit photo: Michelle Boulay

Anh Minh Truong en plein tournage

Crédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac Crédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac Crédit photo: Michelle Boulay

Vite pas vite en pleine action!

L’équipe de Vite pas vite : 1re rangée : Louis-Philippe Poirier : assistant-cameraman, Jean-Sébastien Busque : animateur/producteur, Bob : mannequin, Max-Pol Proulx : chef éclairagiste, Stéphanie Vallières : secrétaire adjointe, Sylvie LeBlanc : dir…

L’équipe de Vite pas vite : 1re rangée : Louis-Philippe Poirier : assistant-cameraman, Jean-Sébastien Busque : animateur/producteur, Bob : mannequin, Max-Pol Proulx : chef éclairagiste, Stéphanie Vallières : secrétaire adjointe, Sylvie LeBlanc : directrice de production, 2e rangée : Chantal Labonté : productrice, Marie-Ève Bisson : accessoiriste, Frédéric Choinière : animateur, 3e rangée : Guillaume Birster : preneur de son, Martin Rioux : cameraman, Mathieu Pépin : monteur

Vite pas vite est une émission jeunesse diffusée à Radio-Canada. On y voit de jeunes invités tenter des expériences hors du commun, puis les visionner au ralenti, grâce à une caméra haute vitesse. Les Productions du Treizième, producteurs de l’émission, se situent à Saint-Camille et commenceront dès avril à tourner leur 4e saison.

Un bungalow à Saint-Camille

C’est dans un bungalow de Saint-Camille que je me suis présentée, un matin enneigé de janvier. À la porte d’entrée, Chantal Labonté, coproductrice de Vite pas vite et Jean-Sébastien Busque — producteur, coanimateur, coscénariste et réalisateur. Café en main, Jean-Sébastien m’a fait faire un tour du proprio et m’a gentiment accordé une heure de son temps, malgré son horaire plus que chargé.

Jean-Sébastien Busque et Mathieu Pépin dans la salle de montage

Jean-Sébastien Busque et Mathieu Pépin dans la salle de montage

Nous avons commencé par visiter le sous-sol, lieu où sont entreposés les accessoires utiles aux tournages. C’est également à cet endroit que se cachait le fameux mannequin Bob. Il portait des pantoufles afin de réchauffer ses petits pieds froids. Bob est devenu l’un des personnages les plus importants de l’émission. Il prend part à plusieurs expériences où il est mis en danger. Il a déjà perdu un bras et même la tête ! Heureusement, Marie-Ève, l’accessoiriste, a développé une expertise unique pour le remodelage de sa fibre de verre. L’équipe n’a cependant pas pris de risques ; elle s’est dotée d’un deuxième mannequin : Jean-Guy.

 La visite se poursuit  à l’étage, où des ordinateurs se retrouvent dans toutes les pièces. Chaque membre de l’équipe occupe une place bien précise. Ils travaillent comme des petites abeilles, mais semblent tous avoir énormément de plaisir. Chantal, associée des Productions du Treizième, est capable de porter plusieurs chapeaux. Elle s’occupe de l’administration des projets, de la gestion du diffuseur et des approbations. Si quelqu’un manque à l’appel, elle le remplace. Elle travaille dans le coin qu’elle qualifie de « féminin » aux côtés de Sylvie, directrice de production et de Stéphanie, secrétaire adjointe aux productions. J’ai également pu rencontrer Max-Pol, le chef éclairagiste, devant la machine à café. Il porte aussi le titre d’assistant-monteur et travaille dans un petit bureau à côté de celui du Mathieu, le monteur. Mathieu travaillait à Montréal et s’est expatrié à Saint-Camille pour prêter main-forte à l’équipe. C’est lui qui s’occupe du montage des 54 épisodes de la saison. Il travaille 2 jours pour une émission de 7 minutes 30 secondes.

Jean-Sébastien et Saint-Camille

Jean-Sébastien s’est intéressé très jeune au domaine de la télévision. Il a toujours été très geek dans l’âme. Autodidacte et entouré de scientifiques, il est rarement à court d’idées pour produire et écrire du contenu. Jean-Sébastien a grandi à Sudbury et il a travaillé à Ottawa et Toronto où il a coanimé l’émission Volt pour la chaine franco-ontarienne TFO. Il y a rencontré Frédéric Choinière, le coanimateur de Vite pas vite.

Ils ont ensuite déménagé à Montréal pour faire les Pieds dans la marge, émission jeunesse de Radio-Canada.

Malgré sa vie très urbaine, il rêvait de vivre à la campagne. À leur retraite, les parents de Jean-Sébastien ont déménagé dans le canton de Melbourne. Sa mère s’est impliquée à Saint-Camille, pour un programme d’accompagnement à domicile pour les personnes âgées et a établi le contact avec la communauté. Il y a ensuite eu le projet des fermettes, projet dans lequel JS a été impliqué dès le début. Et c’est ainsi que de fil en aiguille il s’est construit une maison dans la région. C’est toute une belle communauté qui se développe autour de ce projet.

Les tournages

Jean-Sébastien me raconte que lorsque l’équipe part en tournage, elle se déplace avec un camion de 18 pieds et deux autres camionnettes de 7 passagers.

L’équipe tourne partout au Québec. En trois saisons, ils ont visité 70 écoles. Ils prévoient toujours 2 tournages par école / jour, en raison de la quantité impressionnante de matériel à déplacer.

Le plus grand défi selon lui ? De ne pas faire sauter les fusibles lors d’un tournage !

La troisième saison est diffusée depuis le 11 janvier, le samedi matin à 10 h. Le tournage de la 4e saison de 56 épisodes débutera en avril et il y aura beaucoup de nouveauté. Ils tourneront dans une patinoire, une piscine, un gymnase, une usine, un atelier d’art, etc. À ne pas manquer !

Des prix et de la reconnaissance internationale

L’émission s’illustre de plus en plus à l’international. Vite pas vite a été choisie Best Live-Action TV (émission jeunesse qui n’est pas faite en animation) par le jury jeunesse lors de la 36e édition du Chicago Children’s Film Festival. La production est également en compétition en Ukraine pour le festival jeunesse.

« La production télévisuelle, c’est très éphémère. Tu travailles, tu travailles et pouf ! C’est en ondes et c’est fini. Ce moment, cette énergie-là sont finis. Mais le fait d’être inscrit dans des festivals, ça donne une autre reconnaissance et ça permet de perdurer dans le temps » confie Jean-Sébastien.

Merci à toute l’équipe pour cette belle entrevue et bonne continuité à votre grand projet !

 

Lab_Scénic #1 : deux univers en direct

Pierre-Philippe Côté et Mylène Bélanger ont offert une expérience musicale en téléprésence.@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Pierre-Philippe Côté et Mylène Bélanger ont offert une expérience musicale en téléprésence.

@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Pierre-Philippe Côté, multi-instrumentiste et Mylène Bélanger, claveciniste, ont offert une expérience musicale en téléprésence hors du commun le 19 janvier dernier. Mylène jouait du clavecin, instrument à cordes pincées ressemblant à un petit piano, au Camillois à l’église de Saint-Camille. À ses côtés se trouvait une projection grandeur nature de Pierre-Philippe qui grattait son violoncelle dans la salle de spectacle du BEAM à Saint-Adrien.

Mylène, qui a découvert le clavecin à 9 ans, a brillamment su marier son grand talent à celui de Pierre-Philippe. Les deux artistes se sont pratiqués pendant une semaine afin d’harmoniser leurs deux univers.

Cette projection est a priori une initiative de la SAT (Société des arts technologiques) qui voulait explorer comment il était possible d’exploiter cette technologie pour créer de la musique.

« On ne veut pas juste utiliser la technologie pour utiliser la technologie. On veut trouver des façons de l’utiliser de manière créative et pour générer une émotion. Et ce sera à voir si cette émotion-là passe à l’autre bout » affirme Pierre-Philippe Côté.

Le clavecin est la plupart du temps entendu de manière acoustique, sans microphones. Il s’agit d’un instrument extrêmement difficile à amplifier, en raison de sa grande résonance. Pierre-Philippe a trouvé le meilleur moyen de remédier à cette situation : par un traitement acoustique en direct il a pu diffuser le son du clavecin de Mylène extrêmement fort. La réverbération de l’église de Saint-Adrien a également contribué à diffuser le son de l’instrument d’une manière plus grande que nature.

« On essaie de voir l’étendue des possibilités de cette technologie. On touche la pointe de l’iceberg. Ça va être intéressant de voir comment ça va se développer dans les prochaines années » mentionne avec enthousiasme Pierre-Philippe.

Mylène Bélanger, pendant sa prestation@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Mylène Bélanger, pendant sa prestation

@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Mylène était également très enthousiaste après le concert :

« Je suis chanceuse qu’il y ait une culture ici avec les Concerts de la Chapelle [de Saint-Camille]. Il y a un intérêt autour du clavecin. J’ai deux instruments à la maison et ici, il y en a deux. Quatre clavecins pour un village de 500 habitants, c’est quand même exceptionnel! Et c’est intéressant que je puisse faire cette expérimentation musicale! »

Y aura-t-il un Lab_Scénic #2 ? À suivre!

Un vidéoclip d'Alex Nevsky dans les décors de l'Estrie

Tournage du vidéoclip Mes yeux. Cette scène a été filmée à la mine d’Asbestos.

Tournage du vidéoclip Mes yeux. Cette scène a été filmée à la mine d’Asbestos.

C’est en août dernier qu’a eu lieu le tournage du vidéoclip Mes yeux d’Alex Nevsky. Jérémie Saindon, réalisateur et Emilie Mercier, productrice déléguée et directrice de production, racontent leur expérience estrienne.

Jérémie Saindon, réalisateurJérémie a réalisé plusieurs publicités et vidéoclips, notamment pour Cœur de Pirate, Pierre Lapointe, Yelle, Eli Rose et Numéro. S’attachant de plus en plus à la fiction, il a réalisé le court métrage Phratrie et travaill…

Jérémie Saindon, réalisateur

Jérémie a réalisé plusieurs publicités et vidéoclips, notamment pour Cœur de Pirate, Pierre Lapointe, Yelle, Eli Rose et Numéro. S’attachant de plus en plus à la fiction, il a réalisé le court métrage Phratrie et travaille sur le long métrage du même nom.

Emilie Mercier, productrice déléguée, directrice de production et photographeEmilie a signé plusieurs vidéoclips et courts métrages, dont celui d’Alexa-Jeanne Dubé; S.D.R. Passionnée de photo, elle mène un projet qui fait le tour du monde, celui de …

Emilie Mercier, productrice déléguée, directrice de production et photographe

Emilie a signé plusieurs vidéoclips et courts métrages, dont celui d’Alexa-Jeanne Dubé; S.D.R. Passionnée de photo, elle mène un projet qui fait le tour du monde, celui de prendre en photo 1001 fesses de femmes.

Parlez-nous des différents endroits où vous avez tourné : la mine d’Asbestos et une cour à ferrailles.

J : Oui. On a été extrêmement choyés en termes de décors. On est partis avec une idée X et Emilie a rapidement pensé à la mine. Quand on travaille en clip, on a toujours des images de références qui proviennent de différents artistes et photographes, ou extraits de films. Il y a des endroits où l’on a tourné qui sont quasi identiques aux photos de références qu’on avait dans notre cahier. C’est assez fou ! Pour la cour à scrap, on pensait peut-être abandonner l’idée. On ne l’avait pas vue et elle n’avait jamais été filmée. Mais Valléry [Rousseau, directrice des opérations du BEAM] est allée sur place faire du repérage, et nous a envoyé les photos. C’est une cour à scrap qui existe juste dans les films, justement.

E : C’était complètement inespéré cette cour à scrap-là ! Moi je cherchais à Sherbrooke et je ne trouvais rien. Finalement, Valléry [Rousseau] l’a trouvée. Ça s’étendait sur des kilomètres toutes ces voitures-là !

J : L’un des trucs qu’on m’a dit le plus souvent par rapport au [vidéoclip de] Nevsky c’est à quel point la direction artistique est forte. Mais finalement, ce n’étaient que les lieux existants.

Comment avez-vous fait votre choix du ou des lieux de tournage ?

E : J’avais déjà tourné un clip dans le coin où j’étais habilleuse pigiste. C’était où il y a les montagnes de sable et le gros trou que l’on voit dans le clip de Nevsky. Je me rappelle d’avoir été fascinée. Et quand Jérémie m’a parlé de ce qu’il cherchait comme lieu, j’ai trouvé que cet endroit résonnait bien. J’ai appelé le producteur qui avait fait ce vidéoclip et il m’a parlé de Pilou [Pierre-Philippe Côté, président et directeur artistique du BEAM]. Au début, je pensais qu’il pourrait m’être utile pour me donner des infos, mais finalement, il m’a dit qu’ils offraient [Le BEAM] le service de fixers.

Le tournage d’un vidéoclip dure, la plupart du temps, 1 journée. Cependant, le tournage de Mes yeux a duré 3 jours. Est-ce quelque chose que vous avez apprécié ?

E : Oui, c’est plus un court métrage qu’on a fait ! (rires) Les vidéoclips sont toujours des projets très créatifs et très le fun, même s’il n’y a pas de budget. Tout le monde sait qu’il doit y donner du sien, se mettre les mains à la pâte, aider et trouver des solutions. Un tournage sur 3 jours a permis de renforcer encore plus l’esprit d’équipe : dormir sur place, souper ensemble, vivre les intempéries [Il a beaucoup plu durant le tournage] !

J : Oui, ça nous a permis de nous rapprocher, ça, c’est sûr ! 

Emilie, tu étais présente en tant que productrice déléguée et directrice de production. Quelles étaient tes principales fonctions ? 

E : En clip, mes principales fonctions sont de m’assurer que le tournage se déroule bien. Je m’assure qu’on respecte l’horaire, que tout le monde est correct, qu’on a les listes d’équipement nécessaire et de régler les problèmes s’il y a lieu. J’avais quand même un assistant-réalisateur qui s’assurait qu’on suive un horaire qui fasse du sens. Mais mon travail est surtout en amont.

J : Oui, et en postprod. aussi !

E : Oui ! (rires) Pour un clip, c’était un peu abusif comme postprod. ! Mais ça m’a appris des choses ! 

J : En fait, c’est parce qu’on tentait des shots assez complexes sans avoir nécessairement tous les moyens nécessaires. Alors il y a certaines choses qui ont dû être abordées en postproduction par la suite. Mais ça faisait partie du défi, car c’était une production assez lourde par rapport aux moyens qu’on avait. Je pense que tout s’est bien imbriqué, même s’il y a eu des moments plus difficiles que d’autres.

Emilie, c’est toi qui as trouvé les figurants, notamment les gens nus?

Oui, en clip, le rôle de direction de production englobe beaucoup de tâches. Et moi, j’adore le « casting sauvage. » Je vais souvent puiser parmi mes amis, des gens en danse et des gens que je connais des milieux artistiques.

Jérémie, peux-tu nous parler de ton rôle de réalisateur sur ce plateau ?

J : C’est vraiment d’orienter toute l’équipe technique, les comédiens. Comme il y avait de la nudité, il fallait s’assurer que les comédiens sont à l’aise. Cependant, Emilie avait déjà trouvé des comédiens qui avaient déjà cette désinhibition.

Jérémie Saindon (à gauche) et Alex Nevsky (à droite)

Jérémie Saindon (à gauche) et Alex Nevsky (à droite)

Avais-tu un plan précis avant le tournage ou est-ce que tu as improvisé sur les lieux de tournage ?

J : Il y a certaines shots, dont celles où l’on voit les personnages multipliés autour d’Alex Nevsky, qui étaient extrêmement précises. On n’avait pas le choix par rapport à la postproduction et aux moyens. Mais dans ce qui est plus narratif, je me permets toujours un peu de jeu pour pouvoir m’amuser et choisir ce qui est le plus intéressant une fois rendu sur place. Parfois, c’est la lumière qui s’adonne à être un peu différente sur les lieux. Mais je dirais qu’on était quand même bien préparés.

Jérémie, on voit Alex Nevsky recroquevillé dans une boîte. Qu’est-ce qui t’a inspiré à faire une telle mise en scène ?

J  : Le désir à la toute base était de faire renaître Alex Nevsky pour lui enlever l’étiquette du gars de La Voix. À tous les points de vue, dans l’imagerie, le concept était de voir éclore un nouvel artiste et de travailler son image en ce sens. Alex Nevsky est un homme beaucoup plus complexe qu’il ne le laisse entrevoir dans les réseaux publics. Et il est un peu victime de son succès. Le voir sous cet angle-là, permet de réaliser qu’il est vraiment un artiste en bonne et due forme.

 Avez-vous eu des commentaires ou des critiques par rapport à ce vidéoclip ?

J : Ç’a été un des clips qui m’a apporté le plus de beaux commentaires et d’appréciations. Je pense qu’il a beaucoup touché l’imaginaire des gens. Et ensemble, on a réussi un de tour de force par rapport au budget qu’on avait et ce qu’on s’était mis comme défi à atteindre et à exécuter.

E : Moi, j’étais vraiment fière de ce projet-là parce que c’était la première fois que je faisais un aussi gros clip. J’étais contente de voir que les gens me donnaient de bons feedbacks et que le projet avait réussi.

Quel a été l’apport du BEAM au tournage ?

J : J’ai souvent tourné en région et c’est très rare d’être accueillis par des gens de la région capables de repérer aussi facilement ce dont on a besoin et de s’assurer qu’on est bien hébergés. Ce sont des détails super importants. Même la nourriture était vraiment bonne. C’est Le BEAM qui a tout orchestré ça. Je pense que tous les éléments étaient bien maintenus grâce au fait que toute l’équipe est basée sur place, qu’elle connaît les lieux et les principales personnes qui peuvent aider dans ces circonstances.

Donc, Le BEAM vous a offert un grand support ?

E : Ç’ a été une ressource. Quand on ne vit pas dans la région, il est difficile d’avoir des contacts et la confiance des gens. Parfois, les gens ne comprennent pas très bien ce qui se passe et Vall et Pilou [Valléry Rousseau et Pierre-Philippe Côté] ont été le pont entre tout ça. L’énergie a bien passé. Il y a eu un bon contact humain et il a été facile de définir les tâches de chacun. Ils ont été très généreux de leur temps.

J : Une chance qu’on est tombés Le BEAM parce que je pense la production n’aurait pas été faisable sans eux. 

Comment décririez-vous votre expérience estrienne ?

J : J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de différents décors à offrir et qu’il y avait des paysages vraiment particuliers. Le côté industriel, un peu délaissé comme on le voit dans le clip, et le côté naturel qui côtoie tout ça. Je sentais que c’était un milieu en pleine mutation où la nature est tranquillement en train de reprendre les endroits qui ont été délaissés. Il y a vraiment quelque chose qui se passe au point de vue narratif et qui est excitant pour quelqu’un qui aime faire des images ou conter des histoires.

E : Je referais ça n’importe quand. Tout est sur place ! Moi, c’est ça qui m’a fasciné. [Emilie sourit et fait référence au long tunnel souterrain vu dans le clip].

 Y a-t-il d’autres projets sur lesquels vous aimeriez travailler en Estrie ?

J : Oui, on y pense beaucoup pour le long métrage [Phratrie]. Mes producteurs connaissent bien Pilou et c’est un projet qui est dans le collimateur. Il pourrait se tourner en Estrie relativement bientôt.

Merci Jérémie et Emilie pour votre précieux temps !

 




Zoom sur Guylaine Carrier : Directrice artistique, costumière et accessoiriste

Guylaine Carrier, accessoiriste, décoratrice, costumière, peintre scénique et habilleuse | Sherbrooke

Guylaine Carrier, accessoiriste, décoratrice, costumière, peintre scénique et habilleuse | Sherbrooke
Photo : Yves Harnois

Guylaine en quelques lignes…

Guylaine a grandi à Magog. Elle a toujours aimé créer des espaces et des univers à travers le jeu. Curieuse et artiste dans l’âme, elle a appris à coudre par elle-même alors qu’elle n’était qu’une petite fille. Ayant un intérêt pour le jeu, elle s’est inscrite au début de sa vie d’adulte, dans un DEC en arts et lettres. Cependant, après un an, elle a découvert qu’elle préférait de beaucoup les techniques de scène ; les décors et les costumes.

Elle s’est donc lancée dans des études à l’UQAM de 2006 à 2009 à l’École supérieure de théâtre, volet scénographie. Et là, elle a eu la piqûre ! Grâce à sa formation très complète, elle peut maintenant toucher à plusieurs sphères (sinon toutes !) de la direction artistique. Costumière, habilleuse, décoratrice, accessoiriste, peintre scénique, Guylaine est devenue, au fil des années, une véritable personne-ressource pour les productions de théâtre et le cinéma.

Guylaine cumule à ce jour plus de 4000 vêtements et accessoires. Elle les entrepose dans son costumier de Sherbrooke et les loue à des productions de théâtre ou pour des courts métrages. Elle transforme aisément un vêtement en le salissant ou en le peinturant, en froissant les manches ou en lui donnant le look de l’époque représentée. Elle connaît d’ailleurs très bien toutes les époques.

Guylaine dans son impressionnant costumier qui compte plus de 4000 costumes, vêtements et accessoires.

Guylaine dans son impressionnant costumier qui compte plus de 4000 costumes, vêtements et accessoires. (c) Yves Harnois

Guylaine est également très à l’aise dans ses rôles d’accessoiriste et de décoratrice. Elle peut recréer le décor d’une chambre des années 80, transformer un mur blanc en un mur ravagé par une incendie ou aller chercher un cœur de porc à l’épicerie pour reconstituer une scène de crime. « J’en ai lancé du sang sur les murs ! » rit-elle en se rappelant certains tournages.

Elle a, dans sa tête, une immense bibliothèque d’images. Et quand on lui demande un accessoire précis pour une scène, elle est rarement prise au dépourvu. Elle sait qui appeler ou où fouiller pour trouver l’objet recherché. « J’ai un très grand sens de l’observation et j’absorbe tout ce que je vois parce que je me dis que peut-être un jour, ça va me servir ! »

Ses belles réalisations et ses projets

Elle est fière de tous ses projets et surtout, d’être capable de toucher à tout. Elle travaille autant en théâtre qu’en cinéma et elle apprend tout le temps. Elle signe des spectacles au complet; des décors aux costumes. Cette année, elle a travaillé avec une production de théâtre (Réguines et fantômes) où elle a porté plusieurs chapeaux : coordonnatrice du projet, directrice de production, conception et réalisation des costumes.

Guylaine est chargée de cours depuis 10 ans et responsable du profil théâtre au Séminaire de Sherbrooke depuis 3 ans. Elle aime beaucoup travailler avec les étudiants et accompagner ceux qui ont la piqûre, comme elle, pour les techniques de scène.

Pour les années à venir, elle aimerait faire plus de cinéma, car ça l’allume énormément. Elle est également en train de reprendre les rênes d’une compagnie de théâtre; les Productions Traces et Souvenances.

Pourquoi avoir choisi l’Estrie ?

Après ses études à Montréal en 2009, il était évident qu’elle reviendrait en sol estrien. Elle y avait déjà beaucoup de contacts. Fraîchement diplômée, elle a d’ailleurs rapidement commencé à travailler avec les compagnies de théâtre professionnel de Sherbrooke.

Que représente Le BEAM pour Guylaine ?

Selon elle, Le BEAM est un véhicule très intéressant. Elle affirme : « les articles sur les membres mettent en lumière ceux qui travaillent souvent dans l’ombre, mais qui sont essentiels. »

De plus, Le BEAM permettra à Guylaine de la faire connaître comme costumière, mais également pour ses talents d’accessoiriste, de peintre scénique et de décoratrice.

Guylaine Carrier ; artiste polyvalente, référence inspirante et créatrice d’univers.

 


Zoom sur Sébastien Croteau : Producteur, réalisateur et scénariste

Sébastien Croteau, réalisateur, producteur, scénariste et propriétaire de la boîte de production l’Inconnu dans le noir | Haut-Saint-François

Sébastien Croteau, réalisateur, producteur, scénariste et propriétaire de la boîte de production l’Inconnu dans le noir | Haut-Saint-François

Sébastien en quelques lignes…

Sébastien a toujours été attiré par les arts de la scène. Plus jeune, il faisait du théâtre et de l’improvisation dans la petite municipalité de Weedon. Quand son père a acheté sa première caméra VHS, il ne pouvait s’empêcher de la lui voler en cachette. Il savait déjà que cette belle et impressionnante machine ferait partie intégrante de sa vie. Pas surprenant qu’il soit devenu réalisateur.

En 2006, il termine donc ses études à Montréal à l’INIS en cinéma, profil réalisation. 

Depuis 2 ans, il est de retour dans le Haut-Saint-François. Il n’a jamais regretté son retour en région, car la vie culturelle s’est énormément développée ces dernières années. Son entreprise, l’Inconnu dans le noir, est une boîte de production qui ne cesse de progresser. Il réalise beaucoup de courts métrages et de vidéos corporatifs. On fait appel à ses services pour son originalité, car sa façon de créer sort des sentiers battus. D’ailleurs, il crée plusieurs vidéos mappings pour des compagnies de théâtre de Sherbrooke où il utilise la technologie non seulement pour produire des effets spéciaux, mais également pour raconter des histoires. Il offre quelque chose de différent, d’unique et de très artistique.

Sébastien est un cinéaste polyvalent et créatif : il réalise, produit, co-scénarise, fait du montage vidéo, etc.

Ses belles réalisations et ses projets

Un très beau succès pour lui est la production du long métrage Les manèges humains, un film de Martin Labroche qui a fait plusieurs festivals à travers le monde. Il est très fier d’avoir eu cette visibilité à l’international, entouré de son équipe.

Énumérer tous ses projets serait probablement trop long, mais ils tournent autour de la vie culturelle estrienne. Il est impliqué dans la Maison de la culture John-Henri-Poppe et la galerie d’art de Cookshire-Eaton. Il est associé à plusieurs artistes d’art visuel et songe à ouvrir un centre d’art, ici, dans le Haut-Saint-François.

Il veut développer son entreprise et pouvoir réaliser le plus possible dans la région. Il aimerait écrire des histoires qui se passent ici, dans les décors d’ici. D'ailleurs, dans l’un de ses premiers cours au cinéma, il a appris que le synonyme de réaliser était raconter. « J’aime raconter une histoire avec le médium du cinéma » affirme-t-il avec voix remplie de passion.

Ses influences 

Le réalisateur québécois André Forcier est très inspirant pour lui, car il met en lumière d’autres époques et personnages du Québec.

Pourquoi avoir choisi l’Estrie ?

Quand il est parti de la région, il ne voyait plus la beauté du décor et se sentait dans un désert culturel, dans un cul de sac. Cependant, la vie ici n’est plus la même qu’il y a 20 ans. « Je dis souvent à mes amis de la ville qui me demandent si je m’ennuie en campagne : “la campagne c’est le grand tourbillon” ! » affirme-t-il en riant. 

De plus, la technologie lui permet de collaborer avec des gens de partout : sa monteuse est à Toronto et son mixeur habite Rimouski. La distance n’est plus un frein.

« Ici, j’ai une meilleure qualité de vie, une maison sur le bord d’un lac. J’ai plus d’opportunités qu’à Montréal, où le milieu est contingenté » confie-t-il. Il est retombé en amour avec sa terre natale et compte y pousser sa passion du cinéma encore plus loin!

Le BEAM dans sa vie

Comme les gens du domaine de l’audiovisuel se voient très peu, Le BEAM est une belle occasion de créer un réseau, de s’entraider.  Et la liste de ressources matérielles et humaines offerte par Le BEAM pourrait lui être très utile lors de certains tournages.

Sébastien Croteau ; créateur artistique et raconteur d’histoires.

Destination Sherbrooke : un précieux partenaire du BEAM

Tournage du film My sister’s kids | 2014 – Niels Norlov Hansen dans la mine de CapeltonCrédit photo: La Tribune

Tournage du film My sister’s kids | 2014 – Niels Norlov Hansen dans la mine de Capelton

Crédit photo: La Tribune

Destination Sherbrooke est un organisme paramunicipal qui met en valeur et développe des attraits récréotouristiques dans Sherbrooke. Il contribue à l’essor économique de la ville grâce au tourisme d’agréments, d’affaires, du savoir et grâce au tourisme sportif. En 2013, Destination Sherbrooke a été approché par le BCTQ (Bureau du cinéma et de la télévision du Québec) pour devenir son antenne sherbrookoise. Le Bureau du cinéma et de la télévision de Sherbrooke est ainsi né, filière qui se marie très bien avec la mission de développement du tourisme d’affaires de Destination Sherbrooke.

 LE BCTS

Comme le BCTS est membre du BCTQ, il permet à la ville de se positionner en tant que lieu de tournage. Le BCTS intègre des photos de scènes dans des albums qui sont proposés aux réalisateurs, selon leurs besoins. Les demandes de décors sont très variées : petite école de rang, restaurant avec un hall d’entrée étroit, salons mortuaires, etc.

 Lynn Blouin, commissaire de film au BCTS

Mme Lynn Blouin, directrice promotion, accueil, tourisme d’affaires et sportif à Destination Sherbrooke, est également responsable du BCTS. On la nomme commissaire de film, c’est-à-dire qu’elle reçoit les différentes demandes de tournages et les scénarios. Elle propose aux réalisateurs plusieurs scènes tirées des albums photo ou de sa propre mémoire. Elle connaît très bien la ville et ses environs et représente une personne-ressource pour les gens qui viennent de l’extérieur. Elle fait la recherche de lieux de tournage, accompagne les producteurs et s’assure de répondre à tous leurs besoins. Lorsqu’un tournage se confirme, elle devient le liant afin que tout se passe bien. Elle a d’ailleurs créé un pont avec les services municipaux pour avoir un fast track, qui permet de faciliter les impondérables d’un tournage : fermetures de rues ou d’édifices. Ses contacts étroits avec les hôtels et restaurants de la ville constituent un avantage pour les gens de passage, car elle peut leur offrir des tarifs avantageux.

 Les tournages dans la ville de Sherbrooke et ses environs

 Quelques grands tournages ont eu lieu ces dernières années dans la région sherbrookoise. En 2014, il y a eu My sister’s kids de Niels Norlov Hansen tourné dans la mine de Capelton (voir photo ci-dessus). Le film Bon Cop Bad Cop a été tourné à Richmond (pont qui explose) et à Danville (scène dans une prison). Il y a également eu une production américaine, North Pole, tourné sur la rue Wellington au centre-ville de Sherbrooke.

 Le BEAM et le BCTS

Les missions du BEAM et du BCTS sont tout à fait complémentaires. Le BCTS couvre plus spécifiquement Sherbrooke et ses environs, alors que le BEAM couvre toute l’Estrie. De plus, le BEAM offre la location d’équipement audiovisuel et multimédia, contrairement au BCTS.

À ce sujet, Mme Blouin a affirmé : « Le support technique, je n’y touche pas. Je m’arrête aux lieux de tournage. Tout le volet audiovisuel et multimédia [offert par le BEAM] est une valeur ajoutée pour Destination Sherbrooke. On [Le BEAM et le BCTQ] a précisé nos lignes d’interaction dans les derniers mois. La collaboration va grandir et se raffiner. On va assurément tirer profil de la présence l’un de l’autre. »

Elle a d’ailleurs fait équipe avec Pilou pour présenter, au BCTQ de Montréal, la région à des producteurs européens. Ils ont fait un pitch très convaincant!

 « L’expertise de Lynn au niveau du repérage de lieux de tournage et ses liens avec les producteurs vont profiter à toute l’Estrie. C’est vraiment un privilège pour le BEAM de pouvoir travailler en complémentarité avec le BCTS » a déclaré avec enthousiasme Véronique Vigneault, directrice générale du BEAM.

 

Le lancement officiel des activités du BEAM

Festival du nouveau cinéma | 17 octobre 2019

Festival du nouveau cinéma | 17 octobre 2019

Ça y est ! Le BEAM a officiellement lancé ses activités ! L’équipe a fièrement attendu le Festival du nouveau cinéma (FNC) le 17 octobre dernier pour en faire l’annonce publique afin de pouvoir partager cette nouvelle avec d’autres passionnés du cinéma. L’équipe composée de Pierre-Philippe Côté, Valléry Rousseau et Véronique Vigneault attendait ce moment avec hâte, car les partenaires préparaient ce projet depuis plus de 2 ans.

Le financement nécessaire au démarrage des activités a été obtenu en janvier dernier et le projet a rapidement pris de l’ampleur : déjà des demandes de tournages et des demandes de partenariats. Le BEAM démarre avec force grâce à l’impressionnant réseau de professionnels de l’audiovisuel et du multimédia qui est en train de se bâtir.

En effet, Le BEAM compte déjà 55 membres actifs provenant de différents domaines : photo, réalisation, production, design, éclairage, scénarisation, etc.

Le BEAM tient à se démarquer de plus en plus par son innovation et par la création de nouveaux modèles de production.

Ce projet n’aurait pu prendre forme sans la conviction d’être entouré d’une main-d’œuvre qualifiée. La région estrienne déborde de talents. La mission du BEAM sera toujours de réunir ainsi que de mettre en valeur les travailleurs du domaine de l’audiovisuel et du multimédia afin de propulser leur carrière. Aidé par la beauté des décors estriens, Le BEAM s’activera pour devenir une référence nationale et internationale. Car après tout, qui a dit que des contenus originaux destinés à une audience internationale ne pouvaient pas être produits depuis un cœur créatif en région ?

L'avancée des travaux du Grand Studio

Travaux en cours dans le chœur de l’ancienne église, où était situé l’autel | novembre 2019

Travaux en cours dans le chœur de l’ancienne église, où était situé l’autel | novembre 2019

L’ancienne église de Saint-Adrien connaîtra prochainement une toute nouvelle vocation. Les travaux battent leur plein pour bâtir un impressionnant studio d’enregistrement.

Le début des travaux

Les travaux ont commencé cet automne. Les plans du Grand Studio ont été réalisés par l’acousticien Nicolas Grou de Grantham Acoustic. Construction Boivin, entrepreneur en construction de résidences contemporaines à signature unique et exclusive, est en charge de l’aménagement complet du studio.

Fait inusité : ce studio d’enregistrement se retrouvera directement dans le chœur de église où était situé l’autel.

Il a été nécessaire de renforcir les fondations et les structures pour pouvoir couler une dalle de béton à l’endroit de l’autel. Il en reste encore beaucoup à faire : monter les murs, faire l’électricité, monter le ruff du studio.

Un studio d’enregistrement à la fine pointe de la technologie

Le Grand Studio sera complètement insonorisé et à terme, sera une salle de mix Dolby Atmos. Il s’agit d’une salle de mixage pour le cinéma à la fine pointe de la technologie. On retrouve ce type de studio à Montréal et Toronto. Saint-Adrien sera la première région éloignée des grands centres à en avoir une.

« Les gens pourront créer dans un endroit inusité et vraiment inspirant!
- Pierre-Philippe Côté »

Construire un studio d’enregistrement de cette qualité dans une église n’est certainement pas un projet qui manque d’envergure! Il s’agit d’une première; avoir un studio à l’extérieur d’une institution digne de ce nom. « Les gens pourront créer dans un endroit inusité et vraiment inspirant » affirme Pierre-Philippe Côté, président et directeur créatif du BEAM.

Le studio devrait être fonctionnel à l’hiver 2020.

 Ne manquez pas le suivi des travaux sur Facebook, Instagram et dans l’infolettre!

Zoom sur François Vincelette : Directeur photo et caméraman

François Vincelette, directeur photo et caméraman | MRC des Sources

François Vincelette, directeur photo et caméraman | MRC des Sources

François en quelques lignes…

Directeur photo et caméraman spécialisé dans les films documentaires, François manipule l’objectif depuis plus de 40 ans. Sa première passion fut consacrée à la photo. Celle-ci aura d’ailleurs une grande influence et signera ses prises de vue en tant que caméraman : un style que l’on décrira et reconnaîtra comme étant « photographique ».

François a grandi à Montréal (et y habitait encore jusqu’à tout récemment!). Il a commencé à s’intéresser à la photo alors qu’il était adolescent. Il a appris à travailler en chambre noire et a longtemps eu des laboratoires photo. Il est devenu apprenti électricien-éclairagiste, puis électricien-éclairagiste et ensuite assistant-caméraman, profession qu’il a pratiquée pendant 20 ans, principalement avec l’ONF. C’était le chemin à suivre à l’époque : « il n’y avait pas beaucoup d’écoles, on devait passer par plusieurs étapes avant de devenir directeur photo. Ce n’était pas très accessible » confie-t-il. 

 Ses belles réalisations et ses projets

Le directeur photo, fraîchement déménagé à Asbestos, continue de voyager vers Montréal plusieurs fois par semaine, car il y couvre encore plusieurs tournages de vidéos corporatives. Il a fondé son entreprise, Pokeko, et espère bien pouvoir travailler un peu plus dans la belle région estrienne au cours des prochains mois. Il est d’ailleurs en train d’aménager une chambre noire chez lui.

Il travaillera prochainement sur le documentaire Forêts urbaines, produit et réalisé par Anne-Marie Rocher et financé par Radio-Canada.

François a couvert énormément de tournages, mais le documentaire Point d’équilibre, réalisé par Christine Chevarie, lui fait revivre de très beaux souvenirs. En effet, l’équipe de tournage a suivi pendant un an des élèves qui étudiaient dans un programme de ballet-études. Le caméraman se dit fier de ce film empreint d’une grande sensibilité : « on s’est mis à hauteur des jeunes alors on perçoit vraiment leur regard sur le monde, sur les professeurs et sur la société. » François n’a pas été que de passage dans leur vie. Le fait de côtoyer les mêmes personnes pendant un an lui a permis de les connaître plus en profondeur et de développer avec eux une belle chimie.

Ses influences

Le photographe et cinéaste français Raymond Depardon est un beau modèle pour François. Il admire son approche cinématographique, photographique, mais aussi anthropologique.

Des conseils aux gens qui aimeraient se lancer dans le métier…

Quand François s’adresse aux jeunes qui désirent faire du tournage, il leur dit que ce métier n’est pas inné, qu’il s’apprend. Il leur conseille de tourner et de tourner encore. Même si les projets ne sont pas rémunérés. De plus, il affirme qu’il faut également développer une sensibilité : « c’est un poste où l’on doit être au service de la réalisation. C’est la vision du réalisateur qu’on doit transposer en images. J’amène ce que je suis, mais à travers d’autres yeux. » Et ça aussi, ça s’apprend !

Pourquoi avoir choisi l’Estrie?

La conjointe de François, Mélanie Gauthier (monteuse, conceptrice sonore et preneuse de son) a grandi à Saint-Adrien. À sa grande surprise, lors d’une visite à Asbestos, Mélanie constate que sa maison de rêves de jeune fille est à vendre. Il y a un an, ils ont donc quitté Montréal pour s’y installer tour à tour. Elle d’abord. Lui ensuite. François y découvre un décor magnifique. Habitué des voyages et des différents paysages, il affirme que la région est un « ailleurs » qui lui plait, qui le calme.

Que représente Le BEAM pour François?

François pense que Le BEAM est parfait pour créer des liens et il a hâte de connaître les autres membres. « C’est fantastique! Ça attire une communauté de compétences. Tout est pas loin! Il y a des spots fantastiques et il y a beaucoup à développer! »

François Vincelette ; doyen de l’image, cadreur d’authenticité.