Un peu plus sur Michaël Anctil
Michaël a étudié en cinéma et en conception sonore de jeux vidéo. Il est bruiteur et concepteur sonore. Il a gentiment expliqué, pendant l’entrevue, ce qu’était la différence entre les deux.
Un bruiteur imite les sons qui sont reliés à l’image ou aux personnages : une poignée de porte qui se tourne ou des vêtements qui se froissent en marchant. Le concepteur sonore, lui, invente, à l’aide d’un synthétiseur par exemple, des sons pour créer du réel : bruits de fusils ou celui d’une roche qui roule.
Par exemple, pour imiter les bruits de pas dans la neige, il pétrit de la fécule de maïs dans une pochette. Et fait très surprenant, il n’hésite jamais à utiliser des cris d’animaux pour amplifier un son. Il utilisera un hennissement de cheval pour amplifier le son des pneus d’une auto qui dérape ou il ajoutera un rugissement de lion pour accentuer le côté agressif d’un feu.
Il sort souvent de la maison avec son micro pour enregistrer des ambiances. La tranquillité de la ville de Sherbrooke l’aide à faire ses enregistrements.
Il a travaillé pendant 10 ans à Montréal, mais les avantages de retourner vivre dans sa ville natale n’étaient pas négligeables : il a pu s’acheter une maison et y installer son studio.
Des projets
Michaël a fait toute la postproduction sonore (bruitage, mixage, sound design, nettoyage du bruit) du film La Petite Floride avec le comédien Lévi Doré. On l’a approché, car le personnage principal fait de la planche à roulettes, tout comme lui. Et quoi de mieux qu’un pro du skate pour en reproduire les subtilités sonores ? Il est très fier de cette réalisation.
Fauve et Brotherhood, sont deux autres courts métrages sur lesquels il a travaillé à la postproduction sonore. Il a adoré ces projets, car il trouvait l’écriture très inspirante. « Un bon projet, c’est toujours motivant, même s’il faut que tu le regardes mille fois ! »
Il travaillera prochainement sur la conception sonore de la série animée Amos D’Aragon, produite à Magog.
La pandémie
Lors de son entrevue, nous étions à la deuxième semaine de confinement pandémique. Il affirme ne pas être trop touché par les impacts de la crise, mais il sent quand même un certain ralentissement. Habitué de travailler de la maison, le télétravail n’est pas un problème. Cependant, quelques clients, notamment dans le domaine de la publicité, ont mis sur pause certains contrats. Il est dans l’incertitude, ne sachant pas quand la vie «normale» reprendra son cours. Il se compte chanceux par contre de pouvoir quand même travailler.
Michaël et Le BEAM
Il est heureux de pouvoir travailler en région tout en sachant qu’un organisme comme Le BEAM existe. Il se sent soutenu et est heureux de faire partie d’une communauté de passionnés et de pouvoir tisser des liens avec eux. Il a bien hâte de voir le studio de Saint-Adrien.
Michaël Anctil ; bruiteur, concepteur sonore, créateur d’ambiance