Un peu plus sur Louis-Charles Blais
Lorsqu’il a remporté le Cercle d’or du meilleur court métrage estrien 2018 au Festival cinéma du monde de Sherbrooke, la première question qu’on lui posait était : « Quel âge as-tu ? » Il avait 16 ans. Il en a aujourd’hui 18 et continue d’aller aussi vite.
Ici comme ailleurs
Même si la COVID-19 a reporté quelques-uns de ses contrats, Louis-Charles venait de tourner un vidéoclip ainsi qu’un projet personnel dans la semaine précédant notre entrevue. Il aura profité du ralentissement généralisé des derniers mois pour se concentrer sur la photographie et rattraper un peu de montage vidéo.
Ajoutons à cela qu’il en était à terminer sa première session au Cégep de Sherbrooke. Si l’expérience des cours en ligne l’a quelque peu refroidi, il ne quitte pas des yeux son objectif académique : être accepté au baccalauréat en communication, profil cinéma à l’UQAM.
« Je suis pas mal certain que je déménage pas à Montréal pour rester là. Je vais déménager là pour faire mes études, mais j’ai vraiment envie de revenir puis de faire des projets ici », en Estrie.
En accéléré
C’est à Waterville que le jeune Louis-Charles réalise ses premiers courts métrages en stop motion mettant en vedette des figurines Lego. Il rêve alors de films de superhéros. Une connaissance lui parle des Kabarets organisés par la cellule Kino Estrie.
« Ç’a été ma première expérience de tournage. Depuis ce moment-là, je n’ai plus jamais fait de Lego. J’ai commencé à faire de vrais films. Ça s’est fait naturellement. J’ai tellement aimé ça, le Kino, puis l’ambiance sur un plateau. C’était tellement le fun. »
Rapidement, Louis-Charles se fait la main derrière la caméra. Lorsqu’il n’est pas sur le terrain en train de filmer, c’est un inconditionnel des salles obscures de la Maison du cinéma et, au printemps, du Festival cinéma du monde de Sherbrooke.
« Ça faisait deux ans que j’y allais, que je regardais les films de l’Estrie et que je capotais ! J’avais hâte de pouvoir m’inscrire puis d’avoir ma chance. » Les critères d’admissibilité du FCMS stipulent en effet que les cinéastes doivent avoir un minimum de 16 ans afin de soumettre une oeuvre.
C’est ainsi que, dès qu’il a eu l’âge nécessaire, Louis-Charles a mis sur pied le projet Le Dernier Jour. Dans ce court métrage d’une douzaine de minutes, on suit le parcours d’une jeune adolescente dont le père vient de mourir des suites du cancer.
« En février [2018], on a eu la réponse qu’on était pris. On s’attendait pas à ça. On était en compétition contre du monde qu’on connaissait et de qui j’apprenais. » Il cite parmi ses inspirations locales les réalisateurs et membres du BEAM Anh Minh Truong et Mathieu Gagnon. « Mathieu, c’est lui qui m’a quasiment tout appris sur la direction photo », reconnaît Louis-Charles.
L’union fait la force
C’est cette possibilité de collaborer avec d’autres passionnés qui a poussé Louis-Charles à devenir membre du BEAM. Il cite en exemple le récent tournage du vidéoclip Beau Malheur de Kevin Parent dans quatre MRC de l’Estrie.
« On a chacun notre spécialité. Ça fait que s’il y a un gros plateau de même, si tous les meilleurs de chaque département se rassemblent en Estrie, on peut faire de super beaux projets, comme ce vidéoclip-là. »
Il dit avoir déjà hâte de s’attaquer à un éventuel « gros projet » pour lequel il aurait à s’entourer d’une équipe compétente et où chacun aurait à mettre la main à la pâte. Si votre téléphone sonne et que Louis-Charles Blais est au bout du fil pour vous pitcher une idée, acceptez sans hésiter.
Louis-Charles Blais : réalisateur, directeur photo et scénariste
Un mot sur le rédacteur
Jean-Marc Brais est un humoriste, scénariste et journaliste. En plus d’avoir une très belle plume, il est drôle, sympathique et très divertissant!