Minh en quelques lignes…
Minh est un réalisateur et scénariste. Ses films ont parcouru près d’une centaine de festivals, partout dans le monde. Sa famille, d’origine vietnamienne, a immigré à Sherbrooke alors qu’il n’avait que 2 ans. Le Québec est devenu sa terre d’appartenance. Il a fait des études universitaires à l’Université Concordia en production cinématographique après avoir fait un certificat en littérature à l’Université de Sherbrooke — parcours qui l’a probablement aidé à écrire des scénarios.
Il a commencé à réaliser des courts métrages au cégep et son talent a rapidement été reconnu. Il a gagné des prix qui lui ont mérité une belle visibilité. Il a pu, dès sa deuxième année d’université, commencer à gagner sa vie comme réalisateur. Il réalise maintenant tous les jours de sa vie. En 20 ans de carrière, Minh a, à son actif, 18 courts et moyens métrages et plus d’une centaine de vidéoclips et de publicités.
Ses belles réalisations et ses projets
En plus d’être un grand réalisateur, Minh scénarise. Il a commencé à écrire des longs métrages. Selon lui, écrire est un défi beaucoup plus grand que réaliser. Il doit sortir de sa zone de confort, se mettre en danger et faire une grande introspection. L’écriture lui apporte énormément et il a l’impression qu’il a trouvé sa voie : « c’est ça le cinéaste que je suis devenu » affirme-t-il. Avec toute l’expérience qu’il a cumulée, il se sent prêt à attaquer les longs métrages. D’ailleurs, quand il scénarise ; il pense à tous les détails. Il écrit en fonction du budget qu’il connait limité ou en fonction du comédien qui dira telle réplique. Tout est brillamment pensé d’avance, grâce à son expérience et à sa polyvalence.
Minh ne s’est jamais considéré comme un réalisateur immigrant. Ce n’est que tout récemment qu’il en a pris conscience. C’est en regardant le reflet du visage métissé de ses enfants dans le miroir qu’il a compris qu’il n’était pas québécois d’origine. Cette prise de conscience a teinté l’un de ses scénarios : il y a inclus un personnage immigrant pour la toute première fois.
Il travaille présentement sur 3 longs métrages, dont un qui est complètement terminé. Il est en démarche pour le faire financer, malgré la contingence du marché québécois. Un scénario peut prendre 5 ans à écrire et ne sera peut-être jamais réalisé. Malgré tout, ses scénarios sont pour lui d’une grande valeur : « Ce dont je suis le plus fier ce sont les scénarios que j’ai écrits, même si personne ne les a lus ! » affirme-t-il.
Ses réalisateurs préférés
Son réalisateur québécois préféré serait Denis Villeneuve, d’autant plus pour ce qu’il fait pour la télévision ou le cinéma américain. Il a également un penchant pour ce qui se fait dans le cinéma asiatique. Cependant, ce qui l’intéresse et l’inspire le plus est ce qui se cache au fond de lui.
Des conseils aux gens qui aimeraient se lancer dans le métier…
Conseil inattendu ; Minh conseillerait aux gens qui commencent d’écrire plus !
« L’écriture n’attire pas les jeunes en cinéma, mais c’est la base de tout. C’est un exercice difficile quand on commence là-dedans. C’est moins improvisé. Si je pouvais dire au jeune Minh d’il y a 20 ans, ce serait : “écris plus ! Même si c’est l’affaire la plus dure au monde.” C’est plus dur que de faire un film !»
Pourquoi avoir choisi l’Estrie ?
Minh a grandi ici, y a connu l’amour et y entretient un large réseau de contacts depuis l’âge de 17 ans. Il est bien enraciné dans le milieu sherbrookois.
Que représente Le BEAM pour Minh ?
Selon lui, Le BEAM est le véhicule parfait pour briser la solitude des différents travailleurs de l’audiovisuel et du multimédia. En tant que réalisateur et scénariste, il passe des journées entières, seul dans son sous-sol. Le BEAM permettra de socialiser, de forcer des rencontres.
De plus, en alliant les meilleures ressources — autant matérielles qu’humaines — le BEAM pourra aider grandement à la professionnalisation du métier. « Plus besoin d’aller à Montréal. Maintenant, tu peux aller à Saint-Adrien ! »
Anh Minh Truong; créateur, porteur de projet et propulseur de talent.